SYNOPSIS: Entrez dans les coulisses de la Maison Blanche où l’équipe du Président des Etats-Unis est sur le qui-vive pour gérer les problèmes les plus divers. A l’ordre de tous les jours : intrigues, crises diplomatiques, chantages… 
Dès le générique, on frissonne… C’est aussi ça une série culte… Les coulisses, l’inavouable, c’est forcément fascinant. Et là ou cette série est littéralement punk, éminemment romantique, c’est dans son art du contre-pied. A une époque où l’on brule des carrières entières en 20 secondes sur un réseau social ou les chaînes d’info, A la Maison Blanche montre des femmes et hommes d’abord engagé-e-s, au service de l’intérêt général, d’une mission qui les dépasse et pour laquelle ils se subliment et se sacrifient. Bien sûr le cynisme et l’ambition sont disséquées mais ce n’est pas le seul prisme. Cette série dit avec honnêteté et intelligence la vérité des liens entre le pouvoir et les femmes et les hommes et juste, ça fait du bien. Une série jamais inutilement bavarde, mais qui parle sans arrêt avec une intelligence folle. L’intelligence est sexy dans A La Maison Blanche. La série remportera quatre années de rang, entre 2000 et 2003 l’Emmy Award de la meilleure série dramatique. Desproges disait assez justement que la « démocratie est la dictature du peuple  ». Un autre adage dit aussi que  « les électeurs ont les élu-e-s qu’il méritent  » et enfin le très connu «  la démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres  » de Sir Winston Churchill, mais qui a ajouté dans son art éternel de la provocation, une assertion moins connue mais si authentique et cynique à la fois et qui dit un peu tout : « Vous voulez être dégoutés de la démocratie, passez 5 minutes avec un électeur lambda ». 


Pour mieux comprendre ce qui lie les personnages entre eux, rien de mieux que les deux premiers épisodes de la saison 2… Une campagne électorale est une bulle, un de ces accélérateurs à émotions et un vrai temps de révélateur des natures humaines. Une création politiquement et surtout poétiquement valeureuse de commun. Isaac et Ismael épisode 1 de la saison 3, estimé comme le plus fort, poignant et intelligent de la série… Épisode en écho à la tragédie du 11 Septembre, et sorti seulement 23 jours après l’attentat, pour mettre à mal les amalgames entre terrorisme et religion musulmane. C’est La Première Dame, Abigail Bartlet qui rappellera la légende des fils d’Abraham, Isaac et Ismael. Un épisode qui avec érudition délivre avec un art jamais vu jusqu’alors, la puissance de l’universalité d’un message de paix. Le risque de l’embrasement de la folie guerrière effacé ici par une divine leçon sur l’altérité, sur l’amour de l’autre. Incroyable, onirique, et éternellement utile.  « L’extrémisme islamique est à l’Islam ce que le Klux Klux Klan est au christianisme  » de Josh Lyman. Il fallait oser en effet dans l’émotion patriote du moment, tenir un discours fédérateur en s’appuyant sur la folie contaminante des haines, jamais le produit d’un seul camp. Cet épisode aussi bien dans son contexte que 21 ans après résonne toujours autant dans la force de son message.  

A La Maison Blanche, c’est aussi beaucoup le pouvoir tourné en dérision et beaucoup la démocratie portée aux nues.  Ce sont finalement des gens qui travaillent. Ces caméras qui tournent autour d’eux… Une série chorale, une écriture virtuose, génialement intelligente, foisonnante, le « Walk and Talk », en caméra Steadicam, des plans qui parfois tournoient autour des protagonistes parleurs. Narration rythmée, de véritables scènes d’action narratives, qui rendent de surcroît accessibles de nombreuses questions de politique, y compris internationales, sans jamais les schématiser mais plutôt en nous invitant nous, en permanence à pousser la réflexion. L’exercice didactique et pédagogique n’est finalement jamais lassant. A La Maison Blanche, c’est un constant tour de force.  Une immense partie de cette brillante réussite est due à son créateur, Aaron Sorkin, qui à lui seul a écrit les 87 des 88 épisodes que comptent les 4 premières saisons. C’est aussi une série qui aura inspiré de son propre aveu, Eric Rochant pour l’iconique Bureau des légendes (2015-2020). En 1995, Sorkin aura écrit le scénario de Le président et Miss Wade. Toutes les prémisses de A La Maison Blanche y sont. Notamment la présence au casting de Martin Sheen, mais pas dans le rôle du président (tenu par Michael Douglas).  

Et puis, un art du particularisme avec notamment l’épisode 18 de la saison 5, qui sera filmé en direct, afin de faire monter le ton dramaturgique, comme pour la série Urgences (1994-2009) qui avait auparavant utilisé cet impressionnant procédé en 1997 lors de l’épisode 1 de la saison 4. Mais aussi l’épisode 7 de la saison 7, nommé Le grand débat. Avec donc le débat Santos Vs Vinick, qui est un modèle du genre. Épisode lui aussi filmé en direct, débat de grande tenue sur notamment les impôts, l’immigration, l’intervention de l’état, la définition du libéralisme, la place du pétrole. Là encore avec A La Maison Blanche, on va se coucher moins bête. Dans le New York Times du 06 Octobre 2012, un article nommé Deux Présidents cogitent en fumant . On y voit Barack Obama et un certain Président Bartlet. Qui a conseillé l’autre, l’histoire ne le dit pas. Une série d’anticipation, car les scénaristes de la série se sont inspirés pour écrire le parcours de Matt Santos, au destin présidentiel, de l’énergie et la verve d’un certain Obama, pas du tout encore président pour de vrai. Bien vu !! A la Maison Blanche, c’est un cadeau fou, un bijou sacré, une série qui élève moralement, intellectuellement, qui est politique dans tous les nobles sens de son terme premier. Elle n’est pas prête de mal vieillir, se regarde avec une inlassable, inépuisable et insatiable passion. Elle donne une envie de voir d’autres possibles, elle réinvente l’espoir, et à l’image de son ultime épisode, elle donne envie de croire à demain, en l’avenir.  
Crédits: NBC
Catégories :Critiques Cinéma
Tagué:A LA MAISON BLANCHE, aaron sorkin, ISAAC ET ISMAEL, Martin Sheen, THE WEST WING
Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:
Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )
Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )
Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )
Connexion à %s









 
 
















Copyright © 2011-2023 Les Chroniques De Cliffhanger & Co – All Rights Reserved

source

Catégorisé: