Lâouverture du campus de lâinnovation, à Eggelsberg (Autriche), au siège de B&R, pose les bases dâune plus grande coopération entre le spécialiste de lâautomation et sa maison mère ABB. Câest là , en principe, que seront conçus et développés les moteurs, les entraînements, les automates, mais aussi les panels de contrôle et le matériel de transitique dite « intelligente » qui gouverneront les machines de demain, y compris dans lâemballage, un marché sur lequel lâautomaticien est très présent. Joerg Theis et Luca Galluzzi, respectivement Pdg et directeur commercial de B&R exposent à Emballages Magazine leur perception du marché et de son évolution.
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Tiziano Polito
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Emballages Magazine : L'ouverture de ce campus dédié à l'innovation semble marquer une plus forte intégration entre ABB et B&R. à cinq ans du rachat, où en sont les synergies en termes de produits et de stratégie ?
Joerg Theis : B&R possède un énorme savoir-faire dans lâautomatisation quand ABB revendique une longue expérience dans la robotique. Ce mariage symbolise lâunion de ces deux savoir-faire, essentiels dans le développement des machines. Câest déjà vrai aujourdâhui et cela le sera encore plus à lâavenir, lorsque lâon considère les grandes tendances du marché avec une production qui délaisse toujours plus les grandes séries pour aller vers les petits et moyens lots de produits différenciés. Tout lâintérêt dâavoir des machines très automatisées et robotisées consiste justement dans le fait que, grâce à lâinformatique, celles-ci peuvent évoluer facilement dâune référence à une autre. Intégration des savoir-faire ne signifie pas pour autant perte des identités. ABB va laisser une totale autonomie à B&R. Câest vital, afin que puisse subsister lâesprit dâinnovation et dâinitiative qui a toujours caractérisé cette entreprise. Il y aura de lâintégration sur lâorganisation, mais pas sur le fonctionnement ni la stratégie. Par contre, il est fort probable que nos deux entreprises soient amenées à Åuvrer de façon plus intense à lâavenir. Nous commençons déjà à travailler sur des produits communs. Ce campus est justement un lieu qui favorisera les échanges. Les transferts de compétence auront lieu plus facilement, plus régulièrement. Nous pouvons compter sur 640 ingénieurs applications, câest davantage que la plupart des entreprises qui sont dans notre domaine.
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Luca Galluzzi : Nous avons besoin de garder nos talents et dâen trouver de nouveaux. ABB nous aide dans cette tâche. Nos ingénieurs ont besoin quâon leur dessine leur avenir, quâon leur propose de nouveaux défis. En nous rachetant, ABB nous a permis dâévoluer du rang dâentreprise régionale à celui de grand groupe international. Cela signifie, pour ces talents, de lâépanouissement dans les missions quâils effectuent, mais aussi de nouvelles possibilités dâévolution pour leur carrière. Un grand groupe mondialisé, câest aussi des opportunités pour aller travailler en Italie, en Turquie ou en Asie. à lâheure où lâon a du mal à recruter, il est important, pour une entreprise, de créer le meilleur environnement de travail possible et ABB nous aide beaucoup de ce point de vue.
Cela fait huit ans que lâon parle dâindustrie 4.0 et, depuis, les machines, notamment dans lâemballage, nâont cessé de progresser en termes de fiabilité, de changement de format, de maintenance⦠Quelles tendances constatez-vous et comment guident-elles votre stratégie ?
Joerg Theis : On observe plusieurs tendances sur le marché. La première est sans doute représentée par la nécessité dâélectrifier davantage les machines, à savoir remplacer les parties encore gouvernées par la mécanique par des moteurs électriques afin de limiter lâemploi de la pneumatique, mais aussi répondre aux exigences de souplesse du marché. Câest la deuxième grosse tendance que lâon constate. Ces machines doivent en effet pouvoir répondre rapidement aux changements de la demande, donc être équipées dâune transitique qui réponde à plusieurs produits, peu importe leur format, et à plusieurs types de process. Cela implique un plus large usage des capteurs, et notamment de la vision. Je crois que cette troisième tendance va sâamplifier, que lâon va continuer à placer des « yeux » et des « oreilles » sur les machines afin de collecter un maximum de données. Bien sûr, tout cela doit être mis en musique et cela ne pourra venir que des logiciels. Là aussi, on peut supposer que le rôle de lâinformatique dans les activités de production va sâamplifier.
Comment voyez-vous lâavenir ? Comment seront les machines de demain ?
Luca Galluzzi : Nous sommes dans une phase de montée en puissance des technologies dâautomation. Lâindustrie a déjà changé. On ne produit plus des millions de produits en série. On a par contre besoin de produire des petits lots, voire des lots unitaires, et de passer de lâun à lâautre facilement. Le principal enjeu est de pouvoir effectuer ces opérations sans perdre de temps afin de ne pas dégrader la productivité. On se rend compte que cela est possible grâce à lâautomation et à la robotique. Demain, les systèmes de convoyage à moteurs linéaires permettront dâaller encore plus loin. La portée de ces innovations est énorme, car elle implique de changer la façon de concevoir les machines. Avant le mécanicien « pensait » la machine de fond en comble alors que maintenant il a besoin dâun informaticien et câest même ce dernier qui va lâaider à finaliser sa machine. Notre rôle consiste à apporter à tous ces acteurs de nouveaux outils, à leur permettre de concevoir des nouvelles machines en sortant des sentiers battus. La simulation va jouer un rôle de plus en plus important. Grâce à elle, il est déjà possible de réduire le « time-to-market ». On pourra bientôt tester de nouvelles cinématiques, de nouveaux process avant même dâavoir conçu les machines.
Joerg Theis : Nous sommes à lâaube dâune révolution dont nous commençons seulement à percevoir les effets. La transitique en est un parfait exemple. Nous avons vu des clients qui, dâune présentation à lâautre, ont repensé complètement leurs machines dès lors quâils ont perçu le potentiel de nos équipements. Cela prouve bien que nous sommes face à une offre disruptive. Nous voulons aller encore plus loin en mettant en place des collaborations poussées avec les universités et les centres de recherche, car on se rend compte que le niveau de compétences augmente toujours plus dans lâinformatique, les logiciels, les matériaux, lâénergie. Or, nous ne sommes pas capables de tout maîtriser, nous avons besoin des autres. Ce campus servira aussi à cela. Nous voulons créer les meilleurs outils pour que nos clients, les intégrateurs et les fabricants de machines puissent concevoir les machines dont leurs clients ont besoin. Et même aller au-delà , en les aidant à fabriquer des machines capables de produire des produits qui nâexistent pas encore sur le marché.
La partie informatique, notamment tout ce qui relève des logiciels, semble recouvrir un rôle crucial dans vos développements. Pourquoi ?
Joerg Theis : Lâinformatique industrielle, tant au niveau du hardware que du software, est déjà fondamentale. Câest grâce à elle qu'on rend nos machines plus flexibles. Je crois que nous n'en sommes quâau début. Je pense néanmoins que ces mêmes logiciels doivent évoluer vers davantage de simplicité, pour être accessibles à tous. Tout cela nâest pas une fin en soi, encore une fois. Les logiciels aident les machines à devenir plus flexibles parce que le marché le demande. La simulation permet de tester des process, des formats, des configurations, voire des organisations de la production afin de mettre plus rapidement les produits sur le marché. Nous sommes décidément dans une logique applicative.
Luca Galluzzi : Nous voulons nous polariser sur cet aspect de lâautomation, car nous pensons que cela va permettre aux ingénieurs de stimuler leur créativité. Câest un vrai changement de paradigme. Prenez lâAcopos 6D, notre système de convoyage par sustentation magnétique. Nous proposons aujourdâhui une boîte à outils. Toutes les problématiques dâinterdépendance des variables, de positionnement des navettes, de collision, sont déjà prises en compte et résolues par le logiciel. Derrière il y a des algorithmes de lâintelligence artificielle, un énorme travail qui ne se voit pas forcément. Mais il est là , et il permet à lâappareil de fonctionner normalement. Lâingénieur nâa plus à perdre de temps là -dessus. Il ne lui reste quâà se focaliser sur le process, la machine, son produit. On lui facilite la tâche. On lui évite de coder. On le repositionne sur son vrai travail qui consiste à imaginer de nouvelles solutions et non pas à résoudre des problèmes.
Propos recueillis par Tiziano Polito (Emballages Magazine)
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