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Le sujet du climat est devenu majeur dès lors que l’on évoque la transition environnementale. Il a fallu des épisodes extrêmes comme ceux connus ces derniers mois, pour, semble-t-il, amener à accélération des solutions à mettre en place. Au sein de l’IMREDD, vous travaillez notamment sur l’application de solutions à la taille d’un quartier. Une façon de ne penser la ville en silo mais comme un écosystème ?
Eric Dumetz Le sujet de l’Institut Méditerranéen du Risque et du Développement durable c’est, au-delà de la ville de demain, la ville intelligente et aimable. Nous nous adressons au citoyen, à l’usager, et l’objectif est de proposer des solutions qui vont permettre d’accélérer l’acceptabilité de l’innovation. Tant que celle-ci apporte du service, facilite la vie, le quotidien, tout en étant vertueuse et durable, l’acceptabilité se fait plus volontiers. Pour cela, il est essentiel de collaborer avec tous les acteurs, qu’ils soient publics et privés, car à l’échelle d’un quartier tous sont impliqués. Ainsi, nous avons créé, avec la chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur, avec Enedis et l’entreprise Idex, qui met en place la boucle de géothermie dans l’éco-quartier Nice-Méridia, une communauté d’énergie. L’objectif est de travailler notamment sur le stock tampon d’énergie solaire.
L’institut revendique une cinquantaine de partenariats avec des grandes entreprises, comme Renault, Veolia, EDF… Mais aussi avec des PME, des start-ups. C’est le cas notamment dans la chaire UX for Smart Life qui réunit l’Université Nice Côte d’Azur, des laboratoires et des entreprises. Le climat est-il aussi une question d’habitat ?
E.D. Nous possédons, au sein de l’IMREDD, une maison connectée dont l’objectif n’est pas tant le volet domotique mais bien davantage le côté agile de la maison de demain, celle qui sait s’adapter au profil de chaque usager, de chaque habitant pour apporter des services qui sont liés à la personne. C’est ce que l’on appelle par exemple la maison vigilante. La chaire UX for Smart Life travaille précisément sur l’acceptabilité de l’usager face aux nouveaux systèmes connectés et services numériques associés. Par exemple, nous menons une expérimentation avec Leroy Merlin, dont l’une des enseignes est implantée dans l’Eco-Vallée. Laquelle a installé des ombrières solaires et des bornes de recharge intelligentes sur son parking. Ce qui est très bien ! Mais l’expérimentation que nous menons vise à pouvoir dire précisément à l’usager combien d’énergie verte il a mis dans le circuit, le temps de sa connexion…
Nous sommes également lauréats, avec la Métropole Nice Côte d’Azur et l’EPA Eco-Vallée, de l’AMI « Démonstrateurs de la ville durable », qui est opéré conjointement par la Banque des Territoires et l’ANRU. Nous nous intéressons par exemple à la mobilité logistique, dont du point de vue de la propagation du bruit. Ce qui est un sujet d’aménagement de la ville. Avec le collectif Mobilità, porté par le Groupe Ippolito et qui réunit plusieurs acteurs du transport, la réflexion porte par exemple sur des hubs qui permettent de desservir les centre-ville – et les ZFE – via des vélo-cargos électriques.
L’innovation c’est bien, mais l’acceptabilité ne rencontre-t-elle pas de freins, alors même que les outils numériques semblent rendre la chose facile. L’IMREDD héberge le laboratoire Transitions, qui travaille précisément sur ce point.
E.D. Le socle numérique doit permettre l’efficacité. C’est le MaaS façon énergie. Il faut laisser l’innovation arriver. Aujourd’hui, les bornes de recharge ne sont pas intelligentes. À l’IMREDD, si. L’intelligence artificielle doit permettre la prévision de la production. L’applicatif très concret est d’octroyer la juste dose d’énergie en fonction de l’usage prévu, par exemple, pour un véhicule, en fonction du prochain déplacement prévu. Il est aussi question de la durée de vie des batteries, qui actuellement, ne dépasse pas 15 ans. Nous testons la seconde vie de ces batteries. Une batterie qui n’est plus utile pour un véhicule, peut-elle l’être pour le bâtiment ? C’est ce que l’on appelle le vehicle-to-grid, qui intéresse d’ailleurs, actuellement, deux constructeurs automobiles. Demain, c’est avoir la capacité qu’une grappe de véhicules connectés au bâtiment permettent à ce même bâtiment de s’effacer et d’aller puiser dans les véhicules, l’énergie dont il a besoin.
Qui dit numérique, dit data. Et qui dit data, dit partage. C’est ainsi mieux répondre aux besoins de sobriété ?
E.D. Le tout n’est pas d’échanger mais de prédire. C’est cela qui permet de répondre aux exigences de sobriété. Les citoyens ont besoin de comprendre l’impact. C’est l’idée du baromètre climatique mis en place par la Métropole Nice Côte d’Azur, auquel l’IMREDD participe et qui vise à publier des indicateurs factuels sur la qualité de l’air, sur la mobilité – fréquentation des transports, bornes de recharge… – sur la revégétalisation, sur la production et la consommation d’énergie. À l’IMREDD, nous travaillons à rebours : nous partons du sujet que nous regardons pour aller chercher la data nécessaire. Avec Siradel, une de nos entreprises partenaires, nous travaillons sur le jumeau numérique, à partir de données réelles. C’est un outil qui permet de faire des choix, de considérer l’impact à l’avance, de tester plusieurs scénarios. La sobriété est également l’un des sujets de notre navette autonome, qui teste plusieurs usages très différents, des besoins des industriels dans la zone de Carros à celle des touristes près des plages à Mandelieu-la-Napoule ou des congressistes à Cannes… Des applicatifs très différents qui ont vocation à montrer l’exemple de ce qui peut être fait. L’acceptabilité n’est pas que le fait du citoyen, mais tout autant de ceux qui réfléchissent à la ville.
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