C’est une tradition : la rentrée des classes marque aussi le retour de l’entretien du lundi et son premier rendez-vous de la saison avec le président fédéral. Philippe Bana revient sur les temps forts de la saison passée et évoque l’actualité de la FFHandball.
La FFHandball a lancé une campagne de rentrée originale avec de nouveaux outils pour favoriser l'adhésion. Quelle est la dynamique actuelle en comparaison aux saisons passées ?
C’est la victoire des clubs et du lien qu’ils ont conservé, des bénévoles et des plans de reprise conjugués de la FFHandball, des ligues et des comités, depuis 2021. Plus de 150.000 licenciés sont déjà qualifiés, soit +50% d’adhésion par rapport à l’an dernier. Les chiffres de 2019 sont ainsi dépassés. La famille du handball rassemble après une terrible période. C’est une vraie joie collective et nous comptons dépasser le demi-million de licenciés en 2023.
Les nouveaux outils facilitent la prise de licence (signature électronique…) et permettent aux nouveaux licenciés de trouver un club et ses activités plus facilement (monclub.ffhandball.fr). Les terrains que l’on construit impliquent le club, nos partenaires font des campagnes de rentrée pour faire venir les licenciés : tout est fait pour faciliter et susciter l’adhésion. Début 2023, nous lancerons un programme de fidélité qui va nous aider à fédérer toutes nos communautés et à en conquérir de nouvelles.

Lors de la conférence de rentrée à la Maison du handball, tu as souhaité mettre en avant les nouvelles pratiques et la dimension sociétale de la FFHandball. En quoi est-ce indispensable de ne pas s’appuyer uniquement sur le rayonnement du handball à 7 ?
Une fédération, un sport, doit parler largement aux citoyens. La FFHandball doit leur parler de performance sportive et de performance sociale. Il est au moins aussi important de parler de ce que les clubs font tous les jours que de nos médailles ou de compétition. Quand tu t’adresses à tous, vous devez parler d’éthique, d’éco-responsabilité, de lutte contre les violences. Certes, gagner ou perdre, demeure très important mais être un sport de lien social encore plus. Notre parole va plus porter sur les clubs, les actions de valeurs quotidiennes à ce qui constitue nos racines éducatives, à ces héros de tous les jours que sont nos dirigeants, à ce que nous faisons pour aider les autres, à ce que nous devons faire en soutien à la crise énergétique et économique pour nos clubs. Il reste tant à faire pour jouer encore plus collectif !!

La nouvelle identité visuelle de l’équipe de France a été présentée. Que t’inspire cette charte qui associe plus encore les deux collectifs ?
Vous savez, le slogan est vrai : on écrit l’histoire ensemble depuis plus de 20 ans. Les J.O. sont devenus mixtes pour le handball. La FFHandball marche sur nos deux jambes ; la nouvelle charte respire l’olympisme et ce chemin des deux équipes championnes. Cette identité longuement échangée avec PARIS 2024 est un chemin. Par ailleurs, dans le maquis olympique des 35 sports, nous devons bien identifier notre handball, ses valeurs et son image. Nos clubs et nos équipes pourront bien se différencier car cette identité contient des couleurs et des formes que tous pourront reconnaître.

La semaine passée, aux côtés de la LNH et de la LFH, la FFHandball a lancé HandballTV. Quel est l’objectif de cette nouvelle plateforme ?
Le projet d’OTT autour du handball, qui était inscrit dans le projet politique fédéral, est un sujet sur lequel la FFHandball menait une réflexion depuis plusieurs mois. L’évolution des modes de consommation et le positionnement des diffuseurs des droits TV nous invitent à nous remettre constamment en question sur les attentes de nos clubs et de nos licenciés. C’est surtout un projet unique des 2 ligues professionnelles : monde fédéral et amateur, mondes professionnels : même combat, même famille. C’est surtout un vrai service aux licenciés pour avoir presque tout en un. Nous avons travaillé main dans main avec Bruno Martini et Nodjialem Myaro. Ce lancement marque aussi une relation concrète avec FFHandball, la LNH et la LFH, avec tous les clubs.

Quels seront les contenus proposés aux abonnés ?
HandballTV va nous permettre de faire rayonner toujours plus nos équipes de France, seniors, jeunes, nos coupes de France et nos pratiques émergentes telles que le BeachHandball. C’est également un lieu pour se souvenir des moments forts du handball français qui nous ont tous fait vibrer, avec des archives ex­clusives. HandballTV soutient ainsi la mission première de la FFHandball qui est de promouvoir la pratique des handballs et favoriser le développement de notre sport. Nous allons fabriquer des contenus inédits que le licencié pourra voir une vie intime des reportages clubs, sur la vie de tous les jours des équipes de France.

Côté partenariat, la FFHandball a enregistré les arrivées de Basilic&Co, de France-Cars, de Weleda et de Decathlon au printemps dernier. Malgré un contexte économique compliqué, comment la FFHandball réussit-elle à demeurer attractive ?
Malgré la difficulté des contrats signés et verrouillés jusqu’en 2024, nous avons eu avec Bertrand Gille une action forte : 4-5 partenaires sont entrés en 2021 et en 2022. Comme nous l’avons fait avec LIDL nous pouvons valoriser nos renouvellements, investir nos partenaires sur de nouvelles cibles comme celle de la LFH que nous portons sur le marché avec Nodjialem Myaro. Décathlon Pro va être une solution calculée pour les clubs qui va prendre de l’ampleur au service de tous avec des offres pour nos adhérents. Nous sommes en train de regarder comment se servir de 2024 comme un tremplin pour aller beaucoup plus loin dans ce secteur, toujours avec l’idée d’en faire profiter nos adhérents. Certains partenaires équipent les clubs, d’autres font du service ou des offres. C’est un bon premier pas et nous allons faire encore mieux.

Quel bilan peux-tu effectuer de la première édition coupe de France de Beachhandball qui s’est déroulée à Malo-les-Bains ?
C’était un moment fort car fondateur. Là aussi, c’était une promesse que le Beachhandball serait un avenir du hand. Comme les interligues et les intercomités ont lancé notre usine à champions il y a 40 ans, cette coupe lance le Beach des territoires pour longtemps. La ligue des Hauts-de-France a fait tout ce qu’il fallait pour accueillir ses homologues métropolitains et ultramarins. L’édition 2023 se fera sur le site des J.O. et l’événement fondateur tournera ensuite dans les territoires. Hand pour tous, Beachhandball pour tous : les handballs sont là.

Comme chaque été, la saison estivale a été aussi animée par les compétitions internationales avec les équipes de France jeunes. Faut-il s’inquiéter de l’absence ponctuelle de podiums pour les générations actuelles ?
C’est toujours une déception de ne pas gagner de médailles. La Direction Technique Nationale devra comprendre pourquoi et s’adapter, mais on voit bien que l’accumulation de médailles des dernières années était incroyable, due à des générations exceptionnelles. Ces équipes fourniront quand même, je crois, des joueurs à tous les niveaux professionnels du jeu et quelques-uns aux équipes de France seniors, donc la mission est en partie remplie. Tout le monde demande au handball la perfection, c’est bien normal. 

Le 12 juillet dernier, le COJO de Paris 2024 annonçait les sites qui accueilleront les deux tournois de handball. Jouer à Paris la phase préliminaire et potentiellement le tableau final à Lille, est-il satisfaisant ?
C’est une décision intelligente et équilibrée qui respecte à la fois le budget et l’esprit des J.O. Cet événement est conçu tel un sport collectif un sport où tout le monde doit trouver sa place. Je félicite Tony Estanguet qui a réussi son pari de gérer la complexité de cette organisation dans un budget contraint. Nous avons beaucoup travaillé avec lui et ses équipes, avec l’IHF. Avec son expérience, Jérôme Fernandez veille de près à la cohérence pour les athlètes.
Pour le handball, ce choix est une double joie et surtout pas une fracture. Celle d’être à Paris au Village olympique pour le lancement de Paris 2024 et de disputer le tour préliminaire à Paris, Porte de Versailles. Ce choix garantit une expérience athlète pour nos championnes et nos champions qui le méritent. C’est aussi une joie de nous rendre sur le territoire des Hauts-de-France avec tous ses passionnés qui nous attendront pour, je l’espère, disputer les phases finales dans un véritable écrin qui a déjà vu notre équipe de France briller en 2017. Le hand a fait ce qu’il fallait avec le COJO, l’IHF et tous les acteurs dans cette période complexe.

La démission de la présidente de la CNCG au milieu de l’été a conduit à une nouvelle élection de cette commission. Peux-tu nous donner des nouvelles de la situation ?
Oui, c’est une tristesse de voir partir une présidente entrainant le changement de commission. Mais le Bureau Directeur de la fédération a vite réagi en nommant Rémy Lévy sur cette mission temporaire, jusqu'au prochain Conseil d’Administration qui élira le nouveau président avec ses membres. Le contrôle de gestion a poursuivi son travail avec efficacité tout l’été. La composition est en cours avec des commissaires aux comptes, des avocats, des hauts fonctionnaires des finances et des responsables associatifs. Au Conseil d’Administration de lancer ce nouveau groupe dans les prochaines semaines. Merci à Rémy Lévy pour son travail extraordinaire et son dévouement au handball pour ce dossier où il est une référence.

Propos recueillis par Hubert Guériau

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