Les meilleurs textes du jour, sur tous les thèmes : société, politique, environnement, économie, culture, santé, science, etc.
Il est désormais plus facile qu’auparavant de réparer un téléphone intelligent à la maison. Le combat du droit à la réparation est toutefois loin d’être gagné.
Trois des plus importants fabricants de téléphones intelligents — Apple, Google et Samsung — ont facilité au cours des derniers mois la tâche de ceux qui souhaitent réparer leur propre appareil à la maison, du moins aux États-Unis. Ils permettent en effet désormais l’achat de pièces d’origine, chose qui était autrefois réservée aux réparateurs autorisés. Et ils proposent des guides, qui expliquent par exemple comment remplacer l’écran ou la batterie de son téléphone.
Ce changement de cap représente un début de victoire pour ceux qui défendent le droit à la réparation, qui vise à réduire la surconsommation et à contrer la désuétude des gadgets électroniques.
Dans les trois cas, les gains ne sont toutefois que partiels. Voici pourquoi.
Tant Apple (qui a lancé son propre microsite en avril) que Samsung (grâce à un partenariat avec l’entreprise de réparation d’appareils électroniques iFixit mis en ligne au début août) n’offrent leurs pièces qu’aux États-Unis pour l’instant.
Les guides peuvent être consultés au Canada, mais vous devrez trouver les pièces ailleurs sur le Web, et leur provenance n’est alors pas garantie. Vous risquez, par exemple, de recevoir un écran de remplacement dont le verre sera moins solide que celui d’une pièce d’origine.
Apple a prévu élargir son programme plus tard cette année, et le Canada devrait être dans la liste des pays où les pièces pourront être achetées, mais Samsung n’a pour sa part toujours pas fait ce type d’annonce.  
Google est ici l’exception. L’entreprise vend en effet ses pièces depuis mai sur la version canadienne du site iFixit.
Effectuer une réparation à la maison ne signifie pas qu’une aubaine nous attend.
Si 43 dollars sur iFixit est un bon prix pour remplacer la batterie d’un Google Pixel 3 (et ainsi potentiellement lui donner une seconde vie), débourser 347 dollars pour un écran d’iPhone 13 Pro d’Apple ne représente qu’une économie minime par rapport à la réparation en boutique (365 dollars), et ce, même si vous possédez déjà tous les outils nécessaires et que c’est vous qui exécutez la besogne.
Les guides de Samsung et de Google ont été conçus pour requérir un minimum d’outils, lesquels sont offerts à peu de frais (plus ou moins 10 dollars) sur iFixit.
Ce n’est toutefois pas le cas d’Apple. Si on veut retirer un écran en suivant ses guides, un outil spécial de plus de 300 dollars doit être acheté, ou loué pour environ 65 dollars. Deux caisses d’équipement dont le poids dépasse 35 kilos en tout sont alors livrées chez l’utilisateur.
En additionnant le prix des outils et celui des pièces, le processus est rarement avantageux par rapport aux réparations en boutique.
Peu de pièces sont proposées au grand public pour le moment : celles destinées aux appareils vieillissants sont rares, et certaines sont carrément trop chères pour être vendues à l’unité. 
Chez Apple, par exemple, seuls les iPhone des séries 12, 13 et SE sont inclus dans le programme. Plusieurs remplacements sont toutefois alors possibles, comme la batterie, le haut-parleur principal, la caméra, l’écran, le socle pour carte SIM et le Taptic Engine, qui permet à l’écran de vibrer.
Ici aussi, Google s’en sort un peu mieux, avec des pièces pour tous ses téléphones lancés depuis 2017 (depuis le Pixel 2 plus précisément). Les réparations se limitent cependant grosso modo à la batterie, à la caméra et à l’écran.
Samsung ne permet pour sa part que les réparations des téléphones des gammes Galaxy S20 et Galaxy S21. On peut alors changer le port de recharge, le verre à l’arrière du boîtier ou l’écran et la batterie (ces deux pièces doivent être remplacées en même temps).
Reste à voir si la situation s’améliorera avec le temps, à mesure que de nouveaux modèles seront lancés et que les pièces des précédents demeureront accessibles.
La batterie et l’écran sont deux des pièces le plus fréquemment changées. La manœuvre n’est toutefois pas facile. Le tutoriel sur iFixit pour les remplacer sur le Galaxy S21 Ultra de Samsung contient 82 étapes différentes. Même avec les outils spécialisés, le remplacement de l’écran de l’iPhone 13 Pro d’Apple compte quant à lui 61 étapes.
En outre, plusieurs pièces ne peuvent pas être démontées, nécessitant le remplacement de plusieurs parties en même temps (c’est pour cette raison que la réparation de la mémoire d’un iPhone X en boutique coûte 719 dollars, par exemple).
Dans un cas comme dans l’autre, le problème est le même : la réparabilité est généralement secondaire dans la conception des appareils électroniques (il existe des exceptions, comme le Fairphone, qui n’est toutefois pas offert au Canada).
Faciliter la réparation des téléphones à la maison est un pas dans la bonne direction, mais tant que ceux-ci ne seront pas conçus pour que leur vie soit prolongée de la sorte, l’effet concret de la mesure sera limité.
Les meilleurs textes du jour, sur tous les thèmes : société, politique, environnement, économie, culture, santé, science, etc.
En fait, ce ne sont que des pseudos accès aux réparations juste pour calmer les écolos… Du temps où les piles étaient accessibles et remplaçables, nous avions de facto déjà une bonne entrée à l’intérieur de l’appareil.
Pour avoir déjà changé un écran et une batterie d’un iPhone, je peux ajouter que la tâche a été fastidieuse même si je considère que j’ai quand même une dextérité manuelle de base. J’ai passé beaucoup d’heure à effectuer la tâche en brisant une pièce au passage (l’écran, qui ne devait pas être changé à la base). Comme l’article le mentionne, la réparabilité ne fait vraiment pas partie du design des appareils. Quand on regarde des tutoriel du Fairphone, ces même opérations se font facilement !
Les meilleurs textes du jour, sur tous les thèmes : société, politique, environnement, économie, culture, santé, science, etc.

source

Catégorisé: