Repéré par Vincent Manilève
Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Politico, The New York Times
Tout a commencé en février 1990. Donald Trump, qui n’était pas encore le candidat aux primaires républicaine mais un «simple» homme d’affaires richissime, était à Tokyo pour un combat entre Mike Tyson et Buster Douglas. La veille du match, lors d’une soirée avec des partenaires, Trump remarque Akio Kashiwagi, un Japonais milliardaire que l’Américain traque depuis des semaines pour le convaincre d’investir chez lui dans des casinos. Sa cible ne doit rien au hasard puisque Kashiwagi, au-delà de ses prétendues relations avec les yakuzas, est un habitué des salles de jeu, où il dépense des sommes astronomiques et repart bien souvent avec des pactoles en mesure de ruiner chaque établissement.
Quelques jours plus tard, le joueur japonais arrive à Atlantic City dans l’un des casinos de Trump. Et c’est là que le site Politico commence le récit de l’une des histoires les plus improbables sur Donald Trump. Mais ce qui devait être une opération séduction pour le Japonais va tourner au cauchemar pour l’Américain. «Dès sa première main, Kashiwagi a commencé à nous battre à plate couture, a écrit Trump dans son livre Comeback, sorti en 1997 et cité par Politico. Qu’est-ce que je suis en train de faire? Le flux de trésorerie chute, et je joue avec un gars qui pourrait gagner 40 ou 50 millions de dollars en quelques jours.»
Au bout de quelques jours, après de nombreuses sueurs froides, Trump découvre que sa cible est repartie à Tokyo, avec «seulement» six millions de dollars dans les poches, sans même parler affaires avec lui. Très énervé, Trump engage alors un expert en probabilité mathématique et monte un deal pour Kashiwagi: «Il amènerait 12 millions de dollars à la table et jouerait jusqu’à ce qu’il double sa mise, ou perde tout», raconte Politico, qui explique que les chances de réussite étaient statistiquement très faibles. Seulement voilà, Kashiwagi n’est pas une «baleine de casino» pour rien: il accepte le deal perdu d’avance et gagne près de neuf millions de dollars très rapidement. Là encore, Trump garde espoir et, suivant une étrange rumeur, remplace les hommes par des femmes à la table de jeu. Au bout de six jours, son adversaire perd alors 10 millions de dollars et Trump stoppe la partie, deux millions de dollars trop tôt. Kashiwagi part furax et l’un de ses proches déclare à la presse qu’il brûlera le livre dédicacé de Trump qu’on lui avait offert.
Le dénouement de l’histoire entre les deux hommes est assez étrange puisque, en janvier 1992, Kashiwagi est assassiné dans sa maison près du Mont Fuji. Le New York Times rapportait à l’époque qu’il a été frappé 150 fois à l’aide d’une arme semblable à un sabre de samouraï. L’homme aurait, semble-t-il, payé ses liaisons dangereuses avec les yakuzas. De son côté, dans les mois qui suivent, les trois casinos de Trump à Atlantic City vont faire faillite.
«Ses jeux d’argent, avec Kashiwagi et avec le jeu même, peuvent difficilement être appelés un succès. Il n’y a que dans le monde de Trump que ce genre de pari peut être appelé un succès», conclut Politico.
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