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TICS NUMÉRIQUES (5/5). Les objets connectés, de la montre jusqu’aux assistants permettant de contrôler les fonctionnalités de son logement, sont entrés dans la vie de nombreux Français avec la promesse de la simplifier. Promesse tenue ?
Instagram, TikTok, Messenger, Snapchat, WhatsApp… Réseaux sociaux et messageries instantanées ont envahi notre quotidien pour le meilleur et pour le pire. Car avec eux sont apparues des pratiques, bénies par certains mais honnies par d’autres, révélatrices de notre société. « L’Obs » les dissèque ici.
7 heures. Votre réveil connecté vous tire doucement des bras de Morphée en respectant votre cycle du sommeil. Sur le chemin du travail, votre bracelet calcule le nombre de vos pas et surveille votre rythme cardiaque. Une fois arrivé, nul besoin de garder les yeux rivés sur votre ordinateur, ni même sur votre téléphone : au poignet, votre montre vibre pour vous rappeler vos réunions et recevoir vos messages. Une fois de retour chez vous, un assistant vocal vous permet de régler la lumière pour une ambiance tamisée et de lancer votre playlist préférée, tandis qu’un robot de cuisine propose sur son écran une sélection de recettes à préparer. A vos pieds, un distributeur électrique se charge de donner des croquettes à votre chat (le poids et la consommation du matou sont envoyés en temps réel sur votre téléphone).
Futuriste ? Plus vraiment. Aujourd’hui, les objets connectés ont réponse à tout. De la simple montre à la maison elle-même en passant par le tapis de yoga et la balance connectée, ils ont envahi le quotidien de nombreux Français, séduits par une promesse qui reste souvent la même : vous faciliter la vie – et même parfois, l’améliorer – veiller à votre santé ou encore à votre sécurité. Et ils ont du succès ! Si, en France, il n’existe pas de chiffres détaillés, à l’échelle mondiale l’implantation des objets connectés est vertigineuse : ils étaient 12,2 milliards dans le monde fin 2021, selon le cabinet américain IoT Analytics, soit 8 % de plus que l’année précédente – une progression toutefois ralentie par la pénurie de composants électriques observée ces derniers mois.
« L’essentiel du marché est devenu relativement abordable, et cela permet à beaucoup de gens de satisfaire à moindres frais une sorte de fantasme technologique ancré dans nos imaginaires, celui de l’informatique ambiante », explique Olivier Ertzscheid, maître de conférences et chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes.
Christophe et Sandra, 53 et 38 ans, font partie de ces Français qui ont accueilli les objets connectés dans leur quotidien. Travaillant dans un magasin de matériel électronique et électroménager, ils ont vite été séduits par cette technologie. L’acquisition d’une enceinte intelligente les a rapidement conquis : « On peut lui demander de mettre de la musique, trouver des numéros de téléphone, demander des informations… », explique le couple, qui utilise quotidiennement cet appareil. Un usage pratique pour de nombreux utilisateurs, mais également déterminant pour Sandra, atteinte d’une sclérose en plaques qui affecte sa vision.
Le couple a également investi dans une caméra de sécurité connectée, capable de discerner humains et animaux, inconnus ou connus, et qui peut leur envoyer des notifications en cas de besoin. De quoi se sentir plus en sécurité. Ils concèdent également un usage anecdotique d’ampoules connectées, pour commander à distance ou paramétrer l’allumage et la couleur de leur éclairage : « Ça peut paraître ridicule aux yeux de certains, mais c’est ludique et ça fait du bien », confie Sandra.
Pour d’autres, l’expérience de ces technologies s’est révélée moins concluante : lorsqu’il s’est intéressé aux montres connectées, Guillaume Chevalier a d’abord été attiré par la possibilité de suivre ses activités sportives. Des tarifs attractifs lui ont fait sauter le pas. « La curiosité est assez grande, se souvient-il. Au début, je l’utilisais en lien avec des applications pour ma pratique du vélo et puis je me suis dit “tiens, c’est top, je peux même analyser la qualité de mon sommeil”. Et puis il y a toutes ces fonctionnalités dont on se fout au début mais qui finissent par intéresser. »
Avec sa montre, ce responsable logistique dans l’événementiel de 28 ans a vite ressenti comme une incitation à la productivité. « Tu es réellement joignable tout le temps, tu reçois tes notifications directement sur ton poignet, tu es encouragé à marcher plus », énumère-t-il.
Pour Olivier Ertzscheid, certains objets connectés – et notamment ceux permettant de mesurer des signaux corporels – ont pour principe de « créer un phénomène de dépendance » grâce au levier gratifiant qu’est le sentiment d’amélioration. Et pour pousser le vice, l’utilisateur est souvent incité à partager ses performances sur les réseaux sociaux : l’idée n’est plus simplement de mesurer mais de partager ces mesures avec ses pairs. Une hyperconnexion qui n’est pas sans effet pervers : « Plus on est connecté, et plus on est déconnecté de ses propres sensations, de son environnement, de ces interactions qu’une machine fait à notre place. »
Cette technologie constamment active au bout de son poignet a fini par fatiguer Guillaume, face à ce qu’il voyait comme une forme de « moralisation », d’incitation à la performance, lorsque les données quotidiennes sont continuellement analysées et comparées aux jours précédents. Surtout, souligne-t-il, pour utiliser la montre à pleine capacité, elle requiert d’être portée 24 heures sur 24. « Je n’étais jamais “off”, je recevais des notifications qui faisaient vibrer mon poignet en permanence. Finalement, on finit par se sentir un peu surveillé », confie-t-il.
Lorsqu’il décide de télécharger l’historique de ses datas sur Google, c’est une douche froide supplémentaire. « Je me suis rendu compte que tout était stocké, jusqu’à mon rythme cardiaque ou mes heures de sommeil. Ça m’a fait prendre conscience d’une certaine opacité sur la politique de stockage des données. » Ajoutez cela aux notifications qu’il finit par couper pour avoir la paix et à une batterie qui se vide rapidement et qu’il oublie progressivement de recharger, et la montre de Guillaume a fini au fond d’un tiroir. Et ne lui manque pas plus que ça.
Entre le frigo ou la montre connectée achetée sur un coup de tête, Olivier Ertzscheid rappelle que certains de ces objets représentent une réelle avancée pour leurs utilisateurs, notamment en matière de santé – on peut notamment citer les piluliers ou tensiomètres connectés, et autres bracelets permettant par exemple de surveiller des troubles cardiaques – ou pour certaines personnes en situation de handicap.
Tout en soulignant que d’autres créent artificiellement des besoins, et relèvent davantage du gadget : « Personne n’avait envie de mesurer son nombre de pas dans la journée… avant que cela ne soit rendu possible facilement avec des objets connectés. »
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Un pote ne comprend pas quand je lui dis que je m'en cogne de ses "stats" dont il adore "analyser" les variations. Un autre se vexe quand je baille pendant qu'il me raconte ses like et ses post sur twitter. On est foutus messieurs dames, tout le monde s'en defend mais tout le monde adore adopter des trucs connectés. Chacun choisit sa laisse (même moi, après tout j'ai bien un smartphone). Les gens adorent se rendre dependants de ces gadgets… Un frigo qui vous dit que vos oeufs arrivent à leur date limite, il y en a qui sont fiers d'appeler ça "le progrès"
Pour l'immense majorité des gens (les non handicapés notamment) , il faut dire non pas "connectés" mais "aliénés". Cet asservissement volontaire est des plus inquiétant, le libre arbitre , la fantaisie , l'imagination créatrice etc disparaissent au profit d'une monstrueuse normalisation. Ce matin j'entendais que les écoliers chinois vont avoir des stylos connectés qui vont les surveiller en permanence. Nous pouvons crier à la dictature (ce qui est incontestable) mais pourquoi plongeons nous volontairement dans ce schéma ????
Les nouvelles brosses à dents connectées Oral-B (série iO) peuvent dialoguer avec une appli, et ont un écran digital avec un petit visage qui vous fait la tête si jamais vous vous brossez les dents moins de 2 minutes… En clair on se fait surveiller et sermoner par sa brosse à dents.
Ou comment utiliser les ressources d'énergie communes pour rien. Pour du confort inutile. Sans parler des ressources en métaux. Ces gadgets doivent être interdits. Et toujours la même stratégie marketing en parlant des applications pour les handicapés ou grands malades. La plupart n'ayant en réalité pas les moyens ni l'envie d'avoir ces gadgets.
Peut-on arrêter avec ce stupide virus « en situation de » : « certaines personnes en situation de handicap. » « certaines personnes handicapées » ira très bien. Hier, j’ai donné un euro à une personne en situation de pauvreté ? Merci d’avance.
C'est comme les sourds qui sont devenus des malentendants, les aveugles des malvoyants, les gros personnes en surpoids, etc …
parce que c'est le terme qui nous est donné par l'administration, il y a des personnes handicapées de naissance et celles qui le deviennent suite à un accident ou une maladie
Mon cher Silver, merci de ne pas écrire « des personnes handicapées de naissance », mais « des personnes en situation de handicap de naissance ». Merci d’avance. Signé : L’Administration.

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