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– Le président russe Vladimir Poutine a ordonné jeudi un cessez-le-feu en Ukraine pour le Noël orthodoxe des 6 et 7 janvier, première trêve d’ampleur depuis le début de l’invasion il y a près d’un an, fustigé par Kiev qui dénonce “hypocrisie” et volonté de gagner du temps.
– La Russie est ouverte à un dialogue avec l’Ukraine à condition que celle-ci accepte les “nouvelles réalités territoriales” née de l’offensive russe, a affirmé jeudi le président Vladimir Poutine.
– Les Etats-Unis et l’Allemagne ont annoncé jeudi qu’ils fourniraient une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine. Les deux pays enverront des véhicules blindés, de type Bradley pour les Etats-Unis et de type Marder pour l’Allemagne. L’Allemagne fournira également des systèmes de missiles de défense antiaérienne Patriot.
– Le lourd bilan de la frappe ukrainienne sur Makiïvka suscite de nombreuses critiques envers le commandement militaire russe. La patronne de la chaîne prorusse RT a appelé à rendre publics les noms des officiers russes impliqués et “la mesure de leur responsabilité”.
– Le bilan de la frappe ukrainienne le soir du Nouvel An sur un bâtiment où étaient regroupés des soldats russes à Makiïvka, dans l’est de l’Ukraine, a grimpé à 89 morts, a annoncé mardi soir le ministère russe de la Défense.
Suivi assuré par RTSinfo
00h00
La suite des événements
22h20
Pour Zelensky, la trêve proposée par la Russie vise à arrêter la progression des forces ukrainiennes
20h25
Les USA et l'Allemagne vont fournir une aide militaire supplémentaire à l'Ukraine
19h00
L'annonce de trêve durant le Noël orthodoxe fait réagir
18h30
Cyrille Bret: "Cette trêve, c'est d'abord la volonté de donner un répit aux soldats et mobilisés russes"
17h50
L'Ukraine qualifie le cessez-le-feu russe d'"hypocrisie"
17h05
Berlin et Washington prévoient une "nouvelle étape" de livraisons d'armes
16h50
La Biélorussie renforce son groupement militaire conjoint avec la Russie
16h25
Poutine ordonne un cessez-le-feu en Ukraine les 6 et 7 janvier
15h15
Le chancelier allemand sous pression pour livrer des chars
13h00
En matière d'énergie, le "scénario du pire" a été évité en Allemagne
12h00
La Russie prête à dialoguer avec l'Ukraine si elle accepte "les nouvelles réalités territoriales"
11h30
Premiers prisonniers russes libérés après avoir combattu pour Wagner
11h00
Erdogan exhorte Poutine à un "cessez-le-feu unilatéral"
10h30
Le patriarche russe Kirill appelle à un cessez-le-feu pour la fête de Noël orthodoxe
10h00
L'Ukraine dit avoir tué plus de 800 soldats en un jour
09h45
La guerre offre de nombreux enseignements quant aux futurs conflits
09h00
Les Ukrainiens craignent une nouvelle offensive terrestre depuis la Biélorussie
07h15
Les oligarques russes essaient de contre-attaquer via la justice
05h40
Des pièces fabriquées en Suisse dans un drone iranien
03h20
La frappe sur Makiïvka suscite de nombreuses critiques à Moscou
JEUDI 5 JANVIER
Retour sur les événements de mardi et mercredi
>> Retrouvez notre suivi des événements: Le cessez-le-feu controversé de la Russie a commencé vendredi
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que la trêve proposée par la Russie visait à empêcher l’Ukraine de progresser dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.
“Ils veulent utiliser Noël comme une excuse pour tenter, ne serait-ce que temporairement, d’arrêter la progression de nos hommes dans le Donbass et nous empêcher d’y acheminer des équipements, des munitions et d’y mobiliser des soldats”, a déclaré Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne. “Qu’y gagneront-ils? Seulement des pertes supplémentaires.”
Le président ukrainien a ajouté que la guerre “ne se terminera que lorsque vos soldats partiront ou lorsque nous les aurons jetés dehors”.
Les Etats-Unis et l’Allemagne ont annoncé jeudi qu’ils fourniraient une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine à la suite d’un entretien téléphonique entre le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz.
