Rubriques et services du Figaro
Le Figaro
Rubriques et services du Figaro
Nos journaux et magazines
Les sites du Groupe Figaro
FIGAROVOX/TRIBUNE – Interviewé par Léa Salamé, l’ingénieur engagé dans la lutte contre le réchauffement, Jean-Marc Jancovici, a affirmé : «Je suis favorable à un système communiste: riche ou pauvre, vous auriez droit à 3 à 4 vols par avion dans toute votre vie». L’historien, Jean-Paul Oury y voit une dangereuse dérive antidémocratique.
Jean-Paul Oury, docteur en histoire des sciences et technologies, consultant et essayiste. Vient de publier «Greta a ressuscité Einstein» (VA éditions 2022).
Cela fait maintenant des années que les Français se font berner par des idéologues qui, sous couvert de protection de l’environnement, leur imposent des lubies politiques (de gauche ?). C’est ainsi qu’on nous vend l’écologisme – une idéologie politique – en lieu et place de l’écologie scientifique. À l’issue d’un long processus des militants ont fait tomber la science prométhéenne de son piédestal de telle sorte qu’il est désormais tabou de manipuler le génome, de fissionner l’atome, de diffuser des ondes ou encore de synthétiser des molécules. À la place sont apparues des pseudo-solutions baptisées «made-in Nature» dont on s’aperçoit progressivement qu’elles sont le cheval de Troie de la décroissance. L’agriculture bio ainsi que les énergies renouvelables dans le meilleur des cas signent la fin de la société de l’abondance et dans le pire des cas nous annoncent de graves pénuries à venir. Sous les coups de boutoirs de l’écologisme, on a donc décidé d’enterrer le technosolutionnisme et rares sont les politiques qui osent évoquer la science et la technologie pour résoudre les défis environnementaux. Et pourtant les biotechnologies végétales restent la meilleure option pour produire des semences résistantes au stress hydrique ; l’agriculture dite intelligente est la plus efficace pour gérer les intrants de manière parcimonieuse ; l’énergie nucléaire abondante et décarbonée ne contribue ni à accroître le problème du réchauffement climatique ni celui des pénuries de fourniture d’électricité… Hélas tous ces sujets sont passés à des années-lumière de l’agenda des politiques environnementales sous influence de l’écologisme. Ce monopole d’une idéologie concernant le discours relatif à la Nature va avoir des conséquences politiques terribles comme nous allons le voir.
À VOIR AUSSI – COP27: «La gouvernance mondiale sur le climat a encore un long chemin à parcourir», estime Pékin
À lire aussiGuillaume Tabard: «Transition écologique, le brutal rappel présidentiel»
Interviewé par Léa Salamé, Jean-Marc Jancovici a affirmé : «Je suis favorable à un système communiste : riche ou pauvre, vous auriez droit à 3 à 4 vols par avion dans toute votre vie.» On réalise à quel point politique et science sont désormais mélangées et comment une forme de néoscientisme a entrepris de régenter nos vies. À force de laisser aux idéologues la politique scientifique, on a assisté à un changement de paradigme : de plus en plus de politiques ont instrumentalisé la science pour nous faire croire qu’on pouvait passer de nouvelles lois en son nom.
Ne prenant la peine, ni d’expliquer ce qu’est une modélisation, ni d’expliquer que peut-être il existe d’autres alternatives aux mesures sacrificielles décroissantes… Alors que d’un point de vue politique il semble logique de privilégier la croissance pour optimiser notre capacité d’adaptation aux changements climatiques à venir.
C’est ainsi, par exemple, que certains rêvent en secret d’instaurer une «Climatocratie», ou régime politique qui tiendrait sa légitimité de lois tirées directement de la science du climat ; comme si on pouvait déduire les lois qui régentent nos vies des modélisations des climatologues. Et pourtant le mécanisme de récupération politique est simple : il suffit d’affirmer l’existence d’un consensus climato-catastrophiste qui ne retiendrait pour vrais que les scénarios les plus extrêmes, de moraliser le débat sur l’énergie en diabolisant les énergies fossiles, de privilégier la démesure (on n’en fait jamais assez pour le climat), de biaiser l’expérience (on confond météo et climat) ou encore de réduire nos problèmes existentiels au seul changement climatique. Tous ces sophismes sont alors des ruses qui permettent aux idéologues de présenter les solutions sacrificielles comme étant les seules possibles. Politique, média, militant ou technocrate, le climatocrate s’appuie sur les scénarios catastrophes des modèles climatiques comme des leviers politiques, ou comme des raisons de légiférer aussi, il pense que les ingénieurs et industriels sont moins compétents pour trouver des solutions qui passent, selon lui, davantage par des restrictions, des sacrifices, voire de la décroissance que par un effort dans le domaine de la R&D.
À VOIR AUSSI – Climat : Peut-on échapper à l’écologie punitive ?
À lire aussiSeul face aux critiques, Macron se pose en ministre de l’Écologie
Aussi de plus en plus, on constate que la science des législateurs prend le pas sur celle des ingénieurs : fini les plans Mesmer et les révolutions vertes à la Borlaug ! Vivent les milliards dépensés à perte dans les Green-deal et les F2F de la planification européenne. Les interdits et les renoncements s’amoncellent pour sceller un peu plus chaque jour le destin de nos démocraties libérales. On se retrouve avec des «Jancovici» qui pensent pouvoir déduire de nouvelles lois directement des modélisations scientifiques les plus catastrophistes. Ne prenant la peine, ni d’expliquer ce qu’est une modélisation, ni d’expliquer que peut-être il existe d’autres alternatives aux mesures sacrificielles décroissantes… alors que d’un point de vue politique il semble logique de privilégier la croissance pour optimiser notre capacité d’adaptation aux changements climatiques à venir. Pour ne plus se laisser dicter la loi par les Climatocrates, et afin de faire les bons choix, il est grand temps que les Français s’engagent en politique scientifique mais pour cela ils ont besoin d’une offre alternative et d’une politique environnementale qui défende des solutions positives.
Dans une enquête récente la fondation Descartes a mis au jour que 72,2% des sondés déploraient que l’information sur le changement climatique soit traitée par les grands médias « de façon pas assez constructive et porteuse de solutions ».
Dans une enquête récente la fondation Descartes a mis au jour que 72,2% des sondés déploraient que l’information sur le changement climatique soit traitée par les grands médias «de façon pas assez constructive et porteuse de solutions». Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque comme nous venons de le montrer, pour l’instant c’est l’écologisme qui a le monopole du discours et que son fond de commerce repose sur la diabolisation du technosolutionnisme et l’instrumentalisation de la science pour imposer des régimes autoritaires de type Climatocratie ou Biodiversitocratie qui ne promettent que sacrifice et décroissance.
Comment adresser les problèmes environnementaux autrement et répondre aux attentes des Français ? Certains ont compris qu’il y avait un véritable besoin sur ces sujets. Sur le plan associatif, c’est le cas notamment de Bertrand Alliot porte-parole de l’association Écologie Action, qui milite pour une écologie positive et débarrassée du catastrophisme ambiant. L’ancien militant de la LPO, converti à l’écologie scientifique se bat contre l’écologisme et démasque l’hypocrisie des militants pastèques. Avec son association il entend, par exemple, changer le récit catastrophiste de la sixième extinction en racontant des histoires positives sur la biodiversité.
À lire aussiVoitures électriques: une transition écologique très largement subventionnée
Sur le plan politique, une offre est en train de naître au centre avec Loïc Rousselle du parti écologie au centre qui fait le pari de montrer qu’écologie et marché ne sont pas incompatibles. À droite le sénateur Bruno Retailleau a publié un essai intitulé «Aurons-nous encore de la lumière en hiver ?» dans lequel il rappelle que la droite est la plus légitime pour parler d’écologie et veut supprimer les subventions aux énergies renouvelables et augmenter la part du nucléaire à 70%.
Toutefois le chemin semble encore long, aussi, les Français en quête de solutions positives sur l’environnement attendent de pieds fermes cette offre politique alternative… Mais une chose est certaine sans elles ils ont toutes les chances de finir dans les geôles des climatocrates.
Eldrade
le
pour moi, le communisme est “intrinsequement pervers” selon la formule du Pape Pie XI et donc je n’adhére pas du tout à la formule de Jancovici. Cependant, il y a une grande différence entre le communisme et l’ecologisme: le communisme avait une idéologie claire et des methodes radicales bien connues. Par contre l’écologisme regroupe tout un éventail de théories qui s’enchevetrent et se contredisent et laissent la place à des excès de plus en plus violents qui empechent d’y voir clair pour promouvoir une veritable écologie au service de l’homme dans un environnement sain . tout en étant pour favorable aux efforts en faveur d’un comportement écologiste , je suis par dessus tout favorable à la liberté dans mes choix de vie et j’espère continuer à pouvoir me déplacer à ma guise que ce soit en avion ou en velo, à chasser sans etre viandard, à regarder une corrida sans etre accusé d’etre un tueur, à manger un bon steak de temps en temps, tout cela sans excès .
GRIGRI007
le
J’invite toute personne consciente des enjeux clmatiques à écouter Bruno Latour sur arte.tv (12 entretiens) et Jancovici. L’un penseur philosophe,l’autre ingénieur/scientifique disent que les enjeux climatiques vont nous faire changer de monde et de cosmologie. Le seul point m’irritant sur Jancovici est qu’il ne parle pas directement des solutions/actes pour la décroissance de la population.
ROGER DUFFAIT
le
Cela prouve que l’auteur de l’article n’a strictement rien compris à la boutade de Jean-Marc Jancovici. Il ferait mieux de lire et d’écouter ses nombreuses déclarations basées sur la vraie science (et non sur les délires pseudo-écologiques des écolos).
FIGAROVOX/TRIBUNE – Chems-eddine Mohamed Hafiz revient sur les raisons pour lesquelles il a accepté de dialoguer avec l’écrivain et annonce suspendre les poursuites judiciaires entamées contre Michel Houellebecq.
FIGAROVOX/TRIBUNE – L’acteur a déclenché une polémique en déclarant que les Français se sentiraient plus touchés par le conflit en Ukraine que ceux qui font rage sur le continent africain. Marie-Laure Buisson regrette l’ingratitude de l’acteur envers le pays qui, selon elle, lui a tout donné.
EXCLUSIF – Après une rencontre avec Chems-Eddine Hafiz, l’écrivain a rédigé plus précisément les passages litigieux qui opposaient les deux hommes. Le Figaro publie ces nouveaux paragraphes.
À tout moment, vous pouvez modifier vos choix via le bouton “paramétrer les cookies” en bas de page.
Quand certains écologistes rêvent en secret d’instaurer une «climatocratie»
Partager via :
14 commentaires
14
Le Figaro
Les articles en illimité à partir de 0,99€ sans engagement

source

Catégorisé: