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La commande vocale quitte le domaine du gadget et s’impose comme le compagnon indispensable à l’automobiliste. Elle l’aide à résister à la tentation toujours plus forte de pianoter sur les écrans, en lui lisant à voix haute ce qui s’y affiche.
L’automobiliste et sa voiture vont devoir apprendre à communiquer par la voix. C’est la meilleure manière de garder les yeux sur la route. Mercedes-Benz offre cette représentation graphique de la commande vocale de son système d’info-divertissement et assistant connecté appelé MBUX.
L’heure de gloire de l’interface vocale a sonné, mais elle n’aura qu’un temps. La conversion en voix du texte qui s’affiche à l’écran (text-to-speech) perdra sensiblement de son intérêt, dès l’instant où l’automobiliste sera autorisé à enclencher le pilote automatique et à détacher son regard de la route. Alors, il préférera invariablement consulter son courrier à l’écran, plutôt qu’endurer le ton lent et monotone de la machine qui énonce son contenu à voix haute. Aussi vrai qu’il est plus rapide d’enfoncer une touche que de prononcer une commande vocale. 
En attendant la voiture véritablement autonome sur autoroute (dès 2026, à en croire les dernières annonces de Volkswagen), constructeurs et équipementiers fondent de grands espoirs en l’interface vocale, qui fonctionne dans les deux sens. Qu’il s’agisse de lire du texte qui s’affiche à l’écran, ou bien de reconnaître les instructions prononcées par le conducteur, l’objectif est de remplacer le geste et le regard, au bénéfice de la sécurité de la conduite. 
La reconnaissance vocale, d’abord. En dix ans, elle a fait d’immenses progrès. Nous sommes bien loin des premiers systèmes qui, au milieu des années 2000, peinaient à composer le bon numéro de téléphone lorsqu’on prononçait, confiant : “Appeler Maman !”. Pour preuve, à bord de la nouvelle Mercedes-Benz Classe S, l’assistant vocal sait quel jet d’air modifier, en fonction de la place qu’occupe le passager qui l’interpelle en prononçant cette commande d’une simplicité désarmante : “Hey, Mercedes ! J’ai trop chaud.” Magique. 
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La reconnaissance vocale ne sert pas uniquement à interagir avec le climatiseur ou bien la radio. “Cette interface concourt aussi à garantir la continuité entre le domicile et le véhicule, dorénavant tous deux connectés à l’Internet”, justifiait Matthieu Lainné, en charge du développement des services connectés chez Nissan, au moment du lancement de la tablette NissanConnect, fin 2019. Sa puce 4G implantée à demeure permet au conducteur de profiter sans délai de l’Assistant Google, à bord du véhicule comme à la maison. Pendant qu’il déjeune, le matin, il peut par exemple demander à Google (en s’adressant à une enceinte connectée ou bien à son téléphone) de lui indiquer l’adresse d’un magasin, de calculer l’itinéraire sur Google Maps, puis de le transmettre à son véhicule. Le guidage débutera dès le premier tour de roue, sans délai ni interruption. 
De plus en plus, la reconnaissance vocale va de pair avec sa réplique en sens inverse, à savoir la conversion du texte en voix. C’est ainsi que les propriétaires de la toute nouvelle Volkswagen Golf (et bientôt, de toutes les Volkswagen équipées de l’un ou l’autre des systèmes d’info-divertissement “Discover Pro” et “Discover Media”) peuvent dorénavant installer l’application We Score, qui énonce à voix haute les résultats de leurs équipes de football préférées (trois clubs et une équipe nationale à définir). Simple gadget pour faire parler d’une auto qui se vante de compter parmi les mieux connectée, ou bien signe indubitable que la parole est en passe de prendre le pouvoir, dans nos voitures ? 
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Les deux. “Nous voyons un fort potentiel de développement pour les assistants vocaux, et ce, chez tous les constructeurs”, témoigne Éric Kirstetter, senior partner chez Roland Berger. “Quant au principe de la conversion du texte en paroles, il trouve mille applications en voiture, bien au-delà du cercle des mordus de sports que vise l’application We Score. La voix aide à diminuer la charge mentale du conducteur, autant qu’elle l’incite à garder les yeux sur la route.” 
Dès 2013, Renault contribuait à populariser la lecture à voix haute des bulletins d’information en incitant les utilisateurs de sa première tablette connectée, la fameuse R-Link apparue sur les Clio et ZOE de précédente génération, à installer l’application Francetvinfo. Guère convaincante à ses débuts, cette technologie a si bien évolué que Renault la placera en 2022 au cœur de son prochain système d’info-divertissement My Link. Cette tablette connectée a été élaborée autour de l’Assistant Google, suivant une approche comparable à celle du système NissanConnect de son allié japonais : elle livrera accès au catalogue des applications et des services connectés Google Play Store. 
Elle aussi exécutée en ligne, la navigation est assurée par Google Maps, qui promet un calcul d’itinéraire beaucoup plus rapide et une cartographie toujours à jour.
Volkswagen préfère développer son propre système d’exploitation et d’info-divertissement, afin de ne plus dépendre ni de Google ni de Microsoft ni d’Apple. Le constructeur allemand s’est tout de même associé à Microsoft pour développer des aides à la conduite, prémices de la voiture autonome. Et surtout, pour mettre en place les serveurs informatiques surpuissants, indispensables pour stocker la somme considérable de données que collecteront les Volkswagen autonomes. Des voitures connectées en permanence au réseau 5G, qui s’appuieront tout autant sur leurs capteurs d’obstacles (caméra, radar, lidar) que sur la représentation tridimensionnelle des rues précise au demi-centimètre près, téléchargée quartier par quartier. Une cartographie constamment mise à jour, grâce aux relevés de chacun des véhicules autonomes. 

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