Les deux pays enverront des véhicules blindés, de type Bradley pour les Etats-Unis et de type Marder pour l’Allemagne, était-il indiqué dans un communiqué commun.
L’Allemagne fournira également des systèmes de missiles de défense antiaérienne Patriot.
Les deux pays ont par ailleurs ajouté que “des dons supplémentaires de systèmes de défense antiaérienne et de véhicules de combat” de la part de leurs alliés seraient les bienvenus.
Ces annonces interviennent après l’annonce, mercredi, de la livraison prochaine par Paris de chars de combat AMX-10 RC.
>> Les explications dans La Matinale:
L’annonce de trêve par Vladimir Poutine durant le Noël orthodoxe, soit le 6 et 7 janvier, fait réagir. La diplomatie allemande a estimé par exemple que le “prétendu” cessez-le-feu russe en Ukraine à l’occasion du Noël orthodoxe n’apportera “ni liberté ni sécurité aux personnes qui vivent dans la peur quotidienne sous l’occupation russe”.
“Si Poutine voulait la paix, il ramènerait ses soldats à la maison et la guerre serait terminée. Mais apparemment, il veut poursuivre la guerre, après une brève interruption”, a déploré la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock dans un message sur Twitter.
De son côté, Joe Biden a estimé que Vladimir Poutine cherchait “à se donner de l’air”. Le président russe “était prêt à bombarder des hôpitaux, des crèches et des églises (…) le 25 décembre et lors du Nouvel an (…) Je pense qu’il cherche à se donner de l’air”, a affirmé Joe Biden lors d’un discours à la Maison Blanche.
“Pas de perspective de paix”
L’annonce russe d’un cessez-le-feu en Ukraine à l’occasion du Noël orthodoxe “ne fera rien pour faire avancer les perspectives de paix”, a estimé le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.
“La Russie doit retirer définitivement ses forces, renoncer à son contrôle illégal du territoire ukrainien et mettre fin à ses attaques barbares contre des civils innocents”, a ajouté le chef de la diplomatique britannique dans une déclaration publiée sur Twitter.
Pour Cyrille Bret, chercheur associé à l’Institut Jacques Delors et spécialiste de la Russie, les raisons de la trêve ordonnée par Vladimir Poutine durant le Noël orthodoxe, le 6 et le 7 janvier, peuvent être multiples. “Mais c’est d’abord la volonté de donner un répit aux soldats et mobilisés russes après le bombardement du 1er janvier à Makiïvka”, explique-t-il au micro de Forum.
L’idée, selon le spécialiste, est de permettre éventuellement aux familles et permissionnaires de se retrouver. “C’est donc une mesure d’apaisement à l’égard de sa propre population et des soldats russes”, tout en évitant peut-être un nouveau carnage causé par l’usage par les mobilisés russes des téléphones portables, comme à Makiïvka.
Un repositionnement des troupes russes?
Autre raison possible invoquée par Cyrille Bret: un repositionnement des troupes russes. “A plusieurs reprises, en Géorgie en 2008 et en Syrie dès 2015, les autorités militaires russes ont utilisé ces trêves unilatérales ou bilatérales pour changer de tactique”, souligne-t-il.
Et de façon plus cynique, l’annonce de cette trêve peut également être une façon pour les autorités russes de tenter les Ukrainiens qui n’ont pas eu de répit quand ils ont fêté Noël le 24 et 25 décembre. “Si des attaques ukrainiennes ont lieu durant cette trêve, ça donnerait aux autorités russes un motif supplémentaire pour durcir les frappes et de reprendre les hostilités rapidement”, poursuit-il.
>> L’interview complète de Cyrille Bret dans Forum:
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a qualifié jeudi d'”hypocrisie” l’annonce d’un cessez-le-feu russe en Ukraine à l’occasion du Noël orthodoxe, accusant Moscou de vouloir “gagner du temps”.
“La Russie doit quitter les territoires occupés, c’est alors seulement qu’il y aura une ‘trêve temporaire’. Gardez votre hypocrisie”, a-t-il écrit sur Twitter.
