Ça commence comme un mélo, puis ça bascule dans le polar. Entre-temps, on n’a rien vu venir. C’est ça qui fait la force de « l’Innocent » réalisé et interprété par Louis Garrel que l’on n’imaginait pas dans un tel registre : celui de la comédie policière où une famille improbable se retrouve au cœur d’un braquage rocambolesque.
Entouré des formidables Roschdy Zem, Anouk Grinberg et Noémie Merlant entre autres, le cinéaste acteur signe quelques scènes d’anthologie dans ce long-métrage entre rires et émotions, aussi irrésistible que touchant. Le grand film français de l’année. Haut les mains.
Oser une suite au mythique « Top Gun », trente-six ans après ? Nous étions dubitatifs, nous avons été – comme les spectateurs du monde entier – totalement bluffés. En respectant l’esprit du film original, « Maverick » dynamise et modernise cette histoire de pilote rebelle de la Navy en le confrontant à de jeunes recrues.
Outre la prestation épatante de Tom Cruise, tout contribue à nous en mettre plein les yeux : un scénario malin, une mise en scène électrique, des effets spéciaux pétaradants et des séquences vertigineuses de combats aériens. Décoiffant.
Et si c’était lui, le mec le plus drôle de la télé ? Avec « ABC », ses hilarantes chroniques dans « C à vous », Bertrand Chameroy fait toujours mouche. Et se fait remarquer bien au-delà du cercle des fidèles du talk-show de France 5. Comme quand il se moque, en la présence d’Emmanuel Macron, des photos que le président poste régulièrement sur les réseaux sociaux.
Son succès fait d’autant plus plaisir qu’il a failli tout arrêter après avoir été écarté de « Touche pas à mon poste » et d’Europe 1, où il avait été repéré. La semaine dernière, il a même présenté sa première émission sur France 5.
Cela devait être un petit programme, uniquement diffusé sur la plate-forme digitale de France TV. Finalement, « Drag Race France » s’est transformé en phénomène de société. Simple concours de drag-queens, l’émission a surtout mis un énorme coup de projecteur sur la diversité. Car ces créatures si peu souvent montrées à l’écran ont pu aborder de nombreux sujets de société : la transidentité, l’homophobie, le VIH…
Preuve de ce succès : la finale, retransmise dans un café parisien, a attiré plus d’un millier de personnes, en plein mois d’août. Et une gagnante, Paloma, bien partie pour imposer sa patte. Sans avoir peur d’égratigner certaines personnes au passage, comme ce fut le cas dans nos colonnes avec Caroline Cayeux.
Elle n’est pas près de rendre son trône. La reine de l’humour en France, ça reste bien Florence Foresti. Son septième one-woman-show, « Boys Boys Boys », ressemblait à un terrain glissant. Déclarer sa flamme aux hommes dans une société post-#MeToo un brin crispée sur les relations filles-garçons relevait du sacré défi. Contrat rempli sur toute la ligne.
À 48 ans, elle épate toujours autant. Audacieuse, authentique, piquante, touchante, précise, précieuse, on peut aligner tous les adjectifs du monde, ils ne sont rien face à la tornade de rire que l’humoriste génère. Fidèle à elle-même et en perpétuel renouvellement. La plus forte, c’est Foresti.
On y est allé aussi excité qu’inquiet : quarante ans après sa création, à quoi allait ressembler la nouvelle version de « Starmania », mise en scène par Thomas Jolly, petit prodige venu du théâtre public ? Réponse : à un tsunami d’émotions qui nous chavire, un feu d’artifice visuel et musical, une relecture à la fois moderne et fidèle, spectaculaire et intime, de l’opéra rock signé Michel Berger et Luc Plamondon.
« Les Uns contre les autres », « le Blues du businessman », « SOS d’un Terrien en détresse », « Le Monde est stone »… Les tubes tombent comme à Gravelotte avant un final d’une beauté explosive.
Cette saga joyeuse et explosive, hyper documentée, raconte la naissance du mouvement hip-hop en France à travers le destin des tout jeunes Kool Shen et JoeyStarr, futurs leaders de NTM, mais aussi du DJ pionnier Dee Nasty, de la danseuse et graffeuse Lady V…
« Le Monde de demain », série diffusée par Arte et désormais disponible sur Netflix, retranscrit l’engagement viscéral de ceux qui ne sont encore que des adolescents dans un mouvement artistique dont elle restitue aussi bien la folie et la poésie que la violence et la dimension politique.
Il y a désormais beaucoup de séries « Star Wars » visibles sur Disney +, mais celle-ci a sidéré les fans. Adaptée du long-métrage « Rogue One » – adoré des amateurs de la licence – et en partie signée par l’équipe du film, « Andor » se déroule cinq ans auparavant. La série remonte aux origines du jeune rebelle, le héros du long-métrage, pour raconter ce qui l’a amené à s’enrôler dans la résistance à l’Empire.
Peu de gadgets et de décorum ici, « Andor » préfère se concentrer sur une intrigue qui fait la part belle au tragique et au réalisme social en sondant l’âme et l’intimité de ses personnages, sans négliger le grand spectacle. Remuant, bouleversant, grandiose.
Il était rappeur, le voilà désormais acteur. Younès Boucif a explosé aux yeux du grand public en jouant Nezir, un stand-upper un peu timide mais ultra-doué dans « Drôle » sur Netflix. Cette série de Fanny Herrero, la créatrice de « Dix pour cent », mise sur un ensemble choral, mais le jeune homme au charme fou est vite devenu le chouchou des téléspectateurs grâce à son personnage aussi touchant que drôle – évidemment –, au centre des connexions avec les autres protagonistes.
Et même s’il n’y aura pas de saison 2, on aura toujours le sourire en pensant à Nezir et on a hâte de retrouver son interprète sur les écrans.
Lumineuse et équilibrée au début de son histoire d’amour avec Damien, dans « À la folie », diffusé sur M 6, Anna perd peu à peu de son éclat. Elle s’éteint, s’abîme jusqu’à n’être plus que l’ombre d’elle-même, sous l’emprise exercée par son conjoint pervers narcissique.
Dans ce poignant téléfilm, l’actrice livre une performance bouleversante et montre à quel point une femme bien dans sa vie, avec ses atouts et ses petites faiblesses, peut être anéantie par un homme qui appuie où ça fait mal.
Le monde de Liam s’écroule quand, revenant de la chasse, il découvre au côté du corps inerte de sa femme Ava, son fils Aru, enfant qu’il n’a pas vraiment voulu. Persuadé qu’il ne peut l’élever, il va le confier à d’autres. Et tenter de se convaincre qu’il ne l’abandonne pas.
Sandrine Collette nous embarque dans un huis clos à travers les bois et les montagnes à la rencontre de ces deux êtres qui ne sont plus que douleur et vont devoir s’apprivoiser. Quand l’autrice interroge la paternité, l’amour filial, elle écrit l’un de ses plus beaux romans. Une quête initiatique magistrale.
Un émouvant conte écologiste. Tout quitter et recommencer, aux origines… Nathan, un chauffeur Uber au bord du burn-out, décide de suivre une cliente qui repart habiter dans son pays natal et sauvage, l’Alaska. Il y entraîne sa petite sœur et son petit frère, sur lesquels il veille depuis la mort de leur mère…
Avec « les Pizzlys », Jérémie Moreau, prix du meilleur album à Angoulême en 2018, nous embarque dans un conte écologiste militant, au milieu des aurores boréales qui donnent leurs couleurs à tout l’album.
Bienvenue chez Florent Marchet. Son jardin bucolique, sa maison colorée et surtout… ses chansons grinçantes. Sa « Garden Party » à lui, c’est une fête au vitriol où la famille est au cœur des déceptions, des peines, des inquiétudes aussi. Comme dans « De justesse », où le papa angoisse à tous les âges de son fils. On n’a pas entendu chanson plus bouleversante cette année. On n’a pas non plus écouté meilleur album français que ce « Garden Party », 6e enregistrement de l’auteur-compositeur-interprète de 47 ans désormais au sommet.
C’est la belle histoire musicale de l’année. L’enfant terrible du rock anglais Peter Doherty a trouvé la sérénité du côté d’Étretat auprès de sa femme française. Il s’est aussi transformé en crooner grâce à Frédéric Lo, musicien, compositeur et producteur parisien habitué aux héros cabossés, qui avait remis sur les rails Daniel Darc il y a quelques années.
Le tandem devait enregistrer une chanson. Il a fait un album entier, « The Fantasy Life of Poetry & Crime », merveille de pop orchestrale. Sorti en mars dernier, le disque nous a accompagnés tout au long de l’année pour finir en haut du podium.
C’est la sensation rap de l’année avec Gazo. Le tout jeune Tiakola était déjà connu des amateurs de hip-hop au sein de son groupe 4Keus. Mais c’est en solo que le gamin de La Courneuve, âgé de 23 ans, a fait une arrivée fracassante parmi les meilleures ventes de disques en France cet été avec son premier album, le bien nommé « Mélo ». Mélo comme les mélodies de ces 16 titres qui croisent refrains fédérateurs et références à ses origines congolaises. Mélo, comme la mélancolie que l’on peut sentir aussi dans sa voix et dans ses textes. garde
Elle a été encensée, oubliée, ressuscitée. Rosa Bonheur (1822-1899) a enfin bénéficié de sa première rétrospective, à voir au musée d’Orsay jusqu’au 15 janvier, pour le bicentenaire de sa naissance. De son vivant cette peintre célébrée jusqu’aux États-Unis passait pour trop commerciale. Elle a pourtant été l’une des premières à voir et peindre l’humanité et la sensibilité du monde animal.
Dans son château-zoo de Seine-et-Marne – qui se visite –, elle vivait parmi eux. Ses tableaux sentent la terre, l’odeur d’un chien ou d’un cheval. Sans parler du lion prêté par le nouveau roi d’Angleterre, dont les aïeux vénéraient miss Bonheur. Son vrai nom. Sa vraie gloire à nouveau.
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