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directeur du Strategic Innovation Lab d’Ubisoft
Dans une tribune à « l’Obs », le directeur du laboratoire d’innovations d’Ubisoft Nicolas Pouard explique comment les NFT et la technologie de la blockchain pourraient révolutionner cette industrie en permettant aux joueurs de créer de la valeur à partir du temps qu’ils consacrent aux jeux vidéo.
La récente agitation autour des « NFT » [jeton cryptographique dit « non fongible », représentant un objet numérique certifié, NDLR] a conduit de nombreuses personnes à considérer la blockchain [technologie qui permet de garder la trace d’un ensemble d’échanges, de manière décentralisée, sécurisée et transparente, sous forme d’une chaîne de blocs], la technologie sur laquelle ils reposent, comme une solution à un problème qui n’existe pas, parfois à juste titre. Pourtant, les bénéfices de cette innovation sont majeurs. Son potentiel à décentraliser pratiquement tout type d’organisation et à établir l’unicité et la propriété d’un contenu numérique permet aux utilisateurs d’interagir en toute confiance sans la médiation d’une tierce partie. Dans notre monde « tout numérique », cela redéfinit et redistribue la valeur en la remettant entre les mains de ses créateurs et propriétaires respectifs, poussant toutes les industries à se réinventer.
Ce nouveau paradigme a révélé des possibilités sans précédent pour les artistes, les créateurs et les utilisateurs. L’essor des cryptomonnaies et des NFT est une conséquence directe, bien qu’encore confuse, de cette disruption des économies numériques dans les secteurs de la finance et de l’art respectivement. La levée de boucliers et le scepticisme que suscitent ces premières applications de la blockchain ne doivent cependant pas occulter la tendance latente derrière cet engouement : le comportement des individus et des communautés en ligne a évolué. Ils sont devenus parties prenantes voire cocréateurs des univers et des expériences numériques, et ils s’attendent désormais à ce que leur contenu, leurs données ou leur temps produise de la valeur dont eux aussi peuvent bénéficier.
L’industrie du jeu vidéo ne fait pas exception. Les joueurs tiennent depuis longtemps un rôle actif dans la cocréation de leurs expériences de jeu, soutenus par l’expansion continue de l’écosystème – à travers le mobile, le streaming et l’e-sport – ainsi que par l’essor du multijoueur en ligne et de « l’UGC » (contenu généré par les utilisateurs). Ces évolutions ont entraîné une transformation majeure des modèles de développement de l’industrie. Par exemple, l’essor des jeux gratuits (dits « free-to-play ») et des « jeux-service » permet aux joueurs de profiter régulièrement de nouveaux contenus, tout en permettant à leurs développeurs de pouvoir continuer à créer et à soutenir ces jeux sur le long terme. Si ces modèles ont su répondre aux nouvelles attentes des joueurs, ils ne permettent pas de reconnaître, ni de récompenser la valeur générée par les créateurs de contenu et par les communautés au cœur de ces expériences de jeu.
Nous voyons la blockchain comme un moyen de rendre cela possible, non pas comme une solution universelle, mais comme une évolution naturelle des possibilités de la vie réelle au sein des espaces numériques. En dépassant les limites techniques actuelles, elle permet aux joueurs de créer de la valeur à partir du temps qu’ils consacrent aux jeux vidéo, des objets virtuels qu’ils achètent ou de leur contribution à l’expérience de jeu de la communauté. En cela, nous pensons que la blockchain a le potentiel d’apporter plus d’équilibre à la relation développeurs-joueurs.
Pour autant, nous pensons que cette vision plus juste ne peut se réaliser que si nous adoptons, en tant qu’industrie, une approche raisonnée de l’intégration de la blockchain dans les jeux. On ne peut ignorer que la confiance dans cette technologie a été sérieusement mise à mal, avec l’émergence de premiers projets reposant sur une forme trop énergivore de cette technologie, d’opérations marketing, d’arnaques et autres mécaniques spéculatives. Nous nous opposons à ces pratiques et sommes fermement convaincus que la blockchain pourra tenir toutes ses promesses si nous respectons trois conditions.
Tout d’abord, il est essentiel que les acteurs établis du secteur se positionnent comme des repères pour les joueurs et créent les conditions nécessaires à l’établissement de cette confiance. Cela ne peut se faire qu’en leur permettant d’utiliser cette technologie dans des environnements sûrs et familiers, d’une façon qui ait du sens pour notre média. Cette condition est indispensable pour les aider à comprendre les avantages d’un nouveau modèle qui leur permet de créer de la valeur dans des univers virtuels.
