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Et voici une énième marque qui entre dans la valse des écouteurs true wireless. Avec les Echo Buds (2e génération), Amazon signe de banals écouteurs qui ne brillent que par l’intégration poussée avec l’assistant Alexa.
Tout d’abord présentés comme une exclusivité pour les pays anglo-saxons, les Echo Buds de deuxième génération ont enfin pointé le bout de leurs transducteurs en France en février 2022. Face à la myriade de modèles concurrents, ces seconds Echo Buds misent beaucoup sur l’intégration native d’Alexa, l’assistant vocal d’Amazon, avec lequel il est possible d’interagir à la volée sans avoir besoin de sortir son téléphone de la poche.
Au-delà de cette particularité, les Echo Buds (2e génération) sont des écouteurs true wireless on ne peut plus classiques, proposant la réduction de bruit active, une certification IPX4 et la possibilité de recharge par induction, entre autres. Les Echo Buds (2e génération) ont été lancés au prix de 120 € pour la version standard et 140 € pour celle avec boîtier de recharge sans-fil.
Notre test a été réalisé avec la version 578821692 du micrologiciel.
Les Echo Buds (2e génération) sont des écouteurs au design simple et tout en sobriété. Ni trop gros ni particulièrement discrets, ils adoptent une conception ronde composée intégralement de plastique mêlant finitions brillantes sur la face interne et mates sur la face externe. Seule la petite flèche du logo d’Amazon apposée sur la surface extérieure vient égayer un peu le tout. La qualité de fabrication est très correcte et l’ensemble nous paraît robuste. Certifiés IPX4, les Echo Buds sont d’ailleurs résistants aux projections d’eau et à la transpiration, à condition toutefois de correctement les entretenir après chaque séance sportive intense.
Le boîtier est quant à lui entièrement composé de plastique mat, dispose d’excellentes finitions et paraît tout aussi robuste que les écouteurs. Sa taille contenue lui permet par ailleurs d’être transporté sans souci dans une poche de pantalon, même très serré. Il est aussi très facilement manipulable à une main grâce à ses systèmes d’aimantation des écouteurs et d’ouverture.
Amazon s’est montré plutôt généreux en matière d’accessoires avec pas moins de quatre paires d’embouts en silicone de tailles différentes, ainsi que trois paires de stabilisateurs (dont deux paires identiques) eux aussi en silicone. La bonne idée a surtout été d’inclure un long câble de 1 m pour la recharge et non un petit exemplaire d’une vingtaine de centimètres, comme c’est le cas chez de nombreux concurrents.
Sans pour autant être désagréables, les Echo Buds (2e génération) ne sont pas les écouteurs true wireless les plus confortables que nous ayons testés. Ils prennent en effet pas mal de place dans le creux de l’oreille et appliquent une certaine pression au niveau de la conque, notamment sur les petits gabarits. Si vous ne disposez pas de petites oreilles, les Echo Buds (2e génération) pourront alors se montrer tout à fait confortables. Mais, même dans ce cas idéal, ils montrent leurs limites sur les périodes d’utilisation prolongées (supérieures à 1 h) en causant une vive douleur au niveau de l’antitragus. Leur design tout arrondi, et donc pas très ergonomique, les conduit à prendre appui sur cette partie de l’oreille pour se maintenir en place.
Les Echo Buds (2e génération) se maintiennent d’ailleurs très bien au creux de l’oreille, même sans stabilisateur. Ils apportent tout de même un certain gain au niveau du maintien, notamment grâce à leur conception en silicone bien plus adhérente à la peau que le plastique dont est composée la coque de chaque écouteur.
Dans leur globalité, les Echo Buds (2e génération) n’ont rien d’exceptionnel et se contentent du strict minimum en matière de commandes et de fonctionnalités disponibles. Heureusement, l’intégration native d’Alexa et la simplicité de l’app compagnon leur permettent de se démarquer.
En effet, les Echo Buds (2e génération) sont entièrement pilotables à l’aide d’Alexa. À l’image des AirPods avec “Dis Siri”, il est possible d’interagir avec l’assistant d’Amazon directement avec la voix sans avoir à passer par les surfaces tactiles (passage obligatoire pour Google Assistant et Siri). La reconnaissance vocale fonctionne à merveille dans un environnement calme : Alexa comprend très bien les ordres qui lui sont donnés, même les plus complexes, sans avoir besoin de hausser le ton. Les choses se compliquent beaucoup plus dès lors que l’environnement devient bruyant. Lever la voix peut même s’avérer totalement inefficace dans les pires conditions.
Les écouteurs sont aussi tout à fait pilotables grâce aux deux surfaces tactiles positionnées sur leur face externe. Il est ainsi possible d’effectuer une série d’une, deux ou trois tapes, ainsi qu’un appui long pour déclencher une large variété d’actions allant de la gestion de la lecture à celle du volume en passant par la navigation entre les pistes. Les capteurs tactiles sont très réactifs, voire trop car ils peuvent parfois être activés par inadvertance. De plus, il existe une certaine latence entre le moment où l’appui est effectué et l’exécution de l’action.
Les Echo Buds (2e génération) intègrent un capteur de proximité non désactivable qui permet de mettre en pause ou relancer la lecture quand ils sont retirés ou replacés dans les oreilles.
Pour profiter pleinement de ces Echo Buds, en particulier avec l’assistant Alexa, il est nécessaire de télécharger la bien nommée app Alexa (Android, iOS). Simple, mais efficace, elle donne accès à différentes indications comme le niveau de batterie restant ou divers paramètres de personnalisation tels qu’un égaliseur ou l’affectation des commandes tactiles. Tous les paramètres sont sauvegardés par les écouteurs et conservés d’un appareil à un autre.
L’appairage s’effectue par un appui de plusieurs secondes sur le bouton placé à l’arrière du boîtier. Les Echo Buds (2e génération) communiquent alors en Bluetooth 5.0 et sont compatibles avec les codecs SBC et AAC uniquement. Nous n’avons rencontré aucun décrochement de connexion ni de problème de portée au cours de notre test, même dans des environnements inondés d’appareils Bluetooth comme le métro aux heures de pointe ou un open space bien chargé. Par contre, on regrette qu’il n’y ait ni fonctionnalité d’appairage rapide (Fast Pair, Swift Pair…) ni de support d’une fonction multipoint. Les écouteurs d’Amazon sont aussi difficilement utilisables à l’unité, car aucune bascule en mono n’est effectuée ; on perd donc la moitié du signal stéréo dans ce cas d’usage.
Les Echo Buds (2e génération) ont su tenir leurs promesses, soit à peu près 5 h avec la réduction de bruit active enclenchée et un peu plus de 6 h en désactivant la RBA et Alexa : un score honnête, bien que de nombreux concurrents fassent mieux. Le boîtier offre quant à lui environ deux charges supplémentaires.
Avec trois microphones par écouteur, Amazon présente les Echo Buds (2e génération) comme parés à toutes les éventualités. En milieu calme, la voix est effectivement bien capturée, son timbre est relativement respecté et les sons souvent retranscrits avec agressivité ([s] et [ʃ] ne sont ici jamais désagréables pour les oreilles). Reste que la voix manque de présence et paraît un peu pincée, comme si nous étions enrhumé.
Dans des milieux très bruyants, par exemple à proximité d’un carrefour fréquenté, l’algorithme de suppression de bruits environnants peine à correctement détacher la voix des sons parasites. Même si on arrive à déceler certains mots prononcés, il est très difficile de tenir une conversation dans ces conditions et nous vous conseillons de décrocher directement avec votre téléphone pour bien vous faire comprendre à l’autre bout du fil.
Nous avons mesuré une latence égale à 341 ms en communication Bluetooth. Un tel délai provoque fatalement un fort décalage entre le son et l’image, rendant impensable le visionnage d’une vidéo ou la pratique vidéoludique dans de bonnes conditions. La bonne intégration du Bluetooth permet néanmoins de compenser cette importante latence sur de nombreux sites ou apps comme Disney+, Prime Video ou YouTube. Les jeux vidéo restent toutefois dispensés de toute compensation et demeurent par conséquent difficilement praticables.
Délai de la réponse impulsionnelle en Bluetooth.
Les Echo Buds (2e génération) ne brillent pas particulièrement par leurs prestations sonores à cause d’un rendu criard et des graves rabougris. L’imprécision générale est également fort dommageable.
Mesure de la réponse en fréquence (normalisée à 94 dB SPL à 1 kHz). Avec réduction de bruit active (violet), sans réduction de bruit active (noir).
La première chose qui frappe avec ces Echo Buds (2e génération) est l’excès de hauts médiums et d’aigus, ainsi que le retrait prononcé des graves. Ce comportement donne à l’ensemble des instruments un côté très tranchant, claquant, voire acide, qui est assez parlant sur les guitares saturées, les cuivres ou encore les cymbales. Les coups de caisse claire “tabassent” aussi pas mal les tympans et les voix sont certes parfaitement intelligibles, mais manquent de rondeur et paraissent un peu trop fluettes. À vrai dire, presque tout manque de rondeur, plus particulièrement les instruments officiant dans le registre du grave comme les larges percussions, les basses ou les contrebasses. Ceux-ci ont un rendu sec et manquent de corps : les impacts se font tout de même ressentir, mais la résonance qui en découle est très timide. Un petit tour par l’égaliseur permet toutefois de redonner un peu de chaleur et calmer légèrement les aigus afin d’obtenir une signature sonore plus agréable à l’oreille. Sachez aussi que la désactivation de la réduction de bruit permet de gagner un peu en rondeur, mais cela reste quasi anecdotique.
Mesure de la distorsion harmonique (normalisée à 94 dB SPL à 1 kHz).
Pour ne rien arranger, le rendu général est imprécis sur l’entièreté du spectre. Ce défaut de précision est notamment audible sur les hauts médiums et les aigus du fait de leur franche mise en avant. Cela se traduit par quelques phénomènes de sibilance et des timbres pas toujours très fidèles. L’imprécision des graves est moins flagrante en raison de leur repli, mais les plus aguerris pourront déceler des débordements lorsque le mix devient riche en basses fréquences.
Mesure de la réactivité des membranes : ondes carrées à 50 Hz.
La mise en avant des fréquences les plus hautes et l’imprécision générale entraînent fatalement une rapide fatigue auditive du fait de la forte sensibilité de l’oreille humaine pour les hauts médiums. Il faut donc veiller à ne pas avoir la main trop lourde sur le volume sous peine d’exacerber le côté éreintant et éprouvant du rendu sonore de ces Echo Buds (2e génération). Cette signature sonore très frontale projette aussi certains effets, habituellement discrets, sur le devant de la scène, rendant cette dernière particulièrement écrasée sur le plan de la profondeur.
Mesure de la réactivité des membranes : ondes carrées à 500 Hz.
La réduction de bruit active n’est pas non plus le point fort de ces Echo Buds (2e génération). En premier lieu, l’atténuation n’est pas vraiment efficace pour bloquer toutes les composantes des sons les plus graves, comme les roulements d’un train ou le vrombissement des moteurs. Il subsiste ainsi tout ce qui est de l’ordre du bourdonnement. Par chance, le reste des graves et les bas médiums sont très bien atténués, ce qui permet de réduire au silence bon nombre de sons parasites. On ne peut malheureusement pas en dire autant des médiums. Les Echo Buds (2e génération) émettent par ailleurs un souffle constant qui peut vite s’avérer ennuyeux, d’autant plus si vous souhaitez utiliser les écouteurs uniquement pour vous couper du monde.
Mesure d’isolation : référence (noir), isolation passive (gris), réduction de bruit active (violet), en mode Transparence (orange).
L’isolation passive procurée par les écouteurs est elle aussi assez décevante, surtout pour des intra-auriculaires. De plus, l’occlusion du conduit auditif provoque une mise en avant significative des résonances causées par la marche.
Pour finir sur une bonne note, le mode Environnant, très bien maîtrisé, permet de rester conscient de son environnement et de tenir une conversation sans problème tout en portant les écouteurs dans les oreilles. Les sons alentour sont en effet retranscrits avec fidélité et non artificiellement.
Pour sa première paire d’écouteurs vendue sur le sol français, Amazon signe un produit plutôt moyen qui ne se démarque dans aucun des domaines critiques comme le confort, la qualité audio ou les performances en réduction de bruit active. Son véritable atout aurait pu être la possibilité d’interagir avec Alexa en utilisant uniquement la voix, mais d’autres écouteurs en sont tout aussi capables. Bref, nous vous conseillons de passer votre chemin et de jeter votre dévolu parmi de nombreuses possibilités souvent moins chères et bien supérieures sur la qualité audio, le confort et les performances en réduction de bruit.
Journaliste audio en semaine, geek et peintre à ses heures perdues, le second degré pour lui n’est pas qu’une température
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