Afin de réduire enfin l’autosolisme, le gouvernement vient de lever le voile sur son Plan «Covoiturage du quotidien». Un bonus de 100 euros sera attribué à ceux qui se lanceront pour la première fois dans cette solution de déplacement. A certaines conditions, toutefois. 
On le sait, le covoiturage est l’une des très sérieuses solutions pouvant contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et pour cause: il permet d’économiser 6 kg de CO² par trajet. Hélas, celui-ci reste mineur, puisqu’on estime aujourd’hui à seulement 3% la part du covoiturage dans les déplacements domicile-travail. C’est en partant de cette réalité que le gouvernement vient de dévoiler son Plan national «Covoiturage du quotidien» (2023-2027).
Doté d’un budget de 150 millions d’euros, il permettra le versement d’une prime de 100 euros aux conducteurs se lançant pour la première fois dans le covoiturage courte distance. Du moins, s’ils réalisent au minimum dix trajets partagés dans les trois mois. L’objectif de l’Etat? Atteindre trois millions de trajets par jour d’ici à 2027, contre environ 900 000 ces temps-ci.
A partir du 1er janvier, tout conducteur se lançant pour la première fois dans le covoiturage courte-distance recevra cette prime via la plateforme sur laquelle les trajets ont été réalisés. Elle sera versée en deux temps: 25 euros seront d’abord réglés au plus tard trois mois après le premier trajet, les 75 euros restants l’étant au plus tard trois mois après le dixième trajet. Elle pourra être versée sous forme financière ou par bons d’achat.
Bon à savoir: Une autre prime de 100 euros, cumulable avec la première, sera également versé aux automobilistes covoiturant pour la première fois sur trois trajets longue distance.
Pour bénéficier de la prime, outre les conditions mentionnées plus haut, vous devrez en respecter quelques autres. Ainsi, le trajet devra se faire en France, ne pas dépasser les 80 km, et être effectués par le biais d’un opérateur de covoiturage éligible à la prime. Pour l’heure, 21 opérateurs se sont d’ores et déjà impliqués dans l’opération. Parmi eux, BlaBlaCar Daily, Karos, Klaxit, Ciligo, Covoiturage Grand Lyon ou encore Ouestgo. Pour connaître les autres (et ceux qui rejoindront la liste dans les prochaines semaines), le gouvernement a mis en ligne un Registre des preuves de covoiturage disponible ici.
Attention: Si, dans les trois dernières années, vous avez bénéficié de chèques carburant ou de cartes cadeaux dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) chezBlablacar, Klaxit et Karos, alors vous n’êtes pas éligible à cette prime Covoiturage du quotidien.
On l’a vu dans notre série d’articles « Tour de France des mobilités durables » (comme ici à Nice ou à Nantes), les collectivités sont aujourd’hui très nombreuses à proposer des aides financières pour favoriser la pratique du covoiturage. A l’image de ce qu’il se passe aussi en Ile-de-France les passagers peuvent covoiturer gratuitement (ou pour quelques euros) quand les conducteurs reçoivent une prime pour chaque trajet effectué. En 2023, ces aides seront complétées par l’État sur un principe simple: pour 1 euro versé par le territoire, un autre le sera par l’Etat.
«Aujourd’hui, de très nombreux Français ne parviennent pas à covoiturer au quotidien, faute de trajets disponibles entre leur domicile et leur travail.»
Pour les futurs usagers autant que pour les plateformes cette prime va bien évidemment dans le bon sens et ne pourra que favoriser le covoiturage domicile-travail. Pour autant, comme le stipule Karos dans un communiqué envoyé aux médias au moment de l’annonce du gouvernement, «aujourd’hui, de très nombreux Français ne parviennent pas à covoiturer au quotidien, faute de trajets disponibles entre leur domicile et leur travail. En effet, dans de très nombreux territoires, il n’existe pas encore le «volume critique» de covoitureurs disponibles pour faire «matcher» conducteurs et passagers sur le même itinéraire et aux mêmes horaires. En pratique, d’innombrables Français risquent donc de ne pas pouvoir valider (entièrement) leur bonus covoiturage, malgré leur volonté de changement.» 
Pour le démontrer, l’opérateur a mis en place (via son application) un indicateur permettant de prédire la probabilité de pouvoir (ou non) empocher ce bonus. Si pour l’Ile de la Réunion (95%), la Normandie (93%) et l’Ile-de-France (92%) la question ne se pose pas, du côté «des territoires qui ne font l’objet ni d’un dispositif des collectivités locales ni de la mobilisation des gros employeurs ou des campus étudiants, ces chiffres descendent en deçà des 20%, quelle que soit l’application de covoiturage». Reste donc à inciter les territoires retardataires à développer la solution. Mais, sur ce point, Tom Attias, responsable du développement chez Karos, se veut optimiste: «L’atout majeur du plan covoiturage présenté par le gouvernement, c’est qu’il a aussi prévu d’aider les territoires moins en pointe à rattraper leur retard grâce à des aides sur les dispositifs de subventionnement et d’infrastructures. Aucun territoire ne sera donc laissé sur le bord de la route.»
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