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Ensuite, l’innovation ne doit jamais se faire au détriment des considérations environnementales. La consommation énergétique des blockchains « Proof-of-Work » (« preuve de travail ») est une contrainte majeure que nous avons identifiée dès le début de nos recherches, il y a quatre ans. A ce titre, nous soutenons pleinement l’appel de l’IGDA (Association internationale des Développeurs de Jeux) à privilégier les solutions traditionnelles aux NFT si elles peuvent offrir les mêmes avantages, et à n’utiliser que des blockchains « Proof-of-Stake » (« preuve d’enjeu »). Là où des blockchains comme Bitcoin et Ethereum consomment l’équivalent d’un pays de la taille de l’Argentine chaque année, cette version de la technologie permet d’obtenir les mêmes résultats en ne consommant pas plus d’énergie qu’un hameau de 20 personnes. Nous nous engageons à respecter ces principes et appelons nos pairs à suivre cette mise en œuvre responsable et à contribuer à la réflexion autour de NFT « propres ».
Enfin, l’évolution vers une philosophie décentralisée nécessite d’accorder aux joueurs plus de contrôle sur les jeux et leurs contenus. Minimiser cet aspect réduirait considérablement l’intérêt de cette innovation, la résumant à un simple gadget. En introduisant l’unicité et la propriété dans les environnements virtuels, la blockchain rééquilibre la relation en faveur des joueurs en leur donnant beaucoup plus de contrôle sur ce qu’ils sont, possèdent ou créent, qu’il s’agisse de leur personnage, d’une maison qu’ils ont construite ou de leur inventaire. Chaque élément de leur histoire devient, par essence, leur propriété. Ils devraient donc pouvoir les traiter comme n’importe quel objet de la vie réelle, y compris les revendre et bénéficier de la valeur née du temps ou des compétences nécessaires pour les fabriquer ou les obtenir.
Nous considérons ce modèle « play-to-earn », et bientôt « create-to-earn », comme un moyen de faire des joueurs les acteurs à part entière de leurs expériences. Notre conviction profonde est que le jeu vidéo doit apporter un retour significatif sur l’investissement en temps et en efforts des joueurs – que ce soit par le biais du divertissement, du savoir, de la créativité, de la socialisation ou même de valeur monétaire.
La blockchain ne pourra changer la donne que si notre industrie place réellement les joueurs au centre de cette évolution. Les possibilités qui s’offriront à eux seront immenses. L’interopérabilité inhérente à la blockchain et sa nature décentralisée permettraient d’établir une relation plus valorisante entre joueurs et développeurs, leur permettant de repousser les limites de ce qui est possible aujourd’hui. Cela signifie par exemple que les objets (et leur « tokens » NFT) ne seront plus limités à l’environnement d’un seul jeu, permettant une véritable interconnexion entre mondes virtuels. Les joueurs pourront transporter leur inventaire, leur expérience et leurs succès d’un jeu à l’autre.
C’est notamment ce que nous avons testé avec Sorare dans le cadre de notre expérience conjointe One Shot League. Introduire la décentralisation par défaut dans les jeux, à l’aide du code, permet d’offrir une autonomie et une liberté sans précédent aux communautés et ce à tous les niveaux – gouvernance, économie, interactions et même puissance de calcul distribuée sans serveur central, comme nous l’avons exploré avec notre premier prototype HashCraft.
La combinaison de ces éléments ouvre la porte à un véritable « métavers », une notion qui s’étend bien au-delà de la vision d’une seule entreprise, et qui ne peut exister sans une économie digitale native et une technologie décentralisée, intrinsèquement communautaire. Oui, la blockchain a le pouvoir de changer la donne, mais ce n’est qu’en l’utilisant de façon appropriée, responsable et en plaçant les joueurs au centre de la réflexion que nous pourrons collectivement bénéficier de son véritable potentiel.
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eh le gars d'ubi tu sais ce que veul vraiment les joueurs ?… qu'on arrête de le prendre pour des portefeuilles ambulants.
eh le gars d'ubi tu sais ce que veul vraiment les joueurs ?… qu'on arrête de le prendre pour des portefeuilles ambulants.
Les NFT sont une nouvelle perversion, un moyen de créer de la rareté là où l'abondance est naturelle. Les données numériques sont abondantes naturellement, si je possède un document numérique ou un logiciel et que je vous en donne une copie, nous sommes désormais 2 à l'avoir. Les NFT suppriment cette possibilité. Désormais, un item numérique peut être unique. Et bien sûr, bien plus cher ! La rareté entraine la hausse des prix, c'est même le but inavoué.

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