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Comme prévu dans la loi Climat et résilience de 2021, les logements dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) est noté F et G seront progressivement interdits à la location à partir de janvier 2023. Une interdiction qui ne prévoit toutefois pas de s’appliquer aux biens destinés à la location touristique, comme Airbnb.
Interrogé ce mardi 25 octobre sur ce sujet, le ministre délégué au Logement Olivier Klein a reconnu qu’il faut « qu’on travaille pour que ce soit les mêmes règles », assurant que le gouvernement « se donnera les moyens pour mettre les garde-fous nécessaires ».
« Il est hors de question que les propriétaires de “passoires thermiques” se réfugient [sur Airbnb] », a martelé Olivier Klein sur BFM Business.
« Depuis des mois, nous alertons sur ce scandale (…) Message entendu par le Ministre. Tant mieux ! », a réagi le maire adjoint de Paris en charge du logement, Ian Brossat (PCF), sur Twitter. Ce décalage était dénoncé en effet par les professionnels de l’immobilier, qui craignaient de voir des propriétaires transformer leurs logements en locations touristiques de courte durée dans un contexte où les biens à louer se font de plus en plus rares.
Selon un sondage auprès de professionnels commandé en septembre dernier par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), 6% des propriétaires de passoires thermiques envisageaient ainsi cette solution.
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La France compte 5,2 millions de “passoires énergétiques” sur 30 millions de résidences principales, selon une étude de l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE). C’est plus que lors de la précédente estimation en 2018 (4,8%).
La part de “passoires énergétiques” est plus élevée parmi les résidences secondaires (32%, soit 1,2 million de logements) et parmi les logements vacants (27%, soit 0,8 million de logements).
En Île-de-France, environ la moitié des logements sont menacés par la future interdiction de louer des biens énergivores, révèle une étude de l’Insee et de l’Institut Paris Région parue mi-octobre.
Dans le détail, 45% des résidences principales d’Ile-de-France entraient, en 2018, dans l’une de ces trois classes énergétiques soumises à l’interdiction (G, F et E). Un chiffre qui monte à 55% pour les logements locatifs privés, et à 48% pour les logements occupés par leur propriétaire. Les logements sociaux, gérés de façon plus centralisée, sont les meilleurs élèves avec seulement 29% d’étiquettes E, F ou G.
À noter que l’étude a été réalisée avec les anciennes étiquettes énergétiques, basées sur les factures des utilisateurs. Le mode d’établissement des diagnostics a été réformé à la mi-2021 pour davantage tenir compte des caractéristiques objectives des bâtiments, et intégrer les émissions de gaz à effet de serre. Mais « les ordres de grandeur sont les bons, et s’ils doivent être ajustés, c’est plutôt à la hausse », assure Martin Omhovère, directeur du département Habitat à l’Institut Paris Région.
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À partir du 1er avril 2023, un audit énergétique sera obligatoire en en cas de vente d’une maison ou d’un immeuble en monopropriété pour justement lutter contre les “passoires thermiques”. Une mesure initialement annoncée pour le 1er janvier 2022 puis le 1er septembre, avant d’être de nouveau décalée. « Ce report technique est indispensable compte-tenu du manque d’entreprises et de personnels qualifiés pour établir l’ensemble des audits énergétiques qui seront nécessaires », a expliqué cet été Olivier Klein.
« Ce report est déplorable, car on a beaucoup de retard sur la transition énergétique dans le bâtiment », regrettait Hassad Mouheb, président de la fédération des diagnostiqueurs immobiliers Fed Expert. Il craint d’ailleurs que cela entraîne un retard sur la mise en place des interdictions de location, en raison de « la sous-estimation du nombre de passoires énergétiques ».
Lire aussiPour ou contre : faut-il repousser l’interdiction de location des passoires thermiques ? Danielle Dubrac (Unis) face à Marjolaine Meynier-Millefert (députée)

(Avec AFP)
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