Dans un message séparé destiné à la presse, Mykhaïlo Podoliak a dénoncé ce cessez-le-feu ordonné quelques instants plus tôt par le président russe Vladimir Poutine de “pur geste de propagande”.
“La Russie tente par tous les moyens de réduire au moins temporairement l’intensité des combats et les frappes sur ses centres logistiques afin de gagner du temps”, a poursuivi M. Podoliak.
Il a accusé Vladimir Poutine de ne pas avoir “le moindre désir de mettre fin à la guerre” et d’essayer de “convaincre les Européens de faire pression sur” Kiev en vue de négociations de paix, ce que l’Ukraine refuse depuis des mois. “Il n’est pas nécessaire de répondre aux initiatives délibérément manipulatrices des dirigeants russes”, a-t-il encore indiqué.
>> Les explications dans la Matinale:
Les Etats-Unis et l’Allemagne prévoient de franchir une “nouvelle étape qualitative” de livraisons d’armes à l’Ukraine, a-t-on appris jeudi de sources gouvernementales allemandes.
Ces sources n’ont pas précisé de quelles armes il s’agirait mais selon plusieurs médias, dont le quotidien Süddeutsche Zeitung, Berlin compte livrer des véhicules blindés de combat d’infanterie de type “Marder”.
Minsk et Moscou ont renforcé leur groupement militaire conjoint en Biélorussie avec des armes, des soldats et des équipements spécialisés et préparent des exercices communs pour les forces aériennes, a déclaré jeudi le ministère biélorusse de la Défense.
Le ministère a déclaré que l’objectif était de “renforcer la protection et la défense de l’Union de la Russie et de la Biélorussie”. “Le personnel, les armes, les équipements militaires et spéciaux des forces armées de la Fédération de Russie continueront d’être acheminés en République de Biélorussie”, précise le communiqué.
Selon le plan, les exercices tactiques de l’armée de l’air visent à “augmenter le niveau d’entraînement au combat des unités d’aviation”. Le ministère n’a pas divulgué la date des prochains exercices et n’a pas fourni de détails.
Craintes de l’Ukraine
La Biélorussie a autorisé la Russie à utiliser son territoire pour envoyer des troupes combattre en Ukraine lors du lancement de l’offensive russe contre Kiev le 24 février dernier.
L’Ukraine redoute que Moscou utilise la Biélorussie pour lancer une nouvelle invasion terrestre depuis le nord, une étape qui ouvrirait un nouveau front majeur dans la guerre entre les deux pays.
“Compte tenu de l’appel de Sa Sainteté le patriarche Kirill, j’instruis le ministre russe de la Défense d’introduire un régime de cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties en Ukraine à partir de 12h00 le 6 janvier de cette année jusqu’à 24h00 le 7 janvier” à l’occasion du Noël orthodoxe, a indiqué le président russe Vladimir Poutine dans un communiqué du Kremlin.
Le président russe a en outre appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, “d’assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ”.
Ce cessez-le-feu, le premier d’ampleur depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février, intervient après une demande en ce sens du patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Kirill, un proche soutien de Vladimir Poutine.
Le président russe Vladimir Poutine. [EPA/Mikhael Klimentyev - Keystone]Le président russe Vladimir Poutine. [EPA/Mikhael Klimentyev – Keystone]
Le chancelier allemand Olaf Scholz était pressé jeudi au sein de sa coalition et par l’opposition de donner son feu vert à l’envoi de chars à l’Ukraine, après l’annonce par la France de la livraison de chars de combat légers.
“L’argument constamment avancé par la chancellerie selon lequel l’Allemagne ne doit pas faire cavalier seul est absolument révolu”, a déclaré à l’AFP la présidente de la Commission de la défense au Bundestag, la chambre basse du Parlement, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, unr cadre du parti libéral FDP, membre de la coalition d’Olaf Scholz.
Après la France
Paris a promis à l’Ukraine de lui livrer des chars de combat légers AMX-10 RC, de fabrication française, en réponse aux besoins pressants de Kiev, pour affronter l’armée russe. Les alliés européens de l’Ukraine ont déjà livré des chars de conception soviétique, mais jamais encore de chars de facture occidentale, malgré les demandes répétées de Kiev.
“Une fois de plus, la France assume le rôle que l’on attendait de l’Allemagne et prend elle-même les devants”, déplore Marie-Agnes Strack-Zimmermann, pour qui “la balle est maintenant dans le camp de Berlin”
Paris a promis à l'Ukraine de lui livrer des chars de combat légers AMX-10 RC, de facture française. [Emmanuel DUNAND - afp]Paris a promis à l’Ukraine de lui livrer des chars de combat légers AMX-10 RC, de facture française. [Emmanuel DUNAND – afp]
Privée de gaz russe, l’Allemagne a jusqu’à présent évité “le scénario du pire” concernant son approvisionnement énergétique et envisage l’hiver prochain avec “un certain optimisme”, a indiqué son ministre de l’Economie et du Climat, Robert Habeck.
Fortement dépendante du gaz de Russie, qui couvrait la moitié de ses besoins avant la guerre en Ukraine, l’Allemagne a vu les livraisons russes chuter fortement après le début du conflit, puis s’arrêter complètement depuis septembre, suscitant des inquiétudes pour la première économie européenne.
A l’approche de la mi-janvier, “les réservoirs (de gaz, ndlr) sont bien remplis, à plus de 90%, et les prix sont en baisse”, a-t-il observé. “Certes, rien n’est garanti (…) mais cela montre qu’une action politique déterminée, bonne et intelligente est couronnée de succès.”
Concernant l’hiver prochain, même si les prix du gaz pourraient repartir à la hausse selon l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en Chine, le ministre écologiste s’est montré confiant car son pays devrait l’aborder avec des stocks cette fois-ci pas totalement dégarnis et des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) qui montent en puissance.
La Russie est ouverte à un dialogue avec l’Ukraine à condition que celle-ci accepte les “nouvelles réalités territoriales” née de l’offensive russe, a affirmé jeudi le président Vladimir Poutine.
Lors d’une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé à une trêve en Ukraine, Vladimir Poutine a “répété que la Russie était ouverte à un dialogue sérieux – à condition que les autorités de Kiev se conforment aux exigences bien connues et exprimées à plusieurs reprises”, selon un communiqué du Kremlin.
Un premier groupe de prisonniers russes a été amnistié et libéré pour avoir accepté de combattre en Ukraine, a annoncé jeudi le patron du groupe paramilitaire Wagner. Ses hommes sont présents sur le front aux côtés de l’armée russe.
Evguéni Prigojine, sulfureux homme d’affaires réputé proche du président Vladimir Poutine, qui communique activement depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, est apparu dans une vidéo en compagnie d’hommes aux visages floutés. “Vous avez travaillé jusqu’au bout de votre contrat. Vous avez travaillé honorablement, avec dignité”, a-t-il déclaré dans cette vidéo diffusée par l’agence de presse russe Ria Novosti.
Les combattants du groupe Wagner sont notamment en première ligne dans la bataille pour Bakhmout, ville que les forces russes tentent de prendre sans succès depuis l’été, devenue le lieu de lourdes pertes et destructions des deux côtés.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté jeudi son homologue russe Vladimir Poutine à appliquer un “cessez-le-feu unilatéral” en Ukraine, a rapporté la présidence turque.
Recep Tayyip Erdogan, qui doit également s’entretenir jeudi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, suit depuis le début du conflit une ligne qui lui a permis de conserver de bonnes relations avec le président russe Vladimir Poutine, tout en fournissant des armes à Kiev.
Membre de l’Otan, la Turquie ne s’est pas associée aux sanctions contre la Russie et tente de maintenir une position de médiateur entre Kiev et Moscou.
Le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Kirill, un proche soutien du président Vladimir Poutine, a appelé jeudi Moscou et Kiev à instaurer un cessez-le-feu en Ukraine à l’occasion de la fête de Noël orthodoxe, célébrée samedi.
“Moi, Kirill, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, je m’adresse à toutes les parties impliquées dans le conflit fratricide pour les appeler à instaurer un cessez-le-feu et sceller une trêve de Noël de 12h00 le 6 janvier à 00h00 le 7 janvier”, a-t-il indiqué dans un message posté sur le site internet de l’Eglise.
Cette trêve doit selon lui servir à ce que “les orthodoxes puissent assister aux offices de la veille et du jour de Noël” en Ukraine.
L’armée ukrainienne a estimé jeudi que plus de 800 soldats russes avaient été tués au cours de la journée d’hier, principalement lors d’affrontements dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.
Les combats se concentrent dans le secteur de Bakhmout, où les forces russes ont attaqué sans succès les villes d’Avdiivka et Koupiansk, a dit l’armée ukrainienne dans son point de situation quotidien. La Russie a aussi perdu un avion, un hélicoptère et trois chars d’assaut lors de la journée écoulée, a-t-elle précisé.
L’armée ukrainienne a également fait état d’un nombre indéterminé de victimes civiles à la suite d’attaques aériennes contre la ville de Bakhmout, contrôlée par les forces ukrainiennes, et contre deux autres localités de la région de Donetsk, Kostiantynivka et Kourakhove. Il n’est pour l’heure pas possible de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés.
La Russie a envahi l’Ukraine en pariant sur une victoire rapide face aux forces ukrainiennes. Mais elle se retrouve enlisée dans une guerre à rallonge qui offre de nombreux enseignements sur la nature des prochains conflits.
“Taïwan tire des leçons” de la guerre en Ukraine, remarquait en novembre le chef d’état-major américain, le général Mark Milley. “Il y a des leçons que nous tirons. Il y a des leçons que les pays européens tirent et il y a des leçons que le président Xi (Jinping) et l’armée chinoise tirent.”
“Catastrophe stratégique”
L’offensive russe en Ukraine “a représenté une terrible catastrophe stratégique pour Vladimir Poutine”, a détaillé le numéro trois du Pentagone Colin Kahl. “J’ai du mal à croire que Xi Jinping veuille que la Chine soit confrontée à la même réaction de la communauté internationale” que la Russie.
L’arsenal nucléaire de la Russie n’a eu aucun effet sur le champ de bataille, a-t-il encore relevé, invitant Pékin à en tirer les enseignements.
Pour le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, la réponse des alliés de l’Ukraine démontre la détermination de la communauté internationale à défendre l’Etat de droit.
Importance de l’artillerie lourde
Pour Mark Cancian, du Center for Strategic and International Studies, le conflit a mis en évidence la façon dont le champ de bataille est désormais observé en permanence. Avec les drones et l’imagerie satellitaire, “il est beaucoup plus facile d’être vu et beaucoup plus important de se cacher”, explique-t-il.
Le nombre impressionnant de bombes et munitions diverses utilisées depuis le début du conflit en Ukraine a montré l’importance de posséder des stocks de munitions adaptés, selon Colin Kahl. Une autre des leçons tirées du conflit en Ukraine porte ainsi sur l’attention à prêter au “type de munitions dont nous avons besoin, mais aussi (au) type de stocks qu’il faudrait avoir à notre disposition pour d’autres alliés ou partenaires en cas d’un scénario du type Ukraine”, a-t-il dit.
Dans le nord de l’Ukraine, la menace d’une nouvelle offensive terrestre lancée depuis la Biélorussie voisine terrifie la population. A Borodianka, à mi-chemin entre Kiev et la frontière, le spectre d’une nouvelle attaque réveille le traumatisme de celle du 24 février.
“J’ai peur, les sirènes retentissent tous les jours. Je vis dans l’angoisse. Je pense que Poutine ne lâchera rien, il recommencera, même s’il doit tous nous exterminer”, témoigne dans La Matinale Maria, une habitante de Borodyanka.
>> Le reportage de La Matinale:

En juin, des missiles en provenance de Biélorussie avaient frappé la région frontalière de Tcherniguiv. [Natacha Pisarenko - Keystone]Natacha Pisarenko – Keystone

En Ukraine, la peur d’une nouvelle offensive terrestre / La Matinale / 1 min. / jeudi à 06:27


Sanctionnés par l’Union européenne, les oligarques russes n’hésitent pas à saisir la justice. Depuis le début de la guerre en Ukraine, plus de cinquante recours ont été déposés auprès de la Cour de justice de l’Union européenne. Des citoyens ou des entreprises russes y dénoncent les sanctions dont ils sont victimes, le gel de leurs avoirs ou les interdictions de visa dans l’Union.
Si leurs chances de succès sont assez minces, ils obtiennent parfois des victoires annexes. La police de Jersey a par exemple admis avoir effectué des perquisitions illégales dans une des propriétés de Roman Abramovitch. Le célèbre oligarque reste toutefois sous sanctions.
>> Écouter le sujet de La Matinale: 

La Cour de justice de l'Union européenne à Strasbourg en France. [Christian Beutler - Keystone]Christian Beutler – Keystone

Sanctionnés par l’Union européenne, des oligarques russes n’hésitent pas à saisir la justice / La Matinale / 1 min. / jeudi à 06:20


Des pièces fabriquées en Suisse ont été trouvées à l’intérieur d’un drone iranien abattu en Ukraine l’automne dernier. L’information a été révélée mercredi par CNN, sur la base d’une évaluation des services secrets ukrainiens.
>> Plus d’informations dans notre article: Des composants suisses trouvés dans un drone iranien abattu en Ukraine
Sur les cinquante-deux composants du drone démontés par Kiev, quarante semblent avoir été fabriqués par des entreprises américaines. Le reste aurait été conçu par des entreprises en Suisse, au Canada, à Taïwan ou encore en Chine, selon la chaîne de télévision américaine.
Les technologies retrouvées dans l’engin vont des plus petits équipements, comme les semi-conducteurs et les modules GPS, jusqu’aux pièces plus grandes comme les moteurs.
>> Les précisions dans Forum mercredi soir:

Un drone iranien abattu en Ukraine contient de l'électronique suisse [RTS]

Un drone iranien abattu en Ukraine contient de l’électronique suisse / Forum / 3 min. / mercredi à 19:56


L’annonce du bilan plus lourd de la frappe sur Makiïvka n’a pas manqué de susciter de nouvelles critiques envers le commandement militaire russe, déjà fustigé lundi et mardi pour son “incompétence” par des correspondants et commentateurs russes.
La patronne de la chaîne RT, le fer de lance de la propagande du Kremlin à l’international, Margarita Simonian, a appelé à rendre publics les noms des officiers russes impliqués et “la mesure de leur responsabilité”.
“Il est temps de comprendre que l’impunité ne conduit pas à l’harmonie sociale. L’impunité conduit à de nouveaux crimes. Et, par conséquent, à la dissidence publique”, a-t-elle écrit sur Telegram.
>> Les précisions dans le 19h30 mercredi:

Le bilan de la frappe ukrainienne sur la ville russe de Makïïvka grimpe à 89 morts. Des critiques se font entendre à Moscou [RTS]

Le bilan de la frappe ukrainienne sur la ville russe de Makïïvka grimpe à 89 morts. Des critiques se font entendre à Moscou / 19h30 / 2 min. / mercredi à 19:30


Réactions sur les réseaux sociaux
De nombreux Russes demandaient eux sur les réseaux sociaux une enquête transparente sur les circonstances de la frappe. “Ils vont faire traîner ça et dans le pire des cas, ils mettrons ça sur le dos de quelqu’un”, craint ainsi un internaute sur le réseau VK.
“Ce ne sont pas les téléphones portables et leurs propriétaires qui sont à blâmer, mais la négligence banale des commandants, qui, j’en suis sûr, n’ont même pas essayé de réinstaller le personnel” hors du bâtiment, a fustigé de son côté le groupe “Notes d’un vétéran” sur Telegram, qui rassemble 200’000 abonnés.
Fait inhabituel en Russie, où les pouvoirs publics restent souvent discrets sur les pertes militaires en Ukraine, environ 200 personnes s’étaient réunies mardi avec l’aval des autorités à Samara (centre), d’où étaient originaires certains des soldats tués, pour pleurer les morts lors d’une cérémonie orthodoxe.
“C’est très dur, c’est effrayant. Mais nous ne pouvons pas être brisés. Le chagrin nous unit”, a dit Ekaterina Kolotovkina, présidente d’un groupe d’épouses de soldats, en appelant à la “vengeance”.
>> Retrouvez le détail des événements de mardi et mercredi: La France promet à l’Ukraine des chars de combat légers, une première

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