Boutique le Point
Evenements
Jeux concours
Partenaires
Les technologies testées à Villeneuve-lès-Avignon devraient contribuer à réduire les émissions de CO2, stabiliser le réseau et même alléger les factures.
Temps de lecture : 4 min
Alors que l’objectif fixé en 2020 par le gouvernement d’atteindre les 100 000 bornes de recharge sur le territoire n’est toujours pas atteint (on en comptait 82 107 au 31 décembre 2022), certaines expérimentations permettent d’entrevoir ce que pourrait être un réseau intelligent dans les années à venir. « Des bornes comme ça, il n’y en a que 200 en France. Il en faudrait des dizaines de milliers et c’est ce qu’il va se passer » dans les prochaines années, assure Tanguy Poupart, fondateur de Dreev, une filiale d’EDF spécialisée dans le développement de la recharge intelligente pour véhicule électrique. Derrière lui, sur le petit parking du centre technique municipal de Villeneuve-lès-Avignon, deux utilitaires blancs sont branchés sur l’une des bornes dites « V2G » installées depuis près de deux ans dans cette commune de 12 000 habitants, située face à la Cité des papes.
D’ici peu, deux nouvelles bornes, de type « V1G », seront installées derrière la mairie pour recharger notamment les véhicules municipaux. Le V1G, ou recharge intelligente, permet aux bornes d’optimiser la charge du véhicule en prenant en compte la production locale des panneaux solaires, par exemple. Cette gestion fine permet d’économiser jusqu’à 20 % de la facture, selon EDF qui compte lancer au printemps une première offre ouverte aux particuliers.
Les technologies « vehicle to home » (V2H) et « vehicle to grid » (V2G) vont plus loin. En cours de développement, elles permettent aux voitures électriques de charger leur batterie quand il y a beaucoup d’électricité disponible (la nuit, ou quand le vent souffle). Elles la réinjectent dans une maison (V2H), un quartier ou même le réseau électrique en général (V2G) quand il manque de puissance (le soir par exemple). En rentrant chez lui, l’automobiliste indique l’autonomie dont il pourrait avoir besoin le lendemain et sa borne pilote la recharge en fonction de ses besoins et de ceux du réseau. « C’est une des solutions pour le système électrique de demain », souligne Olivier Dubois, chargé de la mobilité électrique chez EDF. « Elle va permettre de développer des énergies renouvelables (solaire, éolien), qui fonctionnent par intermittence. Ça va éviter de faire appel en période pointe, en hiver, à des centrales thermiques. »
Avec la multiplication des voitures électriques, le V2G pourrait combler les besoins en stockage d’électricité dès 2030 dans la plupart des pays du monde, selon les calculs du chercheur Chengjian Xu, de l’université de Leyde aux Pays-Bas. Ce calcul comprend aussi la réutilisation de batteries usagées qui, à partir de 20 % ou 30 % de perte d’autonomie, sont considérées comme insuffisantes pour les voitures mais restent précieuses pour le stockage. Le V2G devrait d’abord être développé pour les flottes de bus ou de camions qui rentrent systématiquement se brancher, explique Olivier Dubois. La région Occitanie accompagne les collectivités et les entreprises qui s’équiperont avec une prime de 1 500 euros pour les V1G et de 3 000 euros pour les V2G. Le Royaume-Uni expérimente aussi quelques centaines de chargeurs, tandis que Renault et Hyundai testent ce type d’équipement sur des flottes de véhicules à Utrecht, aux Pays-Bas. Renault a présenté lundi un nouveau chargeur compatible qui devrait arriver sur le marché autour de 2024. « C’est prometteur, mais ce n’est pas une solution miracle », tempère Luis Lopez, un expert de l’Agence internationale de l’énergie. Ces capacités de stockage sur roues risquent d’être insuffisantes et il faudra aussi que le système électrique, les bornes de recharge et les voitures « parlent la même langue. »
Quelques modèles de voiture commencent à parler le V2G : outre la pionnière Nissan Leaf, les Volkswagen les plus puissantes (moteur de 77 kWh) sont compatibles avec cette charge bidirectionnelle ainsi que certaines Tesla. Aux États-Unis, des pick-up Ford F-150 ont déjà alimenté des foyers en panne après des ouragans ou pendant une tempête de neige. Mais les automobilistes ne se brancheront pas si on ne les y incite pas, prévient M. Xu. Il s’agirait de mettre en place des micropaiements pour les particuliers et des obligations pour les entreprises. Les propriétaires de voitures électriques pourraient notamment craindre que ces cycles ne réduisent la durée de vie d’une batterie, limitée à quelques milliers de cycles. Mais, contrairement aux chargeurs ultrarapides, la recharge « douce » sur une borne à la maison n’endommage pas la chimie des batteries, assure Jean-François Salessy, responsable des technologies avancées de Renault. « Poumonner une batterie peut l’entretenir, c’est comme pour un téléphone portable », souligne M. Salessy. « Et si vous partez en vacances, vous laissez votre véhicule branché et il gagne de l’argent pendant votre absence. »
Newsletter automobile
Chaque vendredi, recevez le meilleur de l’actualité automobile (essais, stratégie constructeurs, événements…), et recevez en avant-première les exclusivités du Point.

Newsletter automobile

Vous pouvez consulter notre Politique de protection des données personnelles.
La rédaction du Point vous conseille
Signaler un contenu abusif
Merci de renseigner la raison de votre alerte.
Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire
Code erroné
Un avis, un commentaire ?
Ce service est réservé aux abonnés
Voir les conditions d’utilisation
Vous devez renseigner un pseudo avant de pouvoir commenter un article.

J’ai une Nissan Leaf et des panneaux solaires donc je suis potentiellement éligible au V2H mais la borne de recharge coûte encore 7000 euros ce qui n’est pas du tout rentable pour l’instant
donc je ne le fais pas et c’est bien dommage ! Quand on parle de cela on est encore vu comme des ahuris alors que c’est vraiment la très bonne idée
Jacques Chevalier
Yves Maroselli
L’info en continu
En kiosque
Pourquoi l'Iran cible la France
Consultez les articles de la rubrique Innovations, suivez les informations en temps réel et accédez à nos analyses de l’actualité.
Salon de Francfort
Rétromobile: l’âge d’or de l’auto
La voiture autonome

Expérience Le Point
La boutique
Abonnements
Applications mobiles
Nos partenaires
Nous sommes OJD
Les forums du Point

FAQ
Politique de protection des données à caractère personnel
Gérer mes cookies
Crédit d’impôt
Cours de langues
Bons d’achat
Comparateur PER
Portail de la transparence
Tutoriel vidéo
Publicité
Nous contacter
Plan du site
Mentions légales
CGU
CGV
Conditions générales d’un compte client
Charte de modération
Archives

* Champs obligatoires
Avec un compte LePoint.fr :

Créez un compte afin d’accéder à la version numérique du magazine et à l’intégralité des contenus du Point inclus dans votre offre.

Pour ce faire, renseignez
votre numéro d’abonné dans les paramètres de création de compte.
Vous avez un compte Facebook ?
Connectez-vous plus rapidement
Vous avez un compte Facebook ?
Créez votre compte plus rapidement
Veuillez saisir l’adresse mail qui a servi à créer votre compte LePoint.fr
Cet article a été ajouté dans vos favoris.
Pour soutenir Le Point acceptez la publicité personnalisée.
Déja abonné ? Je m’identifie

source

Catégorisé: