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La scénariste d’origine ivoirienne Marguerite Abouet est mise à l’honneur au Festival d’Angoulême avec une grande rétrospective. Rencontre, dêh !
BibliObs. Aya est de retour dans le septième tome d’« Aya de Yopougon » après douze ans d’absence. Que s’est-il passé dans l’intervalle ?
Marguerite Abouet. Aya a été mise en pause, mais en même temps pas totalement. J’aime dire que mes personnages vivent en dehors de mes BD parce qu’ils trottinent encore dans ma tête. J’ai la chance, depuis que je fais ce métier, de voyager, de vivre des tas d’aventures géniales et de rencontrer des gens incroyables. Pendant ces douze années, j’ai imaginé une série télé africaine avec des thématiques difficiles, j’ai écrit des BD et j’ai créé l’association Des livres pour tous, qui ouvre des bibliothèques jeunesse en Afrique. Forcément, tout ça, ça a fait mûrir mes personnages.
Quel a été le déclic ?
Le confinement est arrivé à point. Je me suis vue rester chez moi, sans pouvoir voyager ni travailler avec mes collaborateurs habituels. On a peu l’occasion de faire son introspection… Je me suis mise à réfléchir à mes projets en attente. Et puis mon dessinateur Clément Oubrerie me tannait depuis des années : « Il faut qu’on reprenne Aya. Je suis prêt. Elle me manque. Tu as tellement de choses à raconter. » J’ai commencé à me dire : « un septième tome, pourquoi pas ? ». J’ai pris le tome 6 et j’ai récupéré mes personnages là où je les avais laissés, dans l’Abidjan des années 1980.
Désormais à la fac, vos héros découvrent le militantisme, en France comme en Côte d’Ivoire.
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J'ai adoré "Aya de Yopugon" , découverte comme premier prix du festival D'Angoulême 2006 (ça fait loin déjà) puis je l'avais oubliée... ça fait 6 tomes à rattraper , chic ! Marguerite Abouet est une conteuse hors pair et les dessins Clément Oubrerie sont pas mal non plus.
Du féminisme constructif, oui ! Les pages culture de l'obs sont d'une extrême pauvreté en général. Rien n'empêche l'obs de présenter plus d'artistes, dont plus de femmes, toute l'année. Au lieu de passer son temps à annuler tel ou tel mec talentueux.