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Parce que le cinéma est subjectif et n’est jamais une science exacte, il y aura toujours des créations intéressantes qui n’ont pas eu le succès qu’elles méritent. C’est la raison pour laquelle sortent régulièrement des articles passionnés essayant de mettre en valeur ce genre de films. Comme celui-ci, globalement organisé en deux parties: la première qui concerne quelques très bons films, et la deuxième qui mentionne des œuvres plus modestes mais néanmoins agréables. 
On commence comme il faut avec tout simplement un des meilleurs films de la sélection. Car du tout premier instant à son dernier, COMANCHERIA transpire la maîtrise à tous les niveaux. De sa mise en scène précise et ample à la musique inspirée jusqu’à la complexité des personnages ou de son scénario, on comprend – on ressent au plus profond de nous qu’on est en présence d’une œuvre dense, intelligente et bien plus riche que son postulat ne le laisse penser au premier abord…
Réalisé par l’anglais David Mackenzie et écrit par l’excellent Taylor Sheridan (Sicario, Wind River) le film raconte l’histoire de deux frères, Toby et Tanner Howard (Chris Pine et Ben Foster) qui vont se mettre à voler les banques qui détiennent la maison de leur mère récemment décédée. Et bien sûr, ils seront poursuivis, en l’occurrence par un duo de Rangers incarnés par Jeff Bridges et Gil Birmingham. Commence alors une traque fascinante à travers la poussière d’un Texas peuplé de laissés pour compte, de vieilles serveuses peu accueillantes ou de cowboys s’efforçant de gérer leurs troupeaux malgré les difficultés.  Et là où le film impressionne particulièrement, c’est par sa capacité à explorer plusieurs genres différents (film de braquage, road-movie, thriller, western…) non seulement sans jamais s’égarer, mais en plus en s’offrant le luxe de distiller tout un tas de réflexions sur divers sujets délicats et importants. Mackenzie et Sheridan visent juste et font en effet montre d’une maturité incroyable dans leur façon de dépeindre tous ces gens qui peuplent ce monde bouffé par les banques qui sont bien sûr ici les vraies antagonistes de l’histoire. Chaque réplique et chaque regard déploie une intelligence remarquable et se montre pertinent tant tout le monde est au diapason ici, les acteurs en premier lieu, tous impeccables. Au rythme de la partition à la fois envoûtante, lancinante et émouvante de Nick Cave et Warren Ellis, COMANCHERIA porte un regard juste, intelligent et profond sur tous ces hommes et femmes qui tentent d’échapper aux vices d’un pays qui laisse malheureusement beaucoup trop de gens dans la misère même si certains, comme nos protagonistes, sont prêts à se battre pour améliorer leurs existences… Un sacré bon film. Un très, très bon film même, à voir absolument. 
Tout commence par un plan-séquence. Cinq minutes environ, pendant lesquelles on découvre une situation dramatique de laquelle Rick Carver ne s’émouvra jamais. Un homme vient en effet de se coller une balle dans le crâne (seul image graphique du film), la routine pour Carver, agent immobilier spécialisé dans les évictions au costume beige et au regard imperturbable. Le reste du film n’aura jamais la violence physique de son tout premier plan assez sanglant (elle sera psychologique), mais on est prévenu: on est pas trop là pour déconner. Comme s’il était une version sérieuse du The Big Short d’Adam McKay (d’ailleurs adapté du livre éponyme absolument passionnant de Michael Lewis), 99 HOMES est une plongée tendue dans le quotidien des millions d’américains victimes de la crise financière et immobilière qui se retrouvent un jour sur le trottoir au milieu de leurs affaires qui remplissaient leurs maisons une heure plus tôt.
C’est ce qui va arriver à l’ouvrier Dennis Nash qui vit avec sa mère et son fils. Carver et la police frapperont à leur porte et les obligeront à quitter leur domicile. Puis, Nash, essayant comme il peut de reconstruire leur quotidien, va alors avoir l’opportunité de travailler pour celui qui l’a mis à la rue. Entre faire subir aux autres ce qu’il a lui-même connu et continuer à enchaîner des jobs pénibles pour survivre, il va choisir de se mettre au service du requin impitoyable en costume beige qui rôde au milieu des palmiers.
Faisant reposer son film en grande partie sur la relation entre Nash et Carver, Ramin Bahrani (qui a depuis surtout réalisé Fahrenheit 451) accouche ici d’un solide thriller au rythme tendu, à l’atmosphère prenante et au casting impeccable. On a en effet le plaisir de suivre Michael Shannon et Andrew Garfield (ou encore Laura Dern), l’un prêtant ses traits inquiétants à un personnage aussi terrifiant que fascinant avec autant de talent que d’habitude, l’autre entamant à ce moment la seconde partie de sa carrière post Spider-Man durant laquelle il va prouver être un des meilleurs acteurs de sa génération. Jamais manichéen, le film nous propulse au plus près de ceux qui vivent ces événements avec une précision et une intelligence bienvenue. D’autant plus qu’il n’était pas sorti au cinéma, malgré les bonnes critiques qu’il avait reçues, notamment à Deauville où il était reparti ni plus ni moins qu’avec le Grand Prix en 2015.
VICTORIA est un film dont le grand public n’a probablement jamais entendu parler mais qui vaut pourtant le coup d’œil pour la simple et bonne raison que son postulat est le suivant : un thriller de deux heures réellement tourné en plan-séquence sur une nuit unique… 
Aucune coupe ne sera en effet effectuée durant les 2h14 du film allemand réalisé par Sébastian Schipper (qui n’a rien à voir avec le renard de Dora l’exploratrice, d’ailleurs ça ne s’écrit pas pareil). Le film nous colle aux basques d’une jeune espagnole, la Victoria du titre, qui va se retrouver au cœur d’une nuit bien agitée dans les rues de Berlin. Rencontres, soirées, moments d’accalmie ou encore discussions bières à la main vont alors s’enchaîner doucement avant que les évènements prennent une tournure plus dramatique lorsque la pauvre serveuse va découvrir que les quatre larrons qui l’accompagnent sont mêlés à quelques combines pas très recommandables. S’ensuit alors une tension croissante et un thriller rondement mené par un bon casting aux visages pourtant inconnus, qui réussit son pari technique, contrairement à Birdman (Alejandro G.Inarritu, 2016) par exemple, qui n’était pas un réel plan-séquence, Inarritu étant obligé de couper à certains moments. Le film est en plus actuellement sur Netflix, raison de plus pour découvrir ce thriller allemand intriguant qui constitue un objet filmique unique et intéressant.
On pourrait se contenter de ça pour attirer l’attention sur le film mais on va quand même développer parce qu’on tient là un bon petit divertissement de derrière les fagots, avec ce qu’il faut de péripéties et de rebondissements pour vraiment nous faire passer un bon moment. En effet, Duncan Jones (qui est d’ailleurs le fils de David Bowie, rien à voir mais ça nous la coupe, hein ?) sortait en 2010 cette modeste mais ingénieuse proposition de science-fiction au scénario malin et au casting inspiré composé de Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Jeffrey Wright ou encore Vera Farmiga
Colter Stevens (Gyllenhaal) se réveille dans un train qui se dirige vers Chicago. La femme en face de lui a l’air de le connaître car elle est en train de lui parler. Sauf que lui ne comprend pas où il est, d’autant plus que son reflet et sa carte d’identité montrent un autre visage… Pas besoin d’en savoir plus, car c’est bien un film qui doit garder son mystère quand on le découvre. SOURCE CODE est en effet un long-métrage bien conçu, il est de ces films dont on reste à l’intérieur jusqu’à la fin, enchaînant les rebondissements avec une malice assez jouissive, pensé pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin et s’inscrire dans la lignée de ses divertissements solides aux concepts malins. Parcouru tout du long par un aspect ludique à mesure que Stevens essaie de résoudre la situation, on embarque avec plaisir dans cette histoire dont on veut rapidement dévoiler les mystères. Duncan Jones, s’il reste peu connu et n’a pas encore une carrière très riche, a déjà prouvé être capable de concevoir des œuvres intéressantes, notamment avec son tout premier film qui avait gagné une assez solide réputation grâce aux très bonnes critiques qu’il avait reçu. Il s’agissait de Moon avec Sam Rockwell, et lui aussi se posait en proposition de science-fiction relativement modeste (5 millions de budget) mais intéressante avant que son réalisateur ne se dirige vers des films plus gros mais moins réussis (Warcraft et Mute). SOURCE CODE arrive donc en gare et ne nous demande plus qu’à embarquer pour un voyage plutôt mouvementé. 
On l’aime bien Ryan. Mais Ryan depuis un paquet d’années, il se répète. Il a tendance à faire la même chose, Ryan, et il faut qu’il fasse gaffe parce qu’au bout d’un moment ça finira peut-être par devenir vraiment problématique. Hein, Ryan ? Surtout qu’il a déjà démontré qu’il n’était pas seulement beau gosse, mais qu’il était aussi très bon acteur. Et notamment dans ce qui est un des plus clos de tous les huis-clos qui ont été faits. A savoir BURIED
L’aura du film grandit encore lorsqu’on sait que Rodrigo Cortès, son réalisateur, a fait preuve d’autant d’inventivité que de maîtrise alors qu’il n’a pourtant jamais vraiment percé par la suite. BURIED (littéralement “enterré”) raconte l’histoire d’un américain, Paul Conroy (Reynolds), qui va tout simplement se réveiller dans un… cercueil. Le malheureux (c’est le moins qu’on puisse dire), presque uniquement doté d’un téléphone portable, va alors essayer de s’en tirer et revoir le soleil. Tourné en seulement dix-sept jours à Barcelone, BURIED use de nombreux outils, qu’ils soient techniques (avec parfois des mouvements de caméra impossibles utilisés à bon escient) ou narratifs (dont certains incohérents) pour nous rendre l’expérience marquante et faire de nous des spectateurs actifs durant quatre-vingt dix minutes rondement menées dans pourtant un seul et même décor. Et le film peut donc compter sur son interprète principal, impeccable, investi et convaincant, pour tenir sa place parmi ces petits films modestes mais malgré tout ambitieux, maîtrisés et tout à fait admirables.
Ben, un photographe mourant (et désagréable) adepte de l’argentique réussit à faire participer Matt, son fils (qui bien sûr le déteste) à son voyage vers le dernier laboratoire qui peut développer plusieurs pellicules qui lui sont chères. Accompagnés par Zooey, l’infirmière du monsieur, tout ce petit monde se retrouve sur la route pour un bon road-movie sur fond de crise existentielle comme on les aime… Vous le sentez venir le film avec ce qu’il faut de rires et de larmes, d’engueulades entre deux personnages qui se détestent, d’histoire d’amour naissante, de réconciliation, tout ça, tout ça ? Oui. Bien sûr que oui. Mais vous serez quand même cueillis. 
Car KODACHROME, comédie dramatique réalisée par Mark Raso, adaptée d’un article publié dans le New York Times et filmée en pellicule 35mm, déploie ce qu’il faut d’humour, d’émotions ou de rebondissements pour poursuivre joliment sa route malgré les étapes attendues. Route qu’on suit dans le sillon de la tristesse teintée de mélancolie et saupoudrée de sarcasmes dont est envahi un Matt auquel Jason Sudeikis donne son talent pour émouvoir avec justesse. Car ce sont les sensations qui infusent le long-métrage qui nous emmène avec lui sur un chemin assez mélancolique mais parsemé de jolis moments d’humanité permis par un script peu original mais sincère et des acteurs impeccables. Sudeikis, à l’image de ce que peut faire Adam Sandler ces derniers temps par exemple, étonne par sa capacité à briller ailleurs qu’en comédie, Ed Harris, au sein d’une partition de vieux grincheux qui lui va forcément bien, aura l’occasion d’émouvoir sincèrement, quand Elizabeth Olsen, un peu plus en retrait, ne se départira pas de sa présence chaleureuse et de son sourire communicatif. 
KODACHROME bénéficie aussi, et c’est très important pour un tel film, d’une mise en scène plutôt inspirée. En réalité, si elle est la plupart du temps là pour montrer les échanges entre les personnages sans réelle présence marquante, plusieurs scènes se trouvent relevées par de belles idées et un montage qui sait prendre le temps. Quelques plan-séquences bien choisis permettent ainsi à des moments importants de durer (notamment un concernant Ben), quelques cadres et mouvements de caméra sont intelligemment trouvés, et les toutes dernières secondes du film confirment sa volonté de rester sobre, chose bien appréciable pour le genre. On peut regretter qu’aucunes thématiques – photographie et musique notamment – ne soient plus développées mais si la route qu’on trace est bel et bien celle indiquée par la carte, elle n’en reste pas moins agréable.  
Joseph Gordon-Levitt apparaît à l’écran… effectuant un vol plané, avec la tête de quelqu’un essayant de comprendre ce qui lui arrive. Chute. Puis flashback. Musique à deux cent à l’heure, caméra virevoltante, animations ludiques qui apparaissent à l’écran… Quelques secondes suffisent à nous donner envie de regarder ce petit film inconnu sorti denulle part. Et l’objet est d’autant plus intriguant que c’est le scénariste de Jurassic Park, Mission : Impossible ou encore Spider-Man qui se trouve derrière la caméra…
A savoir David Koepp ! Le réalisateur, d’habitude scénariste donc (l’un des plus reconnus du métier), met ici en scène son cinquième long-métrage qui, s’il n’a jamais la prétention d’être autre chose qu’un bon divertissement, contient son lot de bonnes idées et réussit à se montrer bien agréable du début jusqu’à la fin.
PREMIUM RUSH colle aux roues d’un coursier à vélo new-yorkais, Wilee, qui va se retrouver en possession d’une enveloppe très convoitée, notamment par un policier absolument pas rassurant du tout, et nous embarquer à travers toute la ville. Et la première bonne idée fut de confier les deux rôles principaux à Joseph Gordon-Levitt (qui apparaissait la même année ni plus ni moins que dans Looper et The Dark Knight Rises) et l’inimitable Michael Shannon – décidemment partout dans cet article, toujours prêt à user de sa trogne pas possible pour jouer les salopards. Seconde bonne idée, tourner le maximum sans effets numériques et donner un vrai côté ludique au film. PREMIUM RUSH essaie en effet des choses qu’on ne voit pas si souvent, notamment avec ce que David Koepp appelle “La vision vélo”. Rien de révolutionnaire, mais une volonté de proposer des choses, à l’image de ces séquences qui présentent en fait les moments où les coursiers doivent prendre des décisions rapidement sous la forme de visualisations des chemins empruntables et des issues possibles. Des animations et des éléments numériques (notamment des flèches) apparaissent à l’écran et participent à rendre cette course contre la montre d’une heure et demie agréable à regarder. Tout un tas de personnages se croisent et se recroisent dans les rues de New-York sous son soleil de plomb, orchestrant un thriller léger au rythme enlevé et à la réalisation maîtrisée (quelques mouvements de caméra témoignent d’une vraie malice et d’un désir de jouer avec l’espace assez agréable). Si les films réalisés par David Koepp ne boxent jamais dans la même catégorie que beaucoup de ceux qu’il a écrit (le bonhomme est quand même un des scénaristes les plus rentables en termes de box office), ils n’en sont pas moins capables de surprise aussi modestes qu’agréables, comme celle-ci. Et comme les choses sont bien faites, le hasard a voulu que le film arrive sur Netflix au même moment que sort cet article. Elle est pas belle la vie ?
Rien que pour ça, le film mérite d’être mentionné. Car avec BEFORE WE GO, le bon Chris s’écarte du Marvel Cinematic Universe pour réaliser une jolie petite comédie romantique honnête et assez sincère suivant deux trentenaires réunis le temps d’une nuit.
Alors, ils vont la passer ensemble cette nuit, oui, mais pas de la manière à laquelle on s’attend. En effet, suivant son inspiration puisée dans l’excellente trilogie Before de Richard Linklater qui voit ses personnages déambuler tout en discutant, BEFORE WE GO fait se rencontrer deux trentenaires, Nick et Brooke (ouais, on ne retiendra pas le prénom) qui se croisent à Grand Central et vont donc passer plusieurs heures ensemble à essayer de trouver des réponses aux questions qui les assaillent. Evans incarne en effet un saxophoniste ici pour passer une audition le lendemain qui va aider la jeune femme (Alice Eve) à retourner chez elle à Boston. S’ensuit donc plusieurs péripéties dignes de ce genre de films qui vont rapprocher nos deux tourtereaux qui n’en seront finalement peut-être pas (mystère). Et il se trouve qu’Evans (qui n’est pas au scénario), s’en sort plutôt bien. Alors, pas grand chose à signaler niveau mise en scène, mais la principale qualité réside dans son traitement de la relation entre les deux qui ne tombera pas dans le cliché facile et tient presque plus de l’amitié que de l’amour. En résulte un ton doux-amer, assez sobre et plutôt touchant. Un joli petit film, certes modeste mais à découvrir et à dénicher, d’autant plus qu’il est quand même particulièrement peu connu (et même pas sorti en blu-ray chez nous) alors qu’il mériterait un peu mieux.  
Stuck in love (utilisons le titre original) n’est pas un chef d’œuvre – et est même peut-être le moins bon film de cette liste – mais se trouve être assez sympathique pour être noté. En effet, comme on le sait, la comédie romantique est un des genres qui nous gratifie le plus de daubes écrites, interprétées ou réalisées par des gens qu’on jurerait moins doués que des amateurs motivés. Bien qu’ici rien n’est proprement marquant ou remarquable, le résultat est assez honnête. Et la principale raison de visionner le film est probablement son casting composé de Greg Kinnear, Lily Collins, Logan Lerman, Jennifer Connelly ou encore Kristen Bell et même Stephen King (pour un caméo vocal) ! 
Si le genre a pondu des œuvres bien plus réussies (telles la déjà mentionnée mais assez inévitable trilogie Before, (500) jours ensemble ou même Crazy, Stupid, Love) Stuck in love est mentionnable notamment pour un élément qui manque à beaucoup de ce type de films et qu’il partage avec celui cité juste avant: sa sobriété. Quel que soit le personnage concerné, et il y en a, le film n’en fera jamais trop et tout passe plutôt bien. Suivant les états d’âmes de tout ce petit monde à travers le prisme du thème de l’amour, donc, le film de Josh Boone (qui réalisera ensuite Nos étoiles contraires et Les Nouveaux Mutants) nous propose une chronique plutôt agréable sur tous les membres de cette famille au rythme de chansons plutôt bien choisies. Mentions spéciales à Greg Kinnear, sympathique et qu’on ne voit pas assez à l’écran, à Jennifer Connelly, toujours aussi convaincante, et surtout à Logan Lerman qui interprète ici un personnage touchant à l’infinie gentillesse qu’on aurait aimé voir plus. Malheureusement, le principal problème du film est le fait qu’il n’approfondit rien et reste à chaque fois en surface, d’autant plus qu’il a un nombre assez important de personnages à traiter. Le sentiment est assez curieux et dommage mais s’explique d’ailleurs par le réalisateur lui-même qui a déclaré avoir écrit ce film – en partie autobiographique – comme un “fourre-tout”. Dommage que rien ne soit un tant soit peu profond, mais ça n’empêche pas de passer un assez bon moment. Si vous cherchiez un petit film à regarder sous la couette avec un pot de glace dans une main et un chocolat chaud dans l’autre, vous l’avez peut-être trouvé. 
Si le bon Simon est surtout connu pour être le très sympathique Benji Dunn de Mission Impossible ou le meilleur partenaire de l’irrésistible Edgar Wright, le britannique s’est aussi illustré dans l’adaptation du livre Le voyage d’Hector ou la recherche du bonheur du psychiatre et écrivain François Lelord, un ouvrage sorti en 2002 et qui raconte l’histoire d’un psychiatre londonien qui va entreprendre un voyage autour du monde pour se questionner sur la notion de bonheur… 
Le film, réalisé par Peter Chelsom (inconnu au bataillon, on ne va pas se mentir) et sorti en 2015 chez nous directement en vidéo, vaut le coup d’œil pour son statut de faux film feel-good, régulièrement drôle mais aussi parfois émouvant et très divertissant. Oscillant entre plusieurs types de comédies (dramatique, classique voire romantique) et le film d’aventure, celui-ci se présente comme le film léger à regarder pour passer un bon moment. Et c’est le cas. Mais c’est finalement un peu plus que ça, car si le ton reste entraînant et le rythme soutenu, le film n’est pas le feel-good movie auquel on pouvait s’attendre. Car Hector, interprété donc par le charismatique Simon Beckingham (c’est son vrai nom) enchaîne les péripéties plus ou moins heureuses et va bien sûr réaliser certaines choses et en comprendre d’autres sur lui-même. Moultes péripéties sont donc au rendez-vous ainsi que pas mal de moments comiques, mais également des instants plus sérieux et profonds. Néanmoins, il faut être honnête, le film n’est pas non plus incroyable, son principal souci étant qu’il n’apporte lui non plus pas grand chose au sujet qu’il prétend vouloir aborder. Rien ne dépasse vraiment la surface et n’atteint une quelconque profondeur, ce qui est bien dommage (contrairement par exemple à La Vie Rêvée de Walter Mitty auquel il a été comparé, qui se montrait légèrement plus fin et plus sobre). Le visionnage n’en est pas moins suffisamment agréable pour être plutôt recommandé, notamment pour son acteur principal, assez irrésistible. 
Un article a déjà été consacré au film d’Andrew Paterson sur Le Blog du Cinéma, mais il faut dire que celui-ci est peut-être un des meilleurs exemples récents concernant ce genre d’œuvres. Car THE VAST OF NIGHT, petit film de science-fiction uniquement sorti sur Amazon Prime en 2020, est le premier film d’un américain tout droit venu d’Oklahoma et qui y a donc tourné son scénario avec seulement quelques centaines de milliers de dollars. A l’heure où Jordan Peele s’apprête probablement à mettre tout le monde d’accord avec Nope, l’occasion est parfaite pour se replonger dans une autre histoire d’invasion extraterrestre traitée avec une réelle et sincère vision d’auteur…
L’histoire de THE VAST OF NIGHT est assez minimaliste, il n’y aura rien de très spectaculaire, et ceci est une des raison pour laquelle le film a déplu à un certain nombre de gens qui l’ont vu (mais qui ne sont malheureusement pas très nombreux). Sauf que la proposition de Paterson, dénichée par Steven Soderbergh qui n’a pas manqué l’occasion de la mettre en valeur, présente dès le début une maîtrise et une maturité assez rare, encore plus pour un premier film. L’expérience est exigeante et ne choisit jamais la facilité, et transpire la fascination à chaque seconde passée dans cette petite ville des années 50 dont l’atmosphère et chaque détail sont véritablement envoûtants (on a rarement vu un univers aussi fascinant avec si peu de budget). Paterson apprécie les longs dialogues aussi longs que ses élégants plans qui déambulent comme les personnages, et fait la part belle à l’investigation, l’analyse ou encore l’écoute: l’exploration et la curiosité, tout simplement. Contrairement à beaucoup d’autres films du même genre, celui-ci respire l’intelligence et est là pour nous offrir une véritable expérience.
Bien sûr, disons le clairement, THE VAST OF NIGHT n’est pas non plus un chef-d’œuvre et a quelques défauts (notamment son minimalisme parfois peut-être pas assez généreux et sa gestion des dialogues, à certains moments un peu écrasants). D’ailleurs, point important, peut-être que ce n’est pas une bonne chose, mais il fait partie de ces films qu’on apprécie beaucoup plus au second visionnage lors duquel on parvient à mieux entrer dans cet univers et à en saisir les subtilités (ce qui est complètement le cas de l’auteur de ces lignes). Car une fois la nature assez singulière de l’histoire découverte une première fois, le film laisse apparaître des éléments qu’on ne voit, tout simplement, que chez les auteurs vraiment talentueux. L’avenir nous dira si Andrew Paterson aura les capacités de faire partie des meilleurs, mais son premier essai, au niveau de la mise en scène, de la maîtrise narrative ou plus globalement dans la sensation de maturité qui émane de chaque seconde du film, témoigne d’un savoir-faire assez rare qui pourrait vite le propulser très haut. Et même, au vu des thématiques abordées, du style ou du genre d’histoire abordée, le rapprocher d’un certain Steven Spielberg
Simon Beauchamps




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