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Des bracelets électroniques pour mesurer l’activité sportive des enfants, est-ce bien utile dans un monde déjà ultra-connecté ? « C’est très sérieux », la chronique d’Audrey Dufour consacrée aux sciences.
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Une envie de liberté
Audrey Dufour.
Maxime Matthys
Il y a quelques semaines, un événement à venir dans l’agenda m’a surpris : « manifestation contre des bracelets électroniques pour les collégiens ». Des bracelets électroniques ? Le truc que l’on fixe aux pieds des condamnés ? Pour des collégiens ? Renseignement pris, il s’agissait d’une mobilisation contre des bracelets connectés (qui sont effectivement électroniques), distribués à des collégiens de la Sarthe.
L’affaire remonte à cet été, lorsque le département a décidé de distribuer ces bracelets aux élèves volontaires pour mesurer leur activité sportive. L’objectif semble louable. Toutes les études montrent que les enfants – et les adultes – ne font plus assez de sport, ce qui a des conséquences nocives sur leur santé. Bronca de certains parents d’élève, qui s’interrogent à juste titre sur la finalité. Le département garantit une anonymisation, mais comment seront traitées les données issues de ces bracelets ? N’est-ce pas, finalement, un « gadget » supplémentaire dans un monde ultra-connecté ?
Dans des salles de classe plus lointaines, la Chine a, apparemment, déployé des « stylos espions ». Distribués aux élèves dans le cadre d’une expérimentation, ces stylos permettraient de savoir combien de temps l’élève écrit, notamment pour ses devoirs à la maison. Là encore, l’intérêt de l’enfant se heurte à une forme de surveillance, qui n’est pas sans rappeler ces parents qui suivent à la trace le portable de leur progéniture.
Plus récemment, c’est encore une équipe chinoise qui a réfléchi à des bracelets connectés… pour les vaches. L’idée est cette fois-ci de mesurer la santé des bovins et leur position, avec des capteurs placés autour des pattes. Ces équipements fonctionneraient avec l’énergie cinétique du déplacement des vaches. « Connaître l’environnement et la santé des troupeaux aide à limiter les maladies et à gérer plus efficacement les pâturages », estiment les auteurs des travaux, parus dans la revue Cell. C’est pas faux. Tout comme les bracelets connectés des adolescents aident à gérer leur activité sportive pour limiter les maladies. Mais face à cette technologie qui veut notre bien-être permanent, où est la liberté de gambader dans les prés ou de rester vautré sur son canapé ? Si j’ai un souhait pour ce Noël, c’est celui du grand air et du repos plutôt que d’une montre connectée.
Sur cette envie de liberté et avec cette dernière chronique, chers lecteurs, je vous dis au revoir. Après huit ans de bons et loyaux services au sein de la rédaction de La Croix, je m’en vais vers de nouvelles aventures. Que ce soit à propos des bénéfices d’uriner dans les prés ou des organoïdes cérébraux, j’espère que la lecture de ces chroniques vous aura amusé et fait réfléchir. Je suis convaincue que, parfois, on peut traiter de la marche du monde et s’interroger sur l’avenir avec un sourire. L’actualité est suffisamment remplie de drames pour avoir le droit de s’intéresser aussi aux nouvelles surprenantes et anecdotiques. Derrière chacune d’elles, c’est un possible qui se dessine. À nous de choisir lequel.
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