Ancien flic condamné pour corruption, Dave Burke prépare le cambriolage d’une banque. En quête de complices, il fait appel à deux hommes de mains, Slater, un blanc raciste, et Ingram, un chanteur noir criblé de dettes. Le casse, pourtant bien planifié, tourne très vite au cauchemar, envenimé par la haine que Slater ressent pour son équipier…
• Titre original : Odds Against Tomorrow
• Support testé : Blu-ray
• Genre : thriller
• Année : 1959
• Réalisation : Robert Wise
• Casting : Harry Belafonte, Robert Ryan, Shelley Winters, Ed Begley, Gloria Grahame, Will Kuluva, Kim Hamilton, Mae Barnes
• Durée : 1 h 36 mn 30
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : Digipack contenant le Blu-ray (96 mn 30) et le DVD du film (92 mn 38) – le livret «Le Sommeil de la raison engendre les monstres» conçu par Christophe Chavdia (28 pages)
• Bonus : Le Temps selon Robert Wise, analyse de Jacques Demange, critique à la revue Positif (2022, 9 mn 51) – La Griffe Robert Wise, interview d’Olivier Père, directeur de l’Unité Cinéma d’ARTE France (2022, 29 mn 38) – bande annonce originale (VO, 3 mn 10)
• Éditeur : Rimini Éditions

En 1959, Robert Wide réalise Le Coup de l’escalier, juste avant son célèbre West Side Story (1961), ce thriller qui appartient à un sous-genre, le film de braquage, qui va fasciner les plus grands réalisateurs comme John Huston, Quant la ville dort (1950) ou Stanley Kubrick, L’Ultime razzia (1955), et qui sera magistralement repris par Lewis Milestone, Ocean’s Eleven (1960, puis son remake en 2001) et par Quentin Tarentino, Reservoirs Dogs (1992). Adapté d’un roman de William P. McGivern «Odds Against Tomorrow» par Abraham Polonsky et Nelson Gidding, Le Coup de l’escalier a été coproduit par Harry Belafonte, l’acteur-chanteur qui incarne Johnny un des trois membres du gang, empêtré dans ses dettes aux courses. Le cerveau du casse est interprété par Ed Begley, ex-flic en disgrâce et le second homme de main Earle est joué par Robert Ryan, un vétéran absolument ignoble, amoral et raciste. Ce trio calamiteux ne sait pas comprendre les femmes qui l’entourent comme Lorry (Shelley Winters), Ruth (Kim Hamilton) ou Helen (Gloria Grahame). Visiblement les trois hommes sont des laissés pour compte de la réussite américaine qui revendiquent leur part de gâteau : Robert Wise va leur consacrer l’essentiel du métrage en prenant bien soin de décrire leur personnalité – renvoyant dos à dos le blanc et noir qui ne sont ni blanc, ni noir – et leur environnement. Avant que le casse ne soit exécuté, le spectateur connaît plus intimement ces protagonistes désespérés qui pensent solutionner leur misère et prendre leur revanche sur la société en braquant une banque… Les thèmes de la fracture sociale, de la ségrégation et des exclus sont ainsi abordés avec un naturalisme saisissant, parfaitement illustré par une photographie en noir et blanc extrêmement suggestive en intérieur comme en extérieur à New York avec un usage efficace de la profondeur de champ. Et puis après cette description sociale, Robert Wise s’accorde de nombreuses minutes contemplatives où il ne se passe rien (cf. bonus), mais qui sait faire monter la tension psychologique (cf. scène du lapin) avant le casse durant lequel tout s’accélère vers une conclusion plombée par la fatalité. Le Coup de l’escalier est un thriller fascinant qui devint une référence pour Jean-Pierre Melville et qui suscita l’admiration de James Ellroy, c’est dire…
 

Image : copie HD, excellente définition et piqué chirurgical sur les gros plans, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 2K), le Master retenu 1.37/1 est celui utilisé par le British Film Institute mais le film a été aussi édité au format 1,85/1, image nettoyée affectée cependant de quelques petits défauts (rayures verticales), le contraste est impressionnant, parfois un peu poussé, mais qui rend justice à la belle photographie signée Joseph C. Brun, noirs très profonds, blancs lumineux, gamme des gris tranchée
Son : mixage anglais monophonique, dialogues clairs sans distorsion, léger grésillement continu sur la bande son, bonne dynamique mettant en valeur la musique jazz de John Lewis et les morceaux interprétés par Mae Barnes et Harry Belafonte (Baby’s Not Around et All Men Are Evil) ; VF 2.0 monophonique, doublage ancien, artificiel et caverneux
Image : (4/5)
Mixages sonores : VO (3/5) VF (2,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0053133/
 

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