Test : L'approche des vacances de la Toussaint marque le départ des grandes sorties de jeu de fin d'année. Avec en vedette notamment, le nouveau Fifa 23 et une belle surprise qui va transporter le joueur dans le monde médiéval.
Par Pierrick Fay
Les « Echos Week end » ont testé pour vous cinq jeux vidéo sortis ces dernières semaines.
Chaque année, c'est un événement pour les amateurs de simulation de foot. Et faute de concurrent, EA remporte une nouvelle fois la mise avec un jeu toujours aussi beau graphiquement et riche en matière de gameplay. Avec ce nouvel opus, le fan de la licence, créé en 1993, il y a presque trente ans, ne sera ni dépaysé, ni déçu. On retrouve les principaux modes de jeu qui ont fait le succès de Fifa.
En solo, je me jette en général sur le mode Carrière, le plus immersif à mes yeux depuis la disparition du mode histoire. Le principe est immuable : vous êtes une jeune recrue qui doit faire ses preuves pour gagner sa place de titulaire, avant de pouvoir taper dans l'oeil du Real, du Barça, du Bayern, du PSG, d'En avant Guingamp (rayez les mentions inutiles) et accessoirement de mettre à l'abri sa famille pour une bonne quinzaine de générations.
Eh oui, dans Fifa 23 on vous donnera l'occasion aussi d'investir et de dépenser l'argent gagné à la sueur de votre maillot. Un peu gadget, mais sympathique (cela rappelle un peu le jeu LFP Manager développé aussi par EA il y a quelques années). J'apprécie toujours autant le fait de pouvoir contrôler un seul joueur sur le terrain, même si parfois l'IA adverse fait un peu peine à voir (sauf à monter le niveau de difficulté). C'est sans doute l'un des modes carrières les plus complets et réussis de la série.
Fifa 23 est beau et toujours aussi riche, avec ses nombreux clubs (y compris féminins cette année) et ses ambiances de stade endiablées. Certains apprécieront la nouvelle paire de commentateurs (Da Silva-Da Fonseca), mais j'avoue préférer parfois le silence aux emballements extatiques du duo (surtout sur la durée).
Coté gameplay, il faudra bien s'entraîner pour maîtriser la richesse des passements de jambes et autres feintes, mais le rendu est bluffant quand on arrive à prendre de vitesse un défenseur grâce à des grigris «neymardesques». Un régal aussi pour les spectateurs de salon. Les animations sont particulièrement réussies. EA a aussi retravaillé les coups francs et les penalties, qui ressemblent un peu moins à une loterie. En revanche, une bonne maîtrise du système des frappes puissantes rend le but quasi imparable. Dommage.
Au final, FIFA 23 s'affirme comme un bon millésime pour occuper les longues soirées d'hiver qui s'annoncent (PS : merci de ne pas couper l'électricité). En un mot, essentiel.
Le plus : le mode carrière. Le moins : très chronophage
FIFA 23 est disponible sur les consoles PlayStation et Xbox, mais aussi sur PC
C'est un drôle de mariage ou plutôt un mariage drôle. Après le succès de Kingdom Battle, Ubisoft remet enfin le couvert avec Mario et les lapins crétins, Sparks of hope.
Tout va bien dans le petit monde magique des Lapins crétins et de leurs amis Princesse Peach, Mario, Luigi et cie… lorsqu'arrive un étrange vaisseau organique, une sorte de raie manta volante qui menace la quiétude de nos héros dans la Vallée de Peach. Il n'en faut pas plus à Mario, à Lapin Peach, Lapin Luigi, à Edge et à tous leurs amis, rejoints par Bowser (pour une fois) pour venir à la rescousse de l'univers menacé par la force maléfique de Cursa. Ce monstre s'en prend aux sparks, de petites créatures lumineuses et mystérieuses ayant un faux air de lapins crétins. Pour la fine équipe, un parcours d'obstacles amusant et dépaysant se profile.
Le rapprochement entre les lapins d'Ubisoft et l'univers de Mario fonctionne à merveille. On avait déjà pu le constater il y a 5 ans. Mais pour cette fusion, l'éditeur a pris le temps de remettre les compteurs à zéro en proposant une nouvelle aventure, mais aussi une nouvelle expérience. Sparks of Hope est en effet un jeu plus tactique. Chacun avance au tour par tour, se positionne et frappe (souvent à distance). L'expérience pourra un peu surprendre les plus jeunes, mais c'est fait de façon intelligente. C'est simple, c'est dynamique et c'est très marrant, avec un soin particulier à l'ambiance sonore. Malgré l'existence d'un tour par tour, on ne se sent pas sclérosé, ni contraint… Mais le jeu n'en est pas facile pour autant et c'est tant mieux.
Les combats sont dynamiques et reposent notamment sur les capacités des différents personnages. Des héros qui gagnent vite de l'expérience et de nouvelles dispositions. Avec toujours cette pointe d'humour lapinesque. Il y a des combats, de l'exploration pour découvrir de nouveaux Sparks, bestioles pleines de surprises qui vous seront très utiles dans l'aventure.
Sparks of Hope s'affirme déjà comme l'un des jeux vedettes de cette fin d'année sur la plateforme de Nintendo. Et une bonne occasion pour certains de découvrir peut-être des jeux plus tactiques sur cette console.
Le plus : La taquetaquetique du lapin. Le moins : Un peu court, mais on y rejoue avec plaisir.
Mario et les lapins Crétins, Sparks of Hope d'Ubisoft est disponible sur Switch.
Changement de décor et d'époque avec la sortie de ce jeu développé par un studio allemand, Toplitz Productions. Ça démarre classiquement… Nous sommes au Moyen-Age quelque part en Europe. Un jeune homme vit heureux en famille lorsque la guerre frappe son village. Il échappe de peu à la mort. Sa mère, avant de périr, lui parle d'un oncle vivant dans une région épargnée. Devenu orphelin, il se rend sur place pour apprendre que le dernier membre de sa famille est mort il y a trois ans… Un drôle de coco que cet oncle, qui vivait dans le coin avec une bande mystérieuse. L'un de ses comparses – devenu le bourgmestre du village – prend notre héros en sympathie et l'autorise à s'installer non loin de là. Une nouvelle vie peut commencer.
Medieval Dynasty se transforme alors en un jeu de gestion et de survie incroyable. On oublie l'aspect jeu de rôle, très classique. Notre survivant doit fabriquer ses outils (hache, marteau, houe, couteau etc.) avec les moyens du bord (branche, roseaux, cailloux…). Outils qui lui permettront de construire sa maison au milieu des bois, qui regorgent d'animaux sauvages, et près d'une rivière, propice au développement. Les ressources ne manquent pas. Heureusement, car le joueur n'a presque rien pour démarrer et devra trouver de quoi se nourrir, s'hydrater, se chauffer et se soigner (je vous conseille le pain, très roboratif). Il est assez facile d'ailleurs de perdre des points de vie, car la balade dans les bois peut-être dangereuse, à une époque où les loups et les ours étaient encore nombreux. Mais méfiez-vous aussi des sangliers et de certains champignons.
Le jeu s'installe doucement, au rythme des visites au village, qui permettent d'en apprendre un peu plus sur le passé de l'oncle. Cela permet aussi de rendre quelques services à la population locale et de récolter quelques précieuses ressources. Le personnage évolue au gré des saisons (chacune dure quelques jours). Il faudra bien gérer les ressources et l'emploi du temps, car on ne trouve pas les mêmes choses à chaque saison (baies en été, champignons en automne, faune plus rare en hiver…). Le froid pourra d'ailleurs devenir un obstacle aux voyages dans les villages alentour. Plus tard, on apprendra aussi à cultiver et à devenir de bons fermiers.
Les qualités graphiques du jeu n'ont rien d'exceptionnelles, mais les balades en forêts ou dans les villages sont agréables à l'oeil… Il y a de la vie et cela se voit (même si les habitants se ressemblent un peu tous). On peut interagir avec les animaux, mais aussi avec les habitants, pour prendre des informations, leur demander de l'aide, voire conter fleurette à quelques jouvencelles. Car le jeu porte bien son nom. Il faut créer une dynastie et donc se marier et penser à sa descendance…
Avant cela, il faudra d'ailleurs agrandir son nouveau village (avec des cabanes de chasse, de pêche, un puits, des maisons…) pour accueillir les habitants qui accepteront de vous suivre. Il ne faudra d'ailleurs pas oublier de payer les taxes au roi. Eh oui, dans Médiéval Dynasty, l'argent a déjà de l'importance et vous verrez vite que le prix du cochon a beaucoup augmenté ces temps-ci.
Je ne m'attendais pas à cela en prenant en main Medieval Dynasty et le coup de coeur a été quasiment immédiat. C'est un jeu intelligent, qui demande du temps et un peu de patience. Il n'est pas parfait, certaines tâches peuvent sembler répétitives et la chasse demande un certain talent (certaines bêtes sont étonnamment résistantes), mais il se dégage de lui un charme fou, agrémenté par une ambiance musicale avenante.
Le plus : c'est mon village. Le moins : Ah, ces villageois, il faut tout leur dire…
Medieval Dynasty est disponible sur PC, PS5 et Xbox Series.
Ils ne sont pas au Moyen Âge, mais ils font déjà partie de l'histoire des jeux vidéo. Depuis le 18 octobre, le jeu de base Les Sims 4 est gratuit ! Ceux qui avaient découvert cette étonnante simulation de vie développée par EA et Maxis recevront d'ailleurs un kit Luxe dans le désert en cadeau. Les autres pourront découvrir un univers enchanteur, qu'ils pourront compléter – bourse déliée – avec les nombreuses extensions développées ces dernières années. Maxis travaille d'ailleurs sur de nouveaux contenus et promet notamment le grand retour des nourrissons début 2023. Il vaudrait mieux commencer dès maintenant à engranger un peu de sommeil.
En attendant la sortie de Hogwarts Legacy (début 2023 si tout va bien), vous allez pouvoir vous entraîner à l'art des potions dans ce sympathique et coloré jeu de rôle. Développé par MassHive Media, Potion Permit vous met dans la peau d'un homme médecine, un apothicaire envoyé dans la cambrousse pour exercer son art auprès d'une population rétive aux potions et aux décoctions d'herbes. Heureusement, la fille du maire est malade et vous allez très vite pouvoir montrer vos capacités de guérison.
Une fois passé une présentation un peu lente, le vrai travail commence. Pour fabriquer des potions, il va falloir dégotter des recettes et surtout des ingrédients. Il va falloir aussi diagnostiquer les malades pour savoir ce qui leur fera du bien. Il ne s'agira pas seulement de récolter  des ingrédients fournis par la nature ou les animaux sauvages. Les développeurs ont eu l'idée de créer une sorte de mini-jeu (un casse-tête assez simple) pour réussir sa potion. L'exploration prendra du temps et certains ingrédients seront assez difficiles à trouver, du moins au début. En bon jeu de rôle, Potion Permit vous permettra de développer vos outils, mais aussi d'apprendre à pêcher (vous devrez aussi vous faire à manger).
Potion Permit est un jeu de rôle agréable, assez joli avec un design un peu old-school, qui n'est pas sans rappeler un Zelda et surtout un Animal Crossing (en moins gnangnan). Si l'apothicaire n'est pas le bienvenu au départ dans le village, il devra beaucoup discuter et rendre service pour se faire accepter. C'est plus facile de progresser quand on a des amis. Avec un peu de chance, vous pourrez même croiser l'amour (pas Jean-François, mais un ou une amoureuse virtuelle). Cela donne un jeu agréable et sympathique, qui peut vite devenir prenant, tant les activités, les quêtes et les rencontres sans nombreuses. Un jeu plein de charme dans un monde de brutes.
Le plus : Médecin sans avoir besoin de faire de longues études. Le moins : manque un peu d'actions.
Potion Permit est disponible sur Xbox Series, PS5, PC et Switch (version testée) PEGI 12
C'est un jeu qui revient souvent dans cette rubrique, car son développeur, Frontier, n'est pas avare de contenus additionnels, gratuits ou payants. Le contenu est souvent inégal, mais ce Twilight Pack a le mérite d'apporter son lot de surprise à quelques jours d'Halloween pour un prix acceptable (9,99 euros).
Il y a d'abord quelques animaux de plus ou moins bonne compagnie : le raton laveur, le renard roux, le wombat commun, la moufette rayée (qui est priée de rester dehors) et la bat-chauve-souris frugivore égyptienne. Mais il offre aussi pour ce prix un nouveau scénario de carrière, idéal pour relancer le plaisir. Direction… la Transylvanie pour remettre sur pied le zoo local, abandonné par son ancien propriétaire, un sinistre escroc. L'occasion d'utiliser les nouveaux éléments de décors (plus de 200) sur le thème d'Halloween. Il y a de la gargouille dans l'air.
A noter qu'à l'occasion de la sortie de cette extension, Frontier propose une mise à jour gratuite apportant quelques innovations intéressantes, notamment dans la gestion des vivariums.
Le plus : le raton laveur. Le moins : C'est quoi cette odeur de moufette ?
Pierrick Fay
Pratique
Services
Le Groupe
Tous droits réservés – Les Echos 2022

source

Catégorisé: