“Le parfum vert” : faut-il s’abstenir d’aller voir le dernier film de Nicolas Pariser ?
Publié le
Le réalisateur de “Le grand jeu” et de “Alice et le maire” marie humour et sens de l’intrigue façon Hitchcock, Hergé et Edgar P. Jacobs, pour mener à bien cette comédie d’enquête centrée sur un acteur de théâtre traqué pour un crime qu’il n’a pas commis. Seule Sophie Avon a aimé le film…
Le film commence comme un polar classique. Le lieu du crime, la prestigieuse salle Richelieu de la Comédie-Française, un acteur est empoisonné, meurt en pleine représentation. Martin (Vincent Lacoste) qui appartient à la troupe, a été le témoin du meurtre. Juste en sortant, il est enlevé puis libéré par une mystérieuse organisation d’extrême droite, le Parfum vert. Une fois libéré, il est pourchassé par la police dont il est le suspect numéro un. Dans sa fuite à travers l’Europe qui va le mener jusqu’à Budapest, il est aidé par une dessinatrice de bande dessinée, Claire (Sandrine Kiberlain). Le polar vire à la parodie, voire à la comédie sur un ton qui voudrait marier Hergé et Hitchcock avec en toile de fond le fascisme et l’antisémitisme, ce qui me paraît beaucoup pour un seul film.
La journaliste de Sud-Ouest a particulièrement aimé la manière dont le cinéaste à su équilibrer le sens de l’aventure, du divertissement, de la comédie avec, de manière sous-jacente, ce contexte d’une Europe hantée par la Shoah : “Le film arrive à associer le sens du comique et le sentiment anxiogène. Il y a un dosage entre la mécanique elle-même et puis la vérité des personnages, notamment ce couple très farfelu qui reste en même temps toujours crédible. Elle joue le rôle de l’homme et lui le rôle de la femme puisque d’une certaine manière Vincent Lacoste est toujours sur le point de défaillir, c’est lui qui fait à manger, elle a une veste de capitaine. Il y a une utilisation de codes un peu surannés, il y a tout un jeu qui repose là-dessus.
Surtout, ce que je trouve très beau, c’est que le film montre très bien comment le monde qui nous entoure est révélé par la fiction, par l’imaginaire, même par la magie. C’est un film qui n’est jamais cuistre, mais qui est d’une très grande richesse”.
Pourtant le critique ciné de Télérama aime beaucoup Nicolas Pariser qui signe cette fois-ci un film dont la construction est nettement moins intelligente et opérante que ses précédents films : “C’est nul, c’est raté. Quand on rend hommage à Hergé et à Hitchcock, on s’arrange au moins pour faire un film un peu rythmé, fantaisiste et drôle. Là, c’est absolument sinistre, terne, avec une mise en scène empesée, très lourde. Là, notre personnage arrive à Nuremberg, il s’évanouit dans des plans qui partent de tous les côtés pour bien qu’on comprenne… Et au cas où on n’avait pas encore suffisamment compris, il insiste dans le dialogue. Non, c’est un ratage total”.
Plus mesuré, le journaliste de la revue 7e obsession est déçu par un Nicolas Pariser qui a manqué de bien construire son film, essentiellement en termes de rythme et d’efficacité des références : “Si ça démarre bien, avec des références qui fonctionnent plutôt bien, donc une première partie absolument fringante, drôle, eh bien la fin est interminable. Nicolas Pariser, pourtant érudit, n’y arrive plus du tout notamment pour tout ce qui se passe autour de l’illusion comique.
La scène de fin est interminable. On est obligé d’avoir un twist final auquel on ne croit absolument pas pour conclure le film à toute vitesse. Il essaie d’insuffler du rythme avec une symphonie de Mozart. Il y a un trop-plein dans le montage. C’est dommage, le film se délite constamment alors que c’est un type hyper doué avec ici un casting trois étoiles. Malheureusement, c’est une déception”.
Le journaliste de Positif a lui aussi une grande admiration pour Nicolas Pariser, qu’il a toujours considéré comme un cinéaste très prometteur depuis “Le grand jeu” et “Alice et le maire”, mais qu’il juge aussi inefficace cette fois-ci : “Certes, il y a ce pastiche avec Hitchcock et Hergé en référence, mais je me demande s’il était l’homme pour mener ce genre de traitement cinématographique, pour donner un traitement léger et pétillant. D’autant que toute la deuxième partie est surchargée de la pesanteur historique, et le film finit par s’embourber complètement”.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.
🎧  Écoutez l’ensemble des critiques échangées à propos de ce film sur le plateau du Masque et la Plume :
“Le Parfum vert” de Nicolas Pariser
5 min
► Toutes les autres critiques de films du Masque et la Plume sont à retrouver ici.
Vous trouvez cet article intéressant ?
Faites-le savoir et partagez-le.
Références

source

Catégorisé: