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RÉCIT – La première ministre s’attelle à composer son gouvernement avec le chef de l’État avant de partir en campagne.
Comme le président de la République, Élisabeth Borne est décidée à ne pas se précipiter. Arrivée lundi soir à Matignon, la première ministre avance à son rythme. Hormis une brève déclaration sur le perrondu 57 rue de Varenne puis un tweet mardi après-midi sur «la journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies», la chef du gouvernement n’a pour l’heure pas tenu à s’exprimer davantage dans un journal télévisé pour présenter son cap aux Français. Contrairement à ses deux prédécesseurs qui s’étaient rendus sur TF1 le jour même de leur nomination.
«On a eu un petit aperçu, maintenant on attend la suite», s’impatiente un conseiller ministériel. Tout en invitant à «ne pas surestimer le rôle» du locataire de Matignon, quel qu’il soit. «C’est Macron qui décide et Matignon qui exécute…», souffle le même. Mardi midi, les deux têtes de l’exécutif ont partagé un déjeuner. L’occasion d’évoquer notamment la composition du prochain gouvernement, attendue dans les prochains jours. Un casting dont l’expression publique sera en partie limitée à compter de lundi, début de la période de réserve en amont des législatives.
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«Écologie, égalité femmes-hommes… “L’effet Borne” est bon, on a intérêt à le faire durer», estime pourtant un député de l’aile gauche de la majorité, pas pressé de découvrir la nouvelle équipe de ministres qui entourera la première femme chef de gouvernement depuis trente et un ans. Tous les ministres sortants n’ont pas encore été contactés par la nouvelle patronne de la majorité.
L’un de ses premiers interlocuteurs, dès lundi soir, a été Christophe Castaner, le président du groupe des députés LREM. Ces derniers ont eu la primeur d’une visite mardi Élisabeth Borne a également échangé plusieurs SMS avec Édouard Philippe. Le maire du Havre «se réjouit de sa nomination. Il la trouve intelligente et courageuse dans les réformes qu’elle a menées», fait savoir son bras droit, Gilles Boyer. Pour l’anecdote, c’est un adhérent du parti philippiste Horizons, Freddy Sertin, qui est le suppléant d’Élisabeth Borne aux élections législatives dans le Calvados.
Comme Jean-Marc Ayrault et François Fillon – mais contrairement à Édouard Philippe -, la première ministre fraîchement nommée sera bien candidate à ce scrutin. «C’est toute la différence avec ceux qui disent “élisez-moi” à une élection où ils ne sont pas candidats», a relevé sur Twitter le délégué général de LREM, Stanislas Guerini. Allusion à Jean-Luc Mélenchon qui rêve de succéder en juin à Élisabeth Borne à Matignon, à l’issue de législatives qu’il imagine victorieuses pour son alliance de gauche.
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L’arrivée de l’ancienne ministre du Travail à la tête du gouvernement a été accueillie avec rudesse par la Nupes (Nouvelles Union populaire écologique et sociale). «C’est un choix qui porte un message clair de maltraitance sociale, maltraitance écologique. Élisabeth Borne est la ministre qui a mis en place la réforme de l’assurance-chômage, qui a réduit de près de 20 % l’indemnisation de 1 million de personnes», a chargé sur France 2 l’eurodéputé Insoumis Manuel Bompard. À l’inverse, le maire LR de La Baule, Franck Louvrier a salué un «excellent choix» sur Radio J. « Elle vient d’une famille qui est plutôt de gauche et elle a fait des réformes que la droite aurait peut-être rêvé de faire», a relevé l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Même ton de la part de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui a loué les «qualités exceptionnelles» d’Élisabeth Borne sur BFMTV et RMC. Tout en lui demandant «de ne pas se laisser enfermer dans la bureaucratie».
Au milieu de tous ces commentaires, quelques absents. À l’instar de François Bayrou. Le président du MoDem a salué lundi soir sur Twitter le bilan de Jean Castex sans avoir un mot pour Élisabeth Borne. Il n’a jamais été vraiment convaincu par son profil «techno». Pas plus, d’ailleurs, par celui de la présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin, dont l’hypothèse d’une nomination a enflammé la majorité le temps du week-end dernier. Laissant quelques traces de défiance entre plusieurs de ses composantes.
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Qu’importe, avant de s’attaquer au dur des réformes, la première ministre compose son cabinet dont Aurélien Rousseau sera le directeur. Laissant, pour l’instant, aux ministres le champ libre pour faire campagne en attendant de connaître leur sort. Bruno Le Maire a ainsi poursuivi mardi son tour de France en faisant étape dans le Nord.
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MARTIN
le
“Emmanuel Macron a une méthode de construction qui veut associer les élus locaux, les forces économiques et les organisations syndicales, et c’est ce que je veux mettre en place” elle est déjà dans une contre-vérité car depuis cinq an ce type a largement négligé les élus et les syndicats et va cotinuer à la faire. MAUVAIS DEBUT ELLE FERAIT MIEUX DE SE TAIRE ET DE BOSSER POUR LA PAYS ET PAS POUR SON MAITRE.
oeildelynx
le
On ne change pas une équipe qui gagne. Elisabeth Borne choisit comme directeur de cabinet Aurélien Rousseau, qui dirigeait l’Agence Régionale de Santé d’Ile de France, responsable de la fermeture catastrophique et massive de lits et de services hospitaliers ! … le nouveau monde est l’ancien en pire !!!!!!!!
Treppix
le
Elle risque comme Edith Cresson d’être vite traînée dans la boue par tout ce que la France compte d’anti-féministes! A cela va s’ajouter tous ceux qui voudraient qu’elle échoue: à gauche, à droite, dans les extrêmes…
Je lui souhaite bon courage!!
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Le chef de l’État s’est retiré quelques jours dans la résidence présidentielle, sur la Côte d’Azur, d’où il reste sur le pont et «suit les dossiers».
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Élisabeth Borne, le discret jour d’après
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