Repéré par Robin Panfili
Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Twitter
Deux jours après avoir promis «le feu et la fureur que le monde n’a jamais vu jusqu’à présent» au régime nord-coréen, Donald Trump a récidivé. Sur Twitter, le président américain a annoncé ce vendredi que les «solutions militaires [contre la Corée du Nord] sont en place, vérrouillées et chargées»:
Military solutions are now fully in place,locked and loaded,should North Korea act unwisely. Hopefully Kim Jong Un will find another path!
Cette déclaration vient –une nouvelle fois– repousser les limites de la diplomatie sur Twitter, un exercice dans lequel Donald Trump semble se plaire. Les États-Unis et la Corée du Nord s’illustrent depuis plusieurs jours, avec insistance, dans une escalade de menaces sans précédent.
Nul ne sait encore ce qu’il adviendra de cette série de menaces interposées. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que ce n’est pas la première fois qu’il s’adonne à ce genre de communication. Des tweets sur l’Iran, la Chine, Israël, le Mexique, l’Australie ou la Russie ont auparavant suscité l’indignation de nombreux citoyens Américains, mais également des autorités chinoises ou encore d’Hillary Clinton. Celle-ci, lors d’une intervention à New York en mai 2017, avait d’ailleurs déclaré:
«Les négociations sont essentielles. Mais elles doivent faire partie d’une stratégie plus large. Ce n’est pas l’affaire d’un simple tweet matinal du genre “Rencontrons-nous un matin et voyons si nous pouvons nous entendre, peut-être parviendrons-nous à un accord”. Cela ne marche pas ainsi.»
Dans un éditorial publié en décembre 2016, en pleine crise entre les États-Unis et la Chine, Le Monde avait très justement relevé les problèmes que posent une telle communication par l’intermédiaire de Twitter.
«Avec ses 16 millions d’abonnés, Donald Trump avait fait du réseau social, pendant sa campagne, une arme électorale massive. Victorieux, il a indiqué qu’il entendait conserver ce mode de communication directe “avec le peuple”. Pendant la période de transition qui sépare l’élection de son investiture, le 20 janvier, le président élu vient d’appliquer à la Chine une nouvelle forme de communication entre États: la diplomatie du tweet. […] En l’absence d’explication de plus de 140 signes, le reste du monde, largement concerné par l’évolution de la relation sino-américaine, en est réduit aux spéculations.»
Bien qu’il ne soit pas le seul à utiliser Twitter à des fins diplomatiques, certains espéraient que l’arrivée du général Kelly comme nouveau Chief of staff calmerait le chaos en cours à la Maison-Blanche, et notamment la communication erratique du président. Le pari n’est pas gagné. En attendant, au moins tenterons-nous de nous convaincre que ce que l’on voit sur les réseaux sociaux, ce n’est pas la «vraie vie».
Quelqu’un lui a dit qu’ils n’ont pas Twitter en Corée du Nord ? https://t.co/EW7Qqs7CPC
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