Ouvrir les fenêtres pour aérer, au lieu d’installer des systèmes complexes de ventilation… c’est l’une des solutions simples que propose Alain Bornarel pour construire plus « frugal ». Co-auteur du Manifeste pour une frugalité heureuse et créative en architecture, cet ingénieur urbaniste réfléchit depuis plus de trente ans à des façons de construire des villes et bâtiments plus respectueux de l’environnement et adaptés aux enjeux de la crise climatique.
Le bâtiment, du début à la fin de la chaîne de construction, est à l’origine d’environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre. Face à la responsabilité des bâtisseurs dans l’urgence climatique, l’ingénieur urbaniste Alain Bornarel et deux architectes, Dominique Gauzin-Müller et Philippe Madec, ont lancé le mouvement de la frugalité en architecture. Des solutions alternatives pour répondre aux enjeux de demain existent, nous disent-ils, et eux, professionnels, sont prêts à les mettre en œuvre.      
Pensez-vous que nos bâtiments, en particulier à Lille, Nantes, Toulouse et Lyon, sont prêts à affronter le changement climatique ?
Alain Bornarel : Non, évidemment. Toute une production relativement ancienne n’y est pas adaptée mais malheureusement, les bâtiments neufs non plus. Les standards habituels suivent la logique : « Je construis mes bâtiments comme j’ai l’habitude de faire et je mettrais un dispositif de rafraîchissement pour le confort en été. »
Que faudrait-il faire à la place ?
Il faut premièrement essayer de créer des îlots de fraîcheur autour des bâtiments, c’est-à-dire végétaliser. Une bande de trois mètres de verdure permet déjà d’avoir une température autour du bâtiment en dessous de l’ambiance générale de la ville. C’est sans doute la solution la moins coûteuse et ça introduit en plus de la biodiversité, des oiseaux, du plaisir. C’est ce qu’on a fait sur la ZAC Confluence à Lyon, où on arrive facilement à avoir une influence sur une bande de 200, 300, 400 mètres autour d’un espace vert suffisamment important. Il y a l’eau aussi, dont Confluence est entouré avec les fleuves de part et d’autre. Et puis il y a l’eau circulante, éclaboussante, pulvérisante, qui va créer de la fraîcheur par évaporation.
Que pensez-vous de l’annonce gouvernementale faite le 14 juin dernier, 500 millions d’euros pour renaturaliser les villes et les centres-villes ?
C’est une excellente idée mais je n’y crois pas. Ce genre d’annonces, je n’y crois plus. J’attends de voir. Mais effectivement, ce serait l’une des actions les plus efficaces pour la qualité de vie urbaine.
À l’échelle du bâtiment, que peut-on faire ?
Créer un bouclier solaire sur le bâtiment. Et j’utilise bien le terme de bouclier. Il faut des protections solaires sur les vitrages, de préférence mobiles et comme des persiennes pour s’adapter à la solarisation et laisser passer l’air. On va aller encore plus loin dans les années à venir, avec des protections solaires sur les murs et surtout la toiture, parce que c’est par là que rentre la plus grande quantité d’énergie solaire qui crée des surchauffes en été.
L’autre chose, c’est une ventilation traversante des logements. Même si on prend plein de précautions, il y aura des surchauffes dans les logements donc il faut ventiler pour les évacuer. Il faut que l’air puisse aller d’une façade à l’autre, qu’elles soient opposées ou perpendiculaires. Les taux de renouvellement nécessaires sont très élevés, de l’ordre de 15 volumes d’air par heure. Les systèmes mécaniques ne peuvent pas réaliser ça, il n’y a que la ventilation naturelle qui le peut. Vous voyez bien que ça demande une autre conception des logements. À côté de Nantes, à Saint-Nazaire, il y a un ensemble d’une centaine de logements entièrement ventilés de façon naturelle, c’est-à-dire sans un poil de moteur. Ça fait appel au tirage thermique : l’air rentre par les fenêtres et sort par une cheminée.
Vous êtes co-auteur d’un Manifeste pour une frugalité heureuse et créative, signé par près de 15 000 personnes. Concrètement, qu’entendez-vous par frugalité ?
D’abord, c’est réduire les besoins en tout : en énergie, en eau, en matières premières, etc. Ensuite, c’est le recours à des matériaux qu’on appelait autrefois « renouvelables ». Le terme est intéressant. Renouvelable, ça veut dire qu’en l’espace d’un an, quelques années voire une génération pour les arbres les plus lents à pousser, la ressource est reconstituée. Pour un bâtiment frugal, on ne va pas épuiser des ressources fossiles qui ne demandent qu’à rester là où elles sont. Et puis la troisième caractéristique de la frugalité, c’est le rapport au territoire : autrefois, bâtiments et villes étaient fortement liés à leur territoire d’où ils puisaient leurs ressources, leur culture. Maintenant, les grandes métropoles se tournent vers la planète et négligent leur arrière-pays. Pour ce qui est des bâtiments, on retrouve les mêmes constructions du nord au sud de l’Hexagone.
Mais ne faut-il pas aussi que ces bâtiments frugaux donnent envie d’être habités ?
Souvent on dit : il faut faire mieux avec moins. Avec moins, on voit à peu près ce que ça veut dire. Le mieux, c’est plus difficile à définir. Mais il faut un mieux, sans quoi il n’y aura pas d’adhésion des gens.
Pour donner un exemple : nous venons de développer avec la ville de Bordeaux le label « bâtiment frugal bordelais ». Une des demandes qui y est faite, c’est d’avoir sur chaque logement un espace extérieur d’au moins 10 m2. C’est un exemple de ce que peut être le mieux : on apporte quelque chose de plus aux occupants du bâtiment, pour qu’ils aient envie d’y venir.
Est-ce que ce label « bâtiment frugal bordelais » est duplicable dans d’autres métropoles ?
Le label est adapté à la métropole bordelaise, à son climat, à la production de matériaux dans l’arrière-pays, aux habitudes de construction. Donc c’est reproductible, s’il y a une adaptation au contexte local.
Est-ce que vous avez un exemple d’un bâtiment frugal ailleurs ?
Viavino, un centre touristique d’œnologie à Saint-Christol, près de Montpellier. Là, il y a eu une réflexion sur les conditions de confort de cet ensemble de bâtiments pour adapter les températures de chacun à son usage spécifique. Par exemple, il y un espace muséographique non-chauffé, avec des touristes hiver comme été. En hiver, ils portent un manteau.
Un peu plus loin, une grande salle de réunion fait office de salle des fêtes pour le village ou de salle de séminaire. Ce n’est chauffé et ventilé que quand il y a du monde. En revanche, une autre partie du bâtiment, avec accueil et bureaux, dispose d’un système de chauffage classique. On n’a pas forcément besoin d’avoir les mêmes conditions d’ambiance dans tous les bâtiments, contrairement à ce qui se fait d’ordinaire avec des gens qui climatisent dès 24°C, c’est n’importe quoi.
Quel est le problème principal à gérer dans un bâtiment frugal ?
Remplacer la question de la climatisation, c’est facile. On sait faire, l’obstacle n’est pas technique mais culturel. Le plus dur, c’est la question du chauffage. Le cabinet Baumschlager Eberle y est arrivé sur le bâtiment 2226 en Autriche, dans le fameux Vorarlberg, parce qu’ils l’ont fortement isolé : les murs font 70 cm d’épaisseur et sont inertes, construits dans des matériaux lourds. Du coup, la chaleur émise par les postes informatiques ou l’éclairage suffit à remplir les besoins de chauffage.
Peut-on faire avec ce qu’on a déjà, sans détruire et reconstruire ?
Lors de la première rencontre du mouvement de la frugalité, tenue à Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, en 2019, on s’est posé la question sous cette forme un peu abrupte : faut-il encore construire ? Il y a des besoins. En même temps, l’extension urbaine et l’artificialisation doivent être limitées au maximum. La réhabilitation doit être la priorité numéro 1. Mais là encore, on sait ce qu’il faudrait faire : réhabiliter de manière complète – et donc un peu lourde – entre 700 et 800 000 logements par an. Ça fait des années qu’on est loin de cet objectif-là. Le problème de la réhabilitation, c’est qu’on a un investissement à faire aujourd’hui, dont on va tirer bénéfice demain. Les banquiers savent faire, ne manque qu’une volonté politique.
Est-ce que la frugalité s’oppose aux smart cities [la ‘ville intelligente’ est un concept de développement urbain qui entend améliorer la qualité de vie des citadins à l’aide de nouvelles technologies sophistiquées, NDLR] ?
D’après moi, oui. Le développement de « techniques smart », comme on dit, c’est justement l’une des raisons qui m’a amené à la frugalité. L’industrie fabrique x milliers de produits identiques. Mais sur nos bâtiments à nous, dans telle pièce située au sud, ou dans telle autre au nord et deux fois plus petite, nous n’avons pas besoin des mêmes débits pour la ventilation par exemple. Autant de locaux, autant d’algorithmes différents. Vous voyez la complexité. Petit à petit, j’en suis arrivé à cette idée qu’il faut réserver les techniques complexes aux situations où elles peuvent être gérées correctement.
Après, il y a un autre problème : c’est que l’automatisme déresponsabilise. L’utilisateur a l’habitude que la machine travaille pour lui. Mais il ne faut pas se faire d’illusions, les machines complexes ne fonctionnent pas. Regardez la malheureuse expérience des moucharabiehs [balcons en avant-corps, munis d’un grillage, NDLR] de l’Institut du monde arabe à Paris qui ont dû être bloqués, parce que ça ne fonctionnait plus… Si l’utilisateur n’a pas pris l’habitude d’intervenir personnellement sur l’ambiance dans laquelle il travaille ou vit, il ne sait plus faire. Et c’est aussi vrai à l’échelle de la ville.
C’est là que vous dites qu’il faut faire confiance à l’intelligence des habitants plutôt qu’à celle des bâtiments. Concrètement, ça veut dire ouvrir la fenêtre…
Tout à fait. On a un système vieux comme le monde qui fonctionne. Les ingénieurs – et je suis ingénieur aussi – vont dire que ce n’est pas fiable, qu’on ne va pas faire les économies qu’il faut. Oui, peut-être, et encore… On se fait de douces illusions sur la fiabilité des systèmes mécaniques. Combien de systèmes de VMC sont convenablement entretenus, les bouches d’entrée et sortie d’air nettoyées tous les six mois, les filtres changés… Quand ce n’est pas fait, le truc s’encrasse et les débits ne sont pas ceux prévus au départ, on est sous-ventilé.
Pour une opération à Bordeaux, on a décidé avec l’architecte Philippe Madec de ventiler par l’ouverture des fenêtres. On a quand même mis une sonde à CO2 qui nous dit si on dépasse le seuil de pollution. Une enquête comparative va être menée par rapport à d’autres logements équipés de systèmes classiques et je ne me fais pas de soucis, on sera tout aussi mauvais les uns que les autres…

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Est-ce que cette architecture frugale est facile à mettre en pratique ? Ce n’est pas plus cher ?
Ce n’est pas la façon habituelle de travailler des concepteurs. Dimensionner une ventilation mécanique avec l’outil de dimensionnement que nous fournissent les fabricants, c’est plus facile que de faire un calcul de système de ventilation naturelle sans fabriquant pour mâcher le boulot. Ça ne veut pas dire que c’est plus compliqué mais c’est un changement d’habitude. Et la résistance au changement est bien connue…
Concernant le coût, il n’y a aucune raison intrinsèque pour que construire une ventilation naturelle plutôt qu’une ventilation mécanique soit plus cher. Mais on sait bien que toute technique nouvelle revient dans un premier temps plus cher. Passer du double au triple vitrage, au début, ça doublait le prix de la menuiserie. Aujourd’hui, ça doit être un surplus de 15 à 20 % et demain ce sera zéro. Oui, certains bâtiments frugaux coûtent plus cher mais de mon point de vue, c’est une situation très provisoire.
Est-ce que les standards en vigueur rendent eux aussi plus compliqué de construire de façon frugale ou sobre ?
C’est un vrai problème, parce que les standards ne sont pas neutres. Nous, avec nos techniques frugales, low-tech et matériaux alternatifs, on doit faire des acrobaties pour rentrer dans les réglementations.
Que vous pensez des diverses primes gouvernementales ? Est-ce suffisant ?
Ça ne suffit pas, mais c’est mieux que rien. Et là encore, ce n’est pas neutre. L’une des caractéristiques de ces primes, c’est qu’on multiplie les petites pompes à chaleur partout. C’est une très mauvaise solution.
Pourquoi ?
La pompe à chaleur, c’est un outil réversible qui va donner du froid en période de forte chaleur et du chaud en période froide, en expulsant le froid ou le chaud dehors. Vous voyez comment ça marche quand vous marchez dans la rue et que vous recevez de l’air chaud dans les jambes. C’est la privatisation du confort et la mutualisation de l’inconfort à l’extérieur. Et ça participe de façon non négligeable à l’îlot de chaleur urbain. Mais c’est un choix politique de privilégier l’électricité nucléaire…
Dans le langage courant, on parle beaucoup d’écoquartiers. À quoi cela correspond-il ?
C’est un label. La question, c’est sur quels critères est-ce qu’on juge de la qualité écoresponsable ou frugale – vous l’appelez comme vous voulez – d’un territoire ? Les critères du label écoquartier et ceux qu’on se donne dans la démarche frugale ne sont pas les mêmes. Nous, on ne se permettrait pas de faire un écoquartier intéressant en termes de consommation d’énergie des bâtiments mais complètement isolé du reste du territoire, avec des déplacements qui ne sont pas pris en compte. La démarche multicritère est une caractéristique de la frugalité.
Selon vous, à quoi ressembleront les villes de Lille, Nantes, Toulouse et Lyon en 2050 ?
Vous me posez une question sur laquelle j’ai 100 % de chances de me planter. Mais soyons sérieux. Ce que sera la vie en 2050 existe déjà aujourd’hui. On est bien placé, nous bâtisseurs, pour le voir. Quand on travaille sur un projet de bâtiment en 2022, c’est quelque chose qui aura à peine 25 ans en 2050. C’est tout jeune pour un bâtiment, on n’a pas fait de travaux de réhabilitation, ni de façade. Donc le paysage de 2050, son bâti, c’est celui qu’on a aujourd’hui. J’espère que d’ici là, la végétalisation de la ville sera passée dans les mœurs… j’ai bon espoir, c’est plutôt bien parti.
À mon avis, le changement fondamental ne viendra pas des grandes villes. Les bâtiments frugaux, alternatifs ou pionniers – appelons-les comme on veut – sont surtout construits dans des zones rurales ou dans de toutes petites collectivités. Tout simplement, parce qu’on y a plus de libertés.

Impossible d’y échapper : en ce début d’été, la chaleur est là. Omniprésente. Dans nos rues, dans nos logements, dans nos magasins, dans nos conversations. Mais au-delà de ce pic caniculaire et de la litanie des records de température, c’est bien le dérèglement climatique qui se manifeste. Lui aussi est là. Déjà là. Depuis le début du siècle dernier, notre planète s’est réchauffée d’environ 1,1°C. À l’échelle de la seule France métropolitaine, la hausse des températures moyennes atteint même 1,7°C, selon Météo France.
Pour reprendre l’analogie utilisée par la géographe Magalie Reghezza-Zitt, professeure à l’École Normale supérieure, spécialiste des risques naturels et membre du Haut conseil pour le climat, si notre corps passait de 37,5°C à 39,2°C, beaucoup d’entre nous se précipiteraient chez le médecin pour se faire examiner. Sachant que cette température continuera inexorablement d’augmenter d’au moins 1,5°C à brève échéance, nous le supplierions tous de nous administrer un remède.
C’est, à son échelle, ce qui est en train d’arriver à notre planète. Dans le premier volet de leur 6e rapport paru en août 2021, les experts du GIEC, ce groupe de 234 scientifiques internationaux spécialistes du climat, dressaient un constat particulièrement pessimiste voire accablant : le changement climatique est plus rapide que prévu et leur scénario « modéré » envisage une hausse des températures de 2,7°C d’ici à la fin du XXIe siècle. Sécheresses, inondations, manque d’eau, famines, incendies, disparition des espèces, crise humanitaire… La liste des conséquences envisagées est difficilement soutenable. Heureusement, en avril dernier, les mêmes experts publiaient un second volet de leur rapport, consacré cette fois aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi tenter de limiter le phénomène et ses effets.
C’est à certaines de ces pistes que Mediacités a décidé de consacrer son été. Alors que nos métropoles suffoquent, nous donnons la parole à des climatologues, urbanistes, spécialistes de la mobilité ou de la pollution atmosphérique. Jusqu’en septembre, nous examinerons avec eux comment nos villes s’adaptent à cette transformation en profondeur de notre environnement et de nos façons de vivre. Transports, logement, urbanisme, pollution atmosphérique, énergie, ressource en eau… Nous évaluerons avec eux les principaux risques qui pèsent sur les métropoles et les solutions pour y faire face.
« Les stratégies permettant aux villes établies de réaliser d’importantes économies d’émissions de GES [gaz à effets de serre, NDLR] comprennent l’amélioration, la réaffectation ou la modernisation efficace du parc immobilier, le soutien aux transports non motorisés (par exemple, la marche, le vélo) et les transports en commun », indiquait le GIEC, dans le « résumé pour les décideurs » de son dernier rapport. Les solutions existent donc. A petits pas, certaines commencent même à être déployées, comme l’ont montré certaines de nos précédentes enquêtes.
Inutile de se le cacher : le sujet est sérieux. Inquiétant. Angoissant même. Mais impossible de détourner les yeux. Parce qu’il faut bien que nos villes s’adaptent pour que nous puissions continuer à y vivre. Parce qu’elles pèsent 70 % des émissions de gaz à effet de serre et qu’elles sont donc en première ligne de la lutte pour leur réduction. Parce que les changements drastiques qu’appellent les experts doivent commencer ici et maintenant… Tout l’été, Mediacités vous propose de découvrir comment nos villes s’adaptent au dérèglement climatique.
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Alain Bornarel
Alain Bornarel est ingénieur urbaniste. Il a fondé en 1986 le bureau d’études TRIBU, l’un des premiers à penser des bâtiments et manières de construire plus respectueux de l’environnement. Il a formé de nombreux architectes en matière de développement durable par ses interventions dans des écoles d’architecture. Il est aussi co-auteur, avec Dominique Gauzin-Müller (architecte) et Philippe Madec (architecte et urbaniste), du Manifeste pour une frugalité heureuse et créative en architecture. Plus récemment, son bureau d’études TRIBU a synthétisé les dernières recherches au sujet du rafraîchissement urbain pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Merci à Médiacités pour ce dossier – pas facile – sur l’adaptation au dérèglement climatique ! Je suis architecte et le boulot d’Alain Bornarel, Philippe Madec et Dominique Gauzin-Muller pour sensibiliser le monde du bâtiment à construire mieux est absolument essentiel, si ce n’est vital. Il faut former tous les acteurs à ces considérations parfois un peu techniques. Il y malheureusement encore beaucoup de chemin à faire, ne serait-ce que parce que les promoteurs et autres clients-constructeurs sont toujours à la recherche de la rentabilité maximum…
Bonjour
J’ai une pompe à chaleur air air mais je ne l’utilise que pour la chaleur , je ne la mets en climatiseur qu” au dessus de 28° dans la maison Qu’en pensez vous ?
Merci de votre réponse
jeanine Trentesaux
jtrentesaux@orange.fr
Intéressant article, on pourrait aussi évoquer les matériaux locaux et naturels dans les constructions, et l’autoconstruction
Vianney: Sans vouloir dénigrer l’honnête professionnel qu’est Alain Bornarel, peut-être pourra-tu en trouver de plus “essentiels” à écouter. Rappelons qu’il est à l’origine des réglementations édictées dans les années 80 pour économiser l’énergie et donc en partie responsable de tout ce qui s’est construit à la fin du siècle dernier…Puis il a “créé sa boite” (ce n’est pas un reproche) et l’a alors parfois dépensée (son énergie) à inventer des gadgets dont je découvre le dernier avatar: le “bâtiment frugal bordelais”. Je prends le pari qu’on n’en parlera plus dans 2 ans, et donc ça n’est probablement pas une solution à l’important problème que nous avons…
D’une manière générale j’ai trouvé Bornarel nettement en dessous de son niveau dans cette interview: Merci pour ses conseils de “porter un manteau en hiver” et de ne “chauffer que s’il y a du monde” mais on ne l’avait pas attendu pour mettre en place ces techniques innovantes ! Quand à dire au sujet de la renaturation des villes, sujet majeur à mon avis:”C’est une excellente idée mais je n’y crois pas” …ce n’est plus une erreur c’est une faute !!
Médiacités qui a effectivement le courage de s’attaquer à ce dossier pas facile devrait trouver facilement des interlocuteurs plus pertinents comme cet Aurélien Bigo interviewé sur le thème du transport (très intéressant), qui sait il y a peut-être des jeunes qui ont des choses à dire aussi dans le domaine de la construction…
Jeanine: Si tout le monde faisait comme vous, on ferait des progrès considérables en matière de réchauffement des villes, ne changez rien! mais Bornarel à raison de dire que chaque fois qu’on implante une pompe à chaleur, on prend le risque qu’elle soit utilisée pour climatiser de façon irraisonnée et que contrairement à ce qu’il dit un peu plus bas (pas à une contradiction près le bonhomme), on peut plus surement faire confiance à la bêtise et à l’irresponsabilité des habitants qu’à leur intelligence, mais c’est un autre débat…
J’adhère aux idées exposées avec une réserve : les images qui illustrent le propos montrent une minéralisation de l’habitat incohérente avec les préconisations de végétalisation.
Les photos sont elles représentatives de la réalité ?
ce sont des images de synthèse Patrick et la règle est que 100 % de ce type d’image enjolivent la réalité, notamment en faisant figurer des végétaux beaucoup plus grands que ce qu’ils seront réellement. Donc le résultat final sera encore plus minéral…
La vérité est que les gens qui construisent sont, pour de multiples raisons (complication du chantier, désordres sur les fondations, risque de chutes de branches, obstruction des gouttières, etc…) viscéralement contre la végétalisation, en particulier contre la sauvegarde des arbres existants. Le discours d’un côté, la pratique de l’autre (le célèbre “faites ce que je dis, pas ce que je fais”).
Les “experts” du GIEC sont de fiefés menteurs ! Ils confondent (pour les plus honnêtes d’entre eux) climat et météo, pour les autres ce sont des marionnettes de lobbys économiques. Lisez l’ouvrage de LEROY-LADURIE, intitulé “histoire du climat” et vous comprendrez. au XVIIéme siècle, période du “petit âge glaciaire”, où il n’y avait pas tout ce soit-disnat CO2, il y a eu des années ou la Seine, la Loire et le Rhin pouvait être traversés à pied sec, tant les sécheresses étaient sévères, suivie d’inondations et de crues (la plus importante de la Seine a eu lieu à cette époque). Le GIEC raisonne à court treme ce qui n’a rien à voir avec l’évolution du climat qui s’apprécie sur le long terme. Consultez les registres paroissiaux des décés des xvi au xviii éme siècle pour voir les effets des variations climatiques.
Il faut savoir “raison garder” et ne pas faire confiance aveuglement à ces “experts” créés de toute pièce par des lobbys financiers, l’exemple du covid (équivalent de la grippe espagnole de 1918) en est la triste illustration !
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Par Propos recueillis par Adèle Cailleteau

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