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Le à 06:01 par Valentine Maingault
Sage-femme, professeure, auteure, créatrice de podcasts, chroniqueuse de La Maison des Maternelles… Le CV d’Anna Roy est aussi rempli que ses journées. Rencontre.
Chaque mardi, elle dispense sur France 2 dans La Maison des Maternelles ses tutos et conseils. Visage incontournable et rassurant de l’émission depuis 2017, Anna Roy doit sa présence à l’animatrice Agathe Lecaron. “Je suis venue présenter un de mes livres et il y a eu un coup de cœur fort entre elle et moi”, se souvient la sage-femme, très épanouie au sein de la joyeuse bande formée par l’animatrice, Benjamin Muller et Yasmine Oughlis. “J’ai la chance d’avoir la confiance de l’équipe et de choisir mes sujets”, explique celle qui a conscience de l’impact de la télévision pour porter son discours. Interview d’une passionnée.
Télé-Loisirs : comment s’est faite votre arrivée dans La Maison des Maternelles ?
Anna Roy : Grâce à un coup de coeur. Je suis venue présenter un livre aux Maternelles et il y a eu un coup de coeur fort entre moi et Agathe (Lecaron, NDLR). Ce n’est pas juste une histoire de rencontre amicale… J’étais prof, j’avais écrit un bouquin, j’étais sage femme, je remplissais toutes les cases du CV qu’il fallait. Elle s’est dit “je pense qu’elle a un truc” et moi je me suis dit “cette nana est tellement géniale”. Je suis partie en me disant que j’étais sûre qu’on allait bosser ensemble… Deux mois plus tard, elle m’a dit : “Tu viens bosser dans l’émission”. Et j’ai dit oui tout de suite.
On sent que vous formez une vraie bande autour de la table !
Oui, et ce n’est pas joué ou feint. On est tel qu’on est, on s’entend vraiment bien. Je crois que je n’ai jamais connu une ambiance de travail aussi sympathique que ça.
Comment préparez-vous vos chroniques ?
C’est assez génial, je n’ai jamais été censurée, contrainte de quoi que ce soit et je crois que c’est assez rare donc c’est vraiment bien. J’ai la chance d’avoir la confiance de l’équipe.
Quel est votre but en passant dans Les Maternelles ?
J’ai deux objectifs : informer les femmes afin qu’elles puissent faire des choix éclairés et leur redonner confiance en elles. Ce sont les mêmes que lorsque j’étais prof ou dans ma pratique mais c’est vrai que la télé a une force de frappe supplémentaire et à grande échelle ; surtout dans des endroits où il y a des déserts médicaux. Ça me fait toujours un peu de peine mais mes tutos servent souvent de préparation à la naissance.
Vous répondez à énormément de questions dans l’émission… Comment faites-vous pour être calée sur tous les sujets ?
Je suis hypermnésique, je retiens tout ce que je lis. On m’a fait faire 50 tests quand j’étais petite donc je l’assume, j’ai une capacité de mémorisation et d’apprentissage hors-norme. C’est une grande chance. Quand je lis une étude scientifique, vous pouvez être sûr que j’ai retenu ce qu’il fallait. Mais sinon, parfois je ne sais pas, et je le dis. Je n’ai aucun problème à le dire. Par exemple, l’échographie ne m’intéresse pas du tout, je suis nulle et je crois que je serai toujours nulle, les grossesse pathologiques pareil, je n’ai aucun problème à le dire.
Dans votre dernier ouvrage, C’est ma grossesse (publié aux éditions L’iconoclaste) vous révélez avoir hésité entre sage-femme et cosmonaute !

Ce n’est pas une blague, j’étais une petite fille à la marge, très intelligente je pense mais qui se questionnait beaucoup sur la question métaphysique et qui aimait beaucoup les sciences. Je crois que j’ai senti quels étaient les métiers qui permettaient d’être confronté à la science et au mystère. Et je ne voulais pas être cosmonaute car je savais que je voulais des enfants.
Vos enfants Auguste et Melchior, âgés de 6 et 4 ans, ont-ils d’ailleurs changé votre façon de faire votre métier ?
Ils m’ont permis d’assumer, ils m’ont foutu une claque, comme s’ils me disaient : “Tu vois Anna, le métier que tu fais est vachement important, maintenant il faut taper du poing et défendre ces moments dans la vie des femmes qui sont fondamentaux”. Je me suis dit “ok, je vais aller au front”. Avant j’étais très bonne élève, j’écrivais des livres, bien écrits… mais il faut arrêter d’être poli, gentil… Ça ne marche pas.
Comment faites-vous pour tout faire (le métier de sage-femme, l’écriture, le podcast, la télé…) ?
Je ne sais pas trop, et en plus je vois beaucoup mes enfants ! Vous savez, ils ne vont pas à la garderie le soir ou le mercredi. Je crois que j’ai la chance d’avoir une grande efficacité entre 5h et 8h du matin, ce qui permet en trois heures de faire ce que les autres font en 10h peut-être… Je ne sais pas.
Vous portez depuis des mois le combat pour une revalorisation du métier de sage-femme, notamment à l’hôpital, dans les médias. Quels sont vos prochains projets ?
Je pense que je vais dézoomer. Je pense que j’ai un certain nombre de capacités qu’il faut que j’exploite, que j’aille parler de l’hôpital ou de la santé en général. J’ai beaucoup cherché, étudié et maintenant j’hésite entre deux voies : la politique et le spectacle. J’adore l’humour, je n’arrête pas de faire des blagues, c’est la partie un peu méconnue mais c’est vrai ! J’adore ça, surtout que les patientes m’ont donné de quoi faire 53 spectacles (elle rit). En politique, le problème c’est que je n’ai pas trouvé de personnes sur lesquelles m’accrocher. J’attends que cette personne arrive.
Allez-vous continuer à exercer votre métier de sage-femme ?
Pour l’instant ça m’apporte donc je n’ai pas envie de le supprimer mais je crois qu’on peut avoir plusieurs vies en une. Ça suffit cette idée que les soignants seraient des “vocations” et qu’ils devraient donner toute leur vie aux autres… Surtout en n’étant pas payés